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QUI AFFAIBLIT L’OM, PRÉSIDENT ?

Par Thierry Audibert - Publié le - Mis à jour le
Jacques-Henri EYRAUD
Jacques-Henri EYRAUD
Jacques-Henri EYRAUD President of Marseille

Voilà vé, la protestation à l’égard du président Jacques-Henri Eyraud a franchi une étape pendant toute la journée d’hier. Un coup d’éclat significatif et retentissant qui aura marqué les esprits et alimenté les commentaires sur les réseaux sociaux.
 
Cela commença par des banderoles d’une grande diversité créative et récréative visant JHE, installées proprement à des points-clés de la cité marseillaise, puis par une intervention énergique à la Commanderie.
 

Connaître les dégâts

 
À l’heure où j’écris, je n’ai pas les moyens d’être factuel mais il est hors de question de s’en tenir aux seuls propos alarmistes, et encore une fois auto-complaisants, de JHE sur l’antenne de Canal Plus, ou ceux de son entourage immédiat.
 
Si dégâts matériels il y a, au-delà du regrettable incendie sans doute involontaire de deux ou trois arbres, je suis très curieux de les connaître précisément et j’attends de la presse qu’elle en fasse le relevé après avoir constaté sur place.
Sans doute ai-je trop de confiance envers les manifestants qui se seront aventurés non seulement dans l’enceinte de la Commanderie, mais aussi des bâtiments, et on m’en fera sûrement le reproche. Mais pour l’heure, je me refuse à condamner des actes présentés comme l’œuvre d’une horde sauvage et de barbares selon les seuls mots du président, tant qu’il ne nous est pas permis d’en juger par nous-mêmes.
 
Eyraud était-il dans le camp d’entraînement quand les incidents se sont déroulés ? Je ne l’ai pas entendu clairement le dire dans le témoignage contrit et faussement déterminé qu’il a livré à Hervé Mathoux, et son plateau de la chaîne cryptée, quand la question lui a été posée de préciser où il était.
 
Si j’exprime ici des doutes et du scepticisme, c’est parce que je n’avais par exemple pas cru un seul instant dans la soi-disant agression d’Alvaro quand elle a commencé d’être colporté sur les réseaux, et c’est sans surprise que j’ai enregistré un peu plus tard que l’info était totalement infirmée. La question peut par contre se poser de savoir qui pourrait être à l’origine de ce fake.
 

Discussion sur les moyens

 
Des supporters ne se reconnaissent pas dans l’action menée hier par ceux présents sur le site, c’est tout à fait leur droit. Ils font commencer la violence au seul franchissement des limites du camp d’entraînement olympien. Ils prennent acte des seules déclarations du président et surtout, ils pensent inutiles d’oser une conduite qualifiée d’extrême. Voilà qui me fait penser à cette phrase à la fin du Livre de Jobi (Henri-Frédéric Blanc) : « Il avait compris que les salauds osent tout contre ceux qui n’osent rien, aussi s’était-il tatoué sur la poitrine : Si nous osons, ils n’oseront pas ». Interprétez la citation comme bon vous semble…
 

Pas sur le fond…

 
Si ce matin, les supporters marseillais peuvent apparaître partagés sur les moyens utilisés pour se faire entendre, la plupart s’accordent tout de même sur l’envie de voir partir l’homme qui a échoué dans sa mission, ne serait-ce qu’au regard des pertes colossales enregistrées par le club bien avant l’épisode du Covid. L’homme qui n’a jamais su incarner la fonction y compris dans ses prestations d’introduction.
 
Souvenons-nous de l’épisode hilarant de sa promenade à travers la Commanderie avec la réplique de la Coupe d’Europe, portée comme un vulgaire sac de supermarché, ce qui visait à situer au personnel la hauteur de ses ambitions. Et la déclamation sur les plateaux de quelques vers du groupe IAM, toujours les mêmes (lesquels résonnent bizarrement en rapport des événements d’hier, on peut bien plus qu’en sourire).
 

Eyraud veut s’accrocher

 
Le président a claironné son choix de rester en place et même sa volonté de prendre des mesures contre des supporters qui auraient été identifiés. Souhaitons-lui bon courage car ces jeunes sont particulièrement rompus dans l’art de masquer leurs traits avec des habits noirs, des écharpes et des cagoules, un exercice cultivé dans tous les parcages et tribunes qu’ils ont fréquentés.
 
Qu’il ne perde pas de vues que ces jeunes sont nos enfants et petits enfants, qu’ils ont tous des familles implantés dans la ville et de nombreux amis, que Marseille malgré son étendue n’est au fond qu’un grand village où tout le monde se connait.
 
Il a aussi clairement laissé entendre qu’il s’attaquerait à ceux dont il aurait repéré des propos incitant à des passages à l’acte extrêmes. Là aussi, je suis curieux de voir quels types de messages il vise ainsi.
 
Il est certain qu’il n’envisage pas le moins du monde de se remettre en question lui-même. Jusqu’à quand pourra-t-il tenir cette position ? C’est ce que nous allons observer.
 
« Nous sommes l’armée des marseillais… » chantent souvent les supporters. Les marseillais ont vécu pendant près de 25 siècles dans l’autonomie. Ils résistèrent si fort à Jules César qu’en signe de respect pour leur combativité, il ne prit pas sa décision habituelle de détruire la ville.
 
Il reste toujours des traces de leur histoire dans l’esprit des peuples. L’OM ne serait pas l’OM sans cette force qui vient du fond des âges.
 
Il serait totalement déraisonnable de prendre de front l’armée des marseillais, sa partie visible et celle qui se tient dans l’ombre. Quand on cherche à éteindre ou dompter une passion, on affaiblit son objet. S’attaquer aux marseillais, même sous l’angle symbolique, c’est affaiblir l’OM.
 
Je regarde Jacques-Henri Eyraud dans les yeux : Qui affaiblit l’OM, président ?
 
Vive le grand Roger Magnusson !
 
Thierry B Audibert
 
 

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