Malheur ce cagnard qu’on prend sur la tronche ! Il fait tellement chaud que ça fatigue à l’avance d’aller jusqu’à la mer. Et puis si c’est pour griller même sous le parasol, se baigner dans la soupe (je reconnais que ça rafraîchit bien quand même mais chut, des fois que des touristes potentiels me croiraient…), finalement il vaut mieux rester volets fermés dans la maison, un peu pégousi mais pas trop, à regarder les coureurs du Tour de France souffrir sur les pentes alpines.
Je sais pas si c’est le soleil, ou plutôt la chaleur, ou des évènements désagréables que je peux traverser dans la vie, mais concernant l’OM il y a beaucoup de choses qui commencent à me gonfler, à m’énerver, à m’engatser, m’embrouiller, ou peut-être pas tant que ça parce que là je lâche volontiers du vocabulaire mais au fond j’ai envie de me foutre complet de ce que je vais désigner. Comme on parle pour parler, des fois on écrit pour écrire. C’est une chose qui s’impose au milieu d’un temps de repos dans ce week-end prolongé naissant du 14 juillet, un truc, un geste machinal que tu fais comme pour te recoiffer… quand tu as des cheveux.
Qu’est-ce que je veux dire alors ?
D’abord que si je constate avec la plupart d’entre vous la lenteur du mercato olympien, les moyens limités que nous pourrons lui consacrer qui obligeront Pablo à déployer toute sa créativité, je n’ai pas envie de passer mon temps à me lamenter parce que nous ne connaissons toujours pas avec assez de précision le groupe exact qui sera à la disposition d’Igor Tudor au moment de la reprise.
Il est clair que l’entraîneur croate n’est là que parce que Sampaoli n’a pas accepté que le projet reste en-dessous de ses ambitions, et des nôtres par la même occasion. Faut-il pour autant s’étonner d’attendre que le président olympien et son nouveau coach se mettent d’accord définitivement sur les profils nécessaires et les joueurs ? Longoria doit-il s’obliger à surpayer pour fournir au plus vite les éléments que Tudor espère ? Les prix sont toujours plus hauts quand on se montre pressé ? Je ne le crois pas. Mais le spectacle de ceux qui s’appesantissent sans arrêt sur ce retard m’agace très sérieusement. Certains se conduisent comme si tout était dû à l’OM et à leurs caprices de supporter.
Amende honorable
Attention, moi le premier, il m’est arrivé de rouméguer parce que je sentais avec juste raison que les dirigeants prétextaient prendre le temps pour mieux gérer la période quand d’autres (et j’ai forcément quelqu’un de précis dans la tête au moment de cette confidence) faisaient naïvement une totale confiance dans les dirigeants. Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes, je donne plus de crédits à Longoria qu’à Zubizareta ou Eyraud, et il me semble que cette fois nous avons le droit d’être patients dans un mercato où il faut temporiser jusqu’à ce que les prix deviennent abordables. Mais vous allez me désigner les autres clubs (Rennes, Lyon, ou d’autres) et je vous répondrai qu’ils n’ont pas vu leur entraîneur changer, eux (à part Nice qui a de la monnaie), sans que l’on sache ce qui l’a emporté entre la manœuvre habile d’un président qui préfère travailler avec un coach plus docile et patient (convenons que Longoria est un peu sournois, regardez le traitement du cas Mandanda, le cas Villas-Boas… affaire Ntcham) et la possible peur de Sampaoli de ne pas renouveler sa performance de la dernière saison.
Alors restons calmes et mesurés
Gardons nos forces pour réussir nos vacances, pour pousser notre équipe quand la reprise sera là, pour affronter les adversités professionnelles quand elles se glissent sur notre chemin, là ok, il faut rendre avec détermination les claques qu’on essaye de nous mettre parfois.
C’est bon ! Ça travaille déjà avec un effectif affaibli certes par des départs majeurs (Mandanda, Saliba, Kamara) mais il reste de la qualité qui ne demande qu’à s’exprimer pour peu qu’on sache stimuler ceux qui restent, en attendant qu’après l’arrivée de bons joueurs (Gigot, Touré) d’autres bonnes pioches complètent qualitativement et quantitativement le groupe.
Restons calmes et mesurés devant les matchs de préparation. Quand je vois tous ces débriefs sur les plateaux de toutes sortes derrière un premier match à la Commanderie contre une CFA2 régionale, j’ai envie d’éclater de rire, surtout quand je constate à quel point tout le monde se prend au sérieux. Relax les gars, et je félicite au passage les amis du FC Marseille qui imposent chaque été leur décontraction avec l’Apéro Mercato (les glandes, j’ai encore jamais réussi cette année à me libérer pour y participer) parce que nous sommes dans un moment où il faut mettre beaucoup de distance avec les événements, les rumeurs et les multiples incertitudes.
Et la vente ?
Restons tranquilles pour un bon moment enfin face aux propos effarants de ceux qui continuent envers et contre tout de traquer le moindre signe d’une vente du club à un richissime acheteur pour demain (quand ce ne serait pas déjà fait, il y en a encore pour le croire), sans que l’on sache quelle part d’opportunisme ridicule, de cynisme condamnable ou de connerie totale et irrémédiable les pousse à seulement les articuler. Renonçons à sauver ces gens de leur délire.
Avant de terminer ce texte bien long finalement, et parce que je suis dans un moment mélancolique, je me demande ce que penserait de tout ça l’ami René Malleville. D’abord il trouverait que j’ai perdu bien trop temps de ma précieuse vie à rédiger ces lignes. Mais il rigolerait surtout devant toutes ces agitations, lui qui a connu comme moi des moments de l’histoire du club bien plus pénibles. Nous sommes à une époque où il serait depuis un moment déjà dans le refuge « de ma petite maison dans mon petit village, où je m’emmerde pas avec tout ça, il n’y a pas de réseau… ». Ce qui ne l’empêcherait pas de nous partager avec plaisir les petits moments conviviaux, les apéritifs, les fanfares, qu’il rencontrerait autour de lui. Il aimait les choses toutes simples, René. Il avait la sagesse d’attendre que les évènements prennent forme avant de s’engatser. Nous ne savions pas l’année passée qu’il était en train de vivre son dernier été. Et que même ses tweets de vacances allaient terriblement nous manquer. Je pense à lui aujourd’hui, mais surtout à sa femme et à sa famille.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert