Voilà vé, le match est fini depuis moins d’une heure au moment où je commence ce billet. J’ai mis celui d’après-match, à chaud, en ligne près de 10 minutes après. Depuis j’arrête pas de bouffer des gâteaux apéritifs que ma femme avait cuisinés il y a quelque temps et qu’elle a décongelés. Elle aurait pas dû les sortir, je me les enfile sous le coup d’une frustration qui n’en finit pas. Une minute, il restait.
J’écris ces lignes pour me décharger.
Prendre des buts à l’entame des périodes est insupportable, le but de la fin rend fou.
Des responsables ?
On cherche à tout prix des responsabilités, bien sûr qu’il y en a. Il y a forcément une faute à la base de chaque but a-t-on coutume de dire. On est en même temps tentés de se dire que les buts montpelliérains représentent trois coups de poignards parfaits, quasiment imparables.
Les deux premiers trouvent à leur origine deux passes impeccables de Ferri, suite à deux excellents appels de balle. À la réception, le geste final est nickel, le toucher de balle juste pour le lob de Delort, un super contrôle pour Laborde avant de frapper. La puissance de la tête plongeante de Laborde sur le troisième rappelle presque celle de Boli en 93 contre Paris. Ça te donne le sentiment qu’il n’y avait rien à faire.
Il est pénible de se dire que chaque fois que tu prends l’avantage, il est annulé. Mais plus encore, la frustration est à son comble sur la fin du match qui te voit en position de marquer le 4e avec un poil de lucidité supplémentaire et que tu laisses passer l’opportunité. Rajoutons-y l’incapacité à faire circuler le ballon, pousser l’adversaire à courir dans le vide, pourrir le match. C’était le moment d’avoir du vice, de s’accrocher, de ne laisser aucune marge de manœuvre à l’adversaire.
Il a manqué une minute. Juste une minute.
Milik a montré sa classe. Mais Thauvin a tout foiré. Payet est à créditer de ce coup-franc déposé sur la tête de Perrin, mais en dehors de cela personne ne peut dire qu’il l’a vu peser sur le match. Trop peu. Beaucoup trop peu. Et on a envie de dire une nouvelle fois qu’il est temps qu’ils partent, surtout quand on voit le travail et l’intensité que peuvent mettre Savanier et Laborde, mais on pense aussitôt qu’on a quelques fois été contents de les avoir… mais quand même… ils n’ont pas été là si souvent dans les grands moments.
Luis Henrique, on en parle ? Dans combien de temps pensez-vous qu’il aura des chances d’être mieux qu’un jeune joueur à dégrossir ?
Caleta-Car a donné l’impression qu’il n’était pas dans le même investissement que ses deux autres compères de la défense. J’étais énervé par la décision de l’arbitre parce que j’ai la sensation qu’il ne commet pas un attentat. Mais il est vrai qu’il analyse particulièrement mal la situation en choisissant de couper au lieu d’accompagner. Cette intervention semble traduire une attitude mentale déconnectée des intérêts de l’équipe, du club. Beaucoup le disent et je le ressens aussi, l’échec de son transfert à Liverpool est toujours dans un coin de sa tête et pourrit son rapport à son maillot.
Des questions
J’évoque Caleta mais si je parlais de Perrin ? Le jeune marseillais n’a jamais déçu. Que fait-il sur le banc si le croate a la tête à l’envers ? A-t-on besoin de payer une fortune pour un central étranger alors qu’un jeune de chez nous peut en faire autant ?
On est frustrés pour Mandanda qui n’a rien à faire en première mi-temps mais qui est héroïque en deuxième. On l’est aussi pour Gueye et Kamara qui ont combattu au cœur de la mêlée mais qui ont un peu été lâchés par ceux de devant qui m’ont donné l’impression de ne pas freiner les relances adverses ce qui les mettait en difficulté.
Et puis on se dit ce qu’on avançait déjà au moment de l’arrivée de Sampaoli. À quoi ça sert qu’il vienne maintenant alors que les 3/4 de l’équipe sont appelés à bouger. Alors que son jeu est gourmand en énergie, exige une condition physique impressionnante, ce que les joueurs n’ont pas même s’ils sont allés au bout d’eux-mêmes.
On en revient enfin à la question qui nous turlupine tous. Est-ce que ça vaut le coup de jouer la moindre coupe d’Europe la saison prochaine ? Je me pose la question et je suis tenté de me dire que non. Mais va savoir s’il ne s’agit pas d’une façon d’évacuer la frustration de ce soir et ce sentiment d’inachevé, de totalement inaccompli que nous ressentons devant l’OM de cette saison, qu’il soit coaché par AVB, Larguet ou Sampaoli ?
Après tout, ce soir, il nous a manqué juste une minute pour être heureux… je prends un gros limoncello et je vais essayer de m’endormir. Saison de merde. Une minute…
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert
Ci-dessous le lien vers mon article à chaud publié juste après le match :