PSG-OM… On est d’accord que ce match a perdu tout intérêt devant l’évidence dont chacun a fini par se convaincre, qu’il n’oppose plus le club de la capitale de la France à celui de la capitale du football en France, mais plutôt l’équipe d’un riche petit pays aux moyens illimités, à l’équipe de la ville la plus caractérielle, la plus folle, et la plus puissante de l’hexagone.
De toute façon, en réglant le sort des rennais qui nous menaçaient depuis quelque temps, en les remettant à leur place vendredi, les monégasques ont permis que l’on se présente en claquettes-chaussettes sur la pelouse du Parc des Princes (du Qatar) ce soir.
Nous n’étions sans doute pas nombreux à penser que les olympiens pourraient venir affronter leur adversaire sur ses terres dans des conditions aussi idéales. Un scénario fou dans lequel moi le premier je n’aurais pu croire, souhaitant même au fond que nos joueurs se feraient sortir en Conference League afin qu’ils restent entièrement concentrés jusqu’au bout pour le championnat. Mais maintenant qu’on est en demi-finale, sans avoir eu à perdre de l’énergie en prolongations, et devant ce résultat des rennais qui nous laisse un joker, je me dis à mon tour qu’il faut aller au bout, ça fera plaisir à tout le monde, surtout aux plus jeunes.
Je dois avouer que j’ai entendu le cri du cœur de Yassine Youssfi avec lequel je partageais lundi le plateau du Débat Foot Marseille, l’excellente émission du FC Marseille, lorsqu’il m’a lancé alors que je manifestais mon peu de respect pour cette nouvelle coupe européenne : « Mais Thierry, moi je n’ai pas connu 1993 et c’est le rêve de ma vie de voir l’OM conquérir un trophée européen, alors cette coupe est ce qu’elle est, je m’en fous ». Je ne peux que le comprendre ce petit à la mémoire phénoménale, capable de ses souvenir du moindre incident d’un match obscur joué par l’OM au cours de l’une des saisons passées depuis plus de 20 ans. Je pense à lui, mais aussi à tous les autres.
Le match de ce soir, je ne le fantasme pas. Advienne que pourra, je ne me résous pas à le projeter, l’envisager, l’imaginer. Toutes les alternatives sont possibles, et nous percevons que les joueurs de l’OM ont acquis à ce stade de la saison plus de certitudes dans le jeu qu’ils n’en avaient au milieu de cette terrible série qui les a vus perdre des points précieux, surtout à la maison. Tout peut arriver, surtout qu’ils ont l’air d’être tous dans leur forme optimale.
Pour autant, nous rêvons de voir les joueurs de Sampaoli illustrer ce soir sur le terrain cette volonté de jouer au ballon, avec tout à la fois plaisir et spontanéité, plus l’ambition de consolider encore mieux leur deuxième place en ramenant un résultat, cela leur donnerait de la sérenité pour ces deux matchs au cours desquels ils affronteront le Feyenoord Rotterdam en demi-finale de League Conference. Nous avons peu de chances de taper une performance marquante au Parc de Princesses, mais cela vaut la peine qu’on les courre.
Nous nous apprêtons à rencontrer ce soir une équipe qui se mettra en mode Ligue des Champions pour espérer un peu rattraper les déceptions qu’elle a infligées à ses dirigeants et ses supporters. Nous avons beau n’être plus qu’un club sans moyen, dépendants du génie d’un jeune président qui multiplie les joueurs comme naguère Jésus multiplia les pains (ne gardez cette image que si vous croyez dans ces balivernes), nous restons le club que les autres, petits ou grands, rêvent en vain d’étouffer.
Il y a pas mal de temps que je ne me prends plus la tête avec la composition, surtout que Milik reste incertain même s’il a pris part au dernier entraînement. Sampaoli laissera-t-il Harit, très bon en Grèce, dans la compo de départ, je ne pourrais pas le jurer. Le coach argentin, nous le savons, ne devrait pas se dégonfler et ne pas renforcer sa défense comme le font souvent les entraîneurs qui se déplacent au Parc. Il proposera à ses joueurs de jouer au ballon, d’être rigoureux mais aussi de se faire plaisir et tant pis si la défense devait se taper de terribles un contre un avec de redoutables joueurs de classe mondiale. Une grande partie de l’intérêt de la rencontre reposera sur cet aspect et la rend difficile à pronostiquer.
C’est fou, j’ai l’impression que ce QSG-OM n’est qu’un petit match sans importance à jouer, j’ai zéro stress, et si nos joueurs sont aussi dans cet état d’esprit, ils pourraient alors réaliser de grandes choses. Nous allons observer cela de très près.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert