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OM – Valbuena : « J’ai toujours dit même aux supporters de Lyon, que mon coeur sera toujours Marseillais ». 

Par La rédaction FCM -

L’ancien milieu de terrain de l’Olympique de Marseille, Mathieu Valbuena, nous accordé un entretien exclusif.  Dans la seconde partie de cette longue interview menée par notre nouveau consultant Jean Charles De Bono, il évoque son retour au premier plan avec Fenerbahçe, son attachement à l’OM et son transfert à Lyon.

 

 

 

 

 

Depuis quelques semaines tu as retrouvé une place de titulaire et j’ai presque envie de dire que Fenerbahçe a retrouvé son rang.

Mathieu Valbuena : C’est ma deuxième saison avec Fenerbahçe, avec qui  j’ai fait une très belle première année. Le début de cette deuxième saison a été plus compliqué. Il y a eu un nouveau coach, un nouveau président qui est arrivé. Donc c’est un peu plus compliqué, je n’ai pas trop joué , pas assez à mon goût. On était dans une situation aussi compliquée et c’est vrai que depuis quelques semaines, j’ai retrouvé le goût de la compétition. Un homme heureux, je suis décisif pour mon équipe. J’essaie d’aider donc je suis très très content que ça se passe comme ça. J’espère que ça va continuer.

 

 

Tu parlais d’aider ton équipe, c’est ce que tu as fait pendant le derby face à Galatasaray puisque tu marques un penalty, qui donne l’égalisation et qui fait remporter un point à Fenerbahçe. Et hier soir tu remarques une nouvelle fois avec une passe décisive. On connaît ton caractère ici à Marseille, partout où tu as joué tu as toujours eu cette capacité de te révolter.

M.B : C’est vrai qu’à chaque fois j’ai dû me battre. C’est le fil de ma carrière je pense. A chaque fois on m’a remis en question et à chaque fois j’ai dû prouver, démontrer que je pouvais jouer, gagner ma place de titulaire. On m’a mis au défi et quelque part, j’ai toujours su m’en sortir. Même à 34 ans, plutôt en fin de carrière, je suis en forme, je suis bien physiquement aussi, c’est très important quand on arrive à cet âge là. Mais c’est vrai que j’ai dû me montrer et prouver encore plus ma force de caractère. Parce que quand on arrive à un certain âge, on peut peut-être se laisser aller. Ça n’a jamais été ma mentalité. Je pense que les gens qui me connaissent depuis mes années à Marseille savent de quoi je parle. C’est quelques fois fatiguant, mais c’est peut-être grâce à ça que je suis arrivé à faire une très belle carrière. Je ne me suis jamais reposé sur mes lauriers.  Aujourd’hui ça se passe bien, il y a eu le match contre Galatasaray, qui m’a fait du bien.

 

 

C’est le déclic?

M.B : Ce match, c’est incroyable. J’ai jamais vu ça, l’engouement qu’il peut y avoir… C’est comme un match de Ligue des Champions parce que Galatasaray y participe. C’était en plus à l’extérieur donc ce sont des matchs très importants. Ce sont les plus grosses ambiances que j’ai pu voir dans ma carrière.

 

« On ne cache pas que Marseille, ça nous manque avec Dédé Ayew »
Mathieu Valbuena

 

Tu parles d’ambiance, est-ce qu’on peut faire une petite comparaison avec le Vélodrome? J’ai connu des anciens joueurs et entraîneurs comme Jean Tigana qui m’expliquaient que c’est un autre monde là bas.

M.B :  Si je peux le comparer, je le compare souvent avec un OM – PSG même si ce n’est pas un derby. A un certain moment, quand on entrait dans le Vélodrome, ça faisait du bruit. Mais là c’est un derby donc il y a beaucoup de haine. On est dans une ville d’Istanbul où il y a beaucoup de supporters de Fenerbahçe mais aussi de Galatasaray. Donc ils ont une haine incroyable et il y a beaucoup de tension. C’est vraiment quelque chose qui reste fort et je suis heureux de découvrir ça dans ma carrière parce que ce sont vraiment de gros matchs à vivre. Ça fait deux semaines que notre entraîneur a été limogé, Philipp Cocu. On m’a donné cette chance, cette confiance donc j’essaie de rendre ça sur le terrain. Ça marche bien, je suis assez content et je prends du plaisir et je pense que c’est ça le plus important.

 

 

A Fenerbahçe, il y  André Ayew et Isla deux anciens olympiens, Comment vont-ils?

M.B :  C’est vrai. On en reparle souvent de l’OM. Mauricio (Isla) a eu de très bons souvenirs de Marseille. Bon, avec Dédé (Ayew), que tout le monde connait, on a joué ensemble pendant des années à l’OM. Il est aussi content, c’est une belle aventure de vivre ici. C’est totalement différent de ce qu’on peut vivre en France. Ils sont vraiment encore plus dans la passion, dans l’émotion ici, c’est incroyable ! Quand on est là, on se remémore un peu ces années marseillaises, ces belles épopées européennes que l’on a vécues et qui étaient magiques. On ne cache pas que Marseille, ça nous manque.

 

 

si les gens l’ont pris de cette manière, c’est que j’ai été important pour eux — Valbuena

 

 

Revenons sur l’épisode de Lyon. Quand tu as signé là bas, ça a fait l’effet d’une bombe. Tu t’es retrouvé dans un contexte difficile une nouvelle fois. Comment l’a tu géré ?

M.B : J’étais en Russie, j’étais dans une situation difficile. Première année très bonne, puis il y a eu un changement de président et il fallait que je parte. J’ai eu cette proposition de Lyon qui était difficile de refuser. C’est vrai que j’ai eu un accueil particulier pour mon retour à Marseille. Parfois ça a été au-delà de ça. De la haine aussi. Je l’ai pris positivement. Parce que si les gens l’ont pris de cette manière, c’est que j’ai été important pour eux. Je ne les ai pas laissé indifférent. Avec Marseille, je n’ai jamais triché. J’ai toujours mouillé le maillot. Beaucoup de joueurs sont partis libres, moi non. J’ai été pris pour une bouchée de pain et au final j’ai fait gagner de l’argent au club. Il faut aussi le prendre en compte. C’est vrai que quand je suis parti, j’ai pleuré. C’est la vérité. Parce que je suis quelqu’un de sentimental et c’était difficile pour moi de quitter ce club. C’était un choix, parce que pour moi, il était temps de pouvoir partir. De voir autre chose après la Coupe du Monde. On m’a reproché d’être parti à Moscou mais je ne le regrette pas. Je me dis : imagine si j’étais encore à Marseille, ça ferait ma 13e année. Parfois je suis seul et je me dis : tu te rends compte, ça aurait été ma 13e année. Moi j’aime le football. Je pense football, je dors football. Et parfois je me pose ces questions. Quand je suis parti j’étais triste. C’était sincère. On en a douté parce que j’ai pleuré et que j’ai été à Lyon après. Mais c’était sincère. Je peux comprendre qu’il y ait eu de la déception, de la colère. Mais il ne faut pas oublier ce que j’ai apporté au club. Je suis resté pas mal de temps. J’ai discuté avec Bielsa et Manuel Amoros qui était son bras droit à l’époque et ils voulaient me garder. Mais j’avais pris cette décision là. Puis j’ai senti qu’avec Marseille on allait avoir des difficultés dans les années qui arrivaient. Et j’ai voulu partir.

 

 

Je pense avoir mérité autre chose que cet accueil — Valbuena

 

Tu as senti que c’était le bon moment?

M.B :  Voilà j’ai senti que, pour moi, c’était le bon moment. Je voulais pas faire une année de trop. Mais dernière saison ça n’a pas été une grande année à lOM. Il y avait la Coupe du Monde et on a pensé que je m’étais reposé avec Marseille pour être bon en Equipe de France. Peut-être qu’il y avait des méformes aussi, ça je l’avoue, je suis honnête. J’ai fait ce choix là mais j’ai été sincère même quand j’ai fait la conférence de presse. Il y a pas mal de gens qui me reprochent ça. Moi j’étais sincère après je peux comprendre. J’ai pas de regrets, j’ai eu un bon passage à Lyon et j’ai toujours dit même à Lyon, « mon coeur sera toujours Marseillais. » Et ils le savaient. J’ai joué à Lyon en disant ça parce que c’était la vérité. Et les supporters lyonnais ont toujours dit : au moins, il ne renie pas. Ça peut plaire ou ne pas plaire. J’ai jamais triché, j’ai tout donné pour ce club. J’ai gagné des titres, je pense avoir marqué l’histoire de ce club. Comme d’autres joueurs avec qui j’ai pu évoluer. Si on se rappelle certains joueurs de caractère que l’on avait en 2010, s’il étaient à l’OM aujourd’hui, ils ne seraient pas en difficulté. J’ai eu ce retour au Vélodrome qui a été compliqué…

 

 

Justement, parlons en de ce retour au Vélodrome. Ce pendu, cela te l’a vécu comment ? 

M.B : Je ne peux pas laisser mes émotions me dépasser mais j’étais dans mon match, dans ma bulle. Mais après, quand tu prends un peu plus de recul, tu es déçu. Parce qu’après avoir autant apporté à ce club, après avoir tout donné… Je n’ai jamais triché, je ne suis pas là pour dire ce que j’ai fait ou pas… Je pense avoir mérité autre chose que cet accueil. Quand je me re-balade à Marseille parce que j’habite toujours dans la région, j’ai toujours des mots positifs. Des gens qui m’arrêtent et qui me disent des choses qui font chaud au coeur. C’est un contexte, j’ai toujours des supporters avec qui je communique. Je sais ce que j’ai fait, je n’ai pas triché. J’ai tout donné pour ce club. C’est rare d’avoir des joueurs comme ça. Mais si maintenant on siffle ces joueurs-là, c’est difficile. Je suis passé à autre chose par rapport à cet événement de Lyon mais c’est vrai que ce n’est pas toujours évident mais c’est comme ça. On avance.

 

Interview Valbuena Part 1.

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