Qui n’a pas ressenti une pointe d’inquiétude à la lecture de la compo de Sampaoli ? Je titrais ce matin que ce match se posait comme : Une équation à plusieurs inconnues. Je ne croyais pas si bien dire. Mais comme je le dis souvent, l’entraîneur est toujours le mieux placé pour juger et décider de qui va débuter le match.
Et nous avons senti d’entrée que ses joueurs étaient décidés à pratiquer le football qui est le sien. Gros travail pour la conquête du ballon, du jeu rapide en une touche, des appuis permettant la verticalité, des transversales judicieuses parfaitement maîtrisées au départ et à l’arrivée, très peu de fautes techniques à part deux relances de Saliba et Balerdi en 1re, une passe en retrait dangereuse du même Saliba vers son gardien.
Et malheureusement, nous avions très vite l’occasion de monter dans les tours quand Ûnder, encore en feu après avoir mis deux buts avec sa sélection, était déséquilibré alors qu’il passait entre deux défenseurs. On se demande encore comment Stéphanie Frappart ne sifflait pas le pénalty et ne faisait pas appel à la VAR.
Les meilleures occasions étaient marseillaises et nous souffrions pour Bamba Dieng qui foirait une 1re demi-volée avant de toucher chaque poteau alors qu’il avait parfaitement joué le coup les deux fois.
Et puis, très vite, nous entendions nos supporters se rendre propriétaires du stade princier, sans gêne, à la marseillaise, on vient, on gagne, on s’en va. Il y eut un Aux Armes d’anthologie sur le terrain d’un adversaire.
Au début, les monégasques tentaient aussi de mettre la pression et une passe dans l’axe de Saliba aurait pu coûter cher.
10e Dieng part côté gauche à hauteur de la ligne médiane et s’échappe, il peut transmettre à Ûnder à droite tout seul mais il ne le voit pas, il se recentre, ignore Harit et frappe fort en cherchant la lucarne, au-dessus
12e Dieng fait un bel appel croisé dans l’axe, il se retrouve face au gardien monégasque, glisse le ballon sur sa droite mais il trouve le poteau.
14e Sampaoli prend un carton jaune.
18ème Tchouameni en profondeur pour Gerson Martins qui met à côté. Ouf.
20e Guendouzi déborde à gauche, coincé il revient et transmet à Harit qui frappe au-dessus.
21e Saliba fait une passe dangereuse en retrait pour Pau Lopez, celui-ci pris à contrepied ne parvient pas à sauver le corner.
24e Intervention de Pau Lopez loin de ses buts sur une passe en profondeur. Il envoie en touche.
27e Beau centre d’Ûnder qui lobe la défense mais Guendouzi parvient à contrôler. La balle arrive sur Dieng qui foire sa demi-volée.
28e Encore Dieng côté gauche qui croise encore trop son tir, le ballon touche le poteau gauche du gardien monégasque.
33e On se fait encore prendre de la tête sur un coup de pied arrêté, heureusement ça passe à côté.
35e Double corner pour l’OM, Harit tente une reprise de volée… qui passe à côté.
37e Dieng s’échappe après avoir devancé son défenseur d’une belle pichenette, et cette fois il ajuste le gardien monégasque pour ouvrir la marque. C’est mérité pour ce petit qui n’a rien lâché.
40e Fantastique cavalcade en slalom de Rongier qui échoue dans le dernier geste.
43e Kamara échoue sur le gardien mais Dieng qui avait centré était hors-jeu.
La 2e mi-temps reprend avec une ou deux véléités monégasques puis l’OM met le pied sur le ballon et c’est l’occasion de voir ce qu’on ne voyait plus depuis des années, de la maîtrise dans l’art de la possession de balle avec de grosses séquences de circulation.
Cela nous menait à la 60e où Dieng négociait mal un ballon qu’il venait de recevoir, alors qu’il s’écroulait, Harit faisait l’effort de récupérer le ballon et le retransmettait au sénégalais qui venait de se relever, celui-ci se retournait et frappait de nouveau en fermant son pied.
2-0, le break était fait. Il ne restait plus qu’à redouter un retour monégasque mais les minutes défilaient sans que l’on sente que les rouge et blanc laissent planer le moindre danger. Ils manquaient de conviction, se montraient désunis et les joueurs marseillais restaient appliqués malgré la fatigue qui commençait à se faire sentir.
Ne nous y trompons pas, nous avons assisté à une des plus belles victoires à l’extérieur depuis les années Bielsa.
L’engagement, la puissance, la maîtrise technique, la coordination marseillaise étaient extraordinaires.
Notre milieu de terrain a bouffé son adversaire. Nous étions à la conquête sans faiblir sur tous les 2e ballon, pressant les monégasques dans leur camp, gênant les relances, coupant les lignes de passe, du grand art.
Guendouzi a livré une prestation de niveau international. Rongier, auteur d’un magnifique slalom en 1re n’était pas en reste. Kamara, capitaine de cette jeune formation a sécurisé ses partenaires. Ûnder nous a encore régalés. Harit a montré qu’il était une vraie valeur ajoutée, un nouveau grand coup de Longoria. Quand à Dieng, il a littéralement explosé la défense monégasque à lui tout seul.
Pau Lopez, comment le juger si ce n’est en disant qu’il se sera contenté de bien faire ce qu’il avait à faire, les monégasques se montrant maladroits sur leur faibles opportunités.
Nous sommes complètement Diengues de cette équipe, elle nous a donné ce genre de match dont nous rêvons tous. Si tout le monde reste calme, concentré, volontaire, sans s’enflammer, et suit l’entraîneur jusqu’au bout, sans jamais douter, cette équipe peut faire de grandes choses.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert