Ce soir l’OM remet l’habit de lumière comme dans ses grandes époques. Savourons ce match et espérons dans un lendemain qui chantera, je pense surtout aux jeunes générations de supporters.
Alors attention, je n’oublie pas ce que j’ai pu dire ou écrire sur cette compétition, sa place dans le concert européen, son devenir incertain. Mais bon, maintenant qu’on a la possibilité de s’approcher, faut plus s’empêcher de la pécho, histoire de faire maronner les autres.
On dit que c’est la consolante de l’Europa League, déjà elle-même seulement la cousine de l’autre, celle qui est déjà dans notre armoire à trophées. Oui, mais gagner la consolante n’a rien de déshonorant. Aux boules, par exemple, c’est souvent de bons joueurs ayant manqué un peu de réussite à la 1re partie qui remportent la consolante. Elle va jamais se laisser prendre par des bras cassés, la consolante.
Vous aviez sans doute remarqué que depuis le début de la compétition je ne me manifeste pas quand elle arrive.
Je ne fais d’ailleurs pas vraiment ici de billet d’avant-match, ne m’étant même pas préoccupé des forces et faiblesses du Feyenoord de Rotterdam, club historique qui avait essayé de nous piquer Roger Magnusson au début des années 70, lequel les avait envoyés sur les roses.
J’écris ici pour rapporter le plaisir que j’ai pris dans une soirée fermée qui s’est tenue dans les locaux de La Maison Transversale à Marseille un lieu sympathique où on vend de la fringue se rapportant au sport, des livres, des objets.
S’y retrouvait le temps d’une soirée des collectionneurs de maillots olympiens qui présentaient leurs plus belles pièces
De tête, au moment où j’écris, fort tard, me reviennent en mémoire le maillot de Di Méco porté le soir de la finale de 93, celui de Boli le soir d’OM-Milan 1991, celui de Papin lors du quart de finale contre le Sparta de Prague. J’ai vu également celui de Laurent Blanc le soir de la finale OM-Parme. Il y a des photos.
L’ami Jean-Charles de Bono était présent au nom du FC Marseille. Jean-Charles sensible à la question car il est un des rares ayant gardé tous les siens.
J’ai eu le plaisir de croiser Gilles Castagno, l’auteur de cette magnifique encyclopédie sur l’OM en 4 volumes que je suis fier de posséder. Alors lui, Gilles Castagno… c’est le supporter de l’OM pour lequel j’ai le plus d’admiration. L’homme n’a raté depuis 1980 que 5 matchs au Vélodrome. Il passe sa vie dans les archives à traquer la moindre info cachée dans les souterrains de la mémoire. Une passion incroyable, je l’admire vraiment. Et quand je songe qu’on porte au pinacle dans les réseaux sociaux de supporters olympiens des types qui se créent une notoriété à bon compte sur le dos du club, ça me dégoûte pas mal, je l’avoue.
Gilles Castagno, qui m’a confié avoir possédé le maillot que portait Roger Magnusson lors de la finale de coupe de France 1972, OM-Bastia… maillot qu’il a échangé ensuite contre un maillot de l’équipe de France porté par Michel Platini.
Je confie que c’est en imaginant ce que serait ma réaction si j’avais la possibilité de tenir en main le maillot de Roger Magnusson, je tomberais littéralement à genoux, que j’ai compris la passion de ces jeunes hommes qui sacrifient une partie de leurs finances pour leur passion.
Que reste-t-il d’un grand match finalement ? L’émotion qu’il a procurée, le résultat bien sûr, les faits de jeu qui l’ont particularisé. Mais la chose la plus tangible qui demeure, c’est le maillot.
Tu regardes le maillot sur un cintre, et la vibration de celui qui l’a porté te saute à la gueule. Tu es dans le match. Tu le revois, tu le revis. Il te prend. C’est une belle passion. Je me suis régalé.
Ce soir, selon ce qu’il se passera, les maillots olympiens que nous verrons, finiront peut-être sur les cintres et dans les armoires des passionnés qui mouillent leur coeur que j’ai eu le plaisir de rencontrer hier au soir.
Pourvu qu’on gagne ce match, ou qu’à défaut, on prenne une option sérieuse pour la qualif en finale pour une grande soirée européenne comme on sait les faire.
Le maillot de la photo de couverture est celui de Di Meco le soir d’OM-Milan, finale 1993.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert