Avant même d’introduire Adil Rami pour sa présentation à la presse, Jacques-Henri Eyraud a tenu à revenir sur la chaotique campagne d’abonnements 2017/18. Enfin, chaotique pour nous, pas pour lui.
Avec force chiffres, il a démontré que les 28 080 abonnements concédés plaçaient la cuvée estivale 2017 dans la moyenne de ces cinq dernières années. Une moyenne de 29 800 abonnés par an au Vélodrome depuis 2012. Une analyse biaisée par son sample temporel qui camoufle mal un semi-échec pour le moment…
L’OM Champions Project n’est pas en concurrence avec l’OM de Baup mais au moins avec celui de Bielsa !
Car prendre comme période de référence les cinq saisons entre 2012 et 2017 pour jauger la première vente d’abonnements de l’OM de Mc Court, revient à juger le niveau d’un attaquant en le comparant aux lignes d’attaques du ventre mou de la Ligue 1. En effet, la baisse brutale des ventes de places annuelles au Vélodrome débute clairement lors de la saison 2012/13.
Comme l’a souligné JHE, la nouvelle équipe lutte donc contre un mouvement durable embrayé il y a quelques saisons : « On était bien conscient de la réalité, tout ça ne pouvait pas, comme dans d’autres domaines de la gestion de l’Olympique de Marseille aujourd’hui, revenir en quelques mois. »
D’accord mais 28 000 abonnements, cela reste quand même un chiffre faiblard notamment lorsqu’on le compare aux deux campagnes réalisées sur le nom de Marcelo Bielsa.
Marcelo BIELSA – 05.04.2015 – Marseille / Paris Saint Germain
Malgré le mouvement de morosité durable enclenché et l’amortissement de l’effet des travaux sur le stade, la barre des 30 000 cartes avaient été tranquillement dépassés à chaque fois.
Nombres d’abonnements sur les cinq dernières années :
2012-2013 : 29 000
2013-2014 : 31 000
2014-2015 : 32 000 (Bielsa)
2015-2016 : 33 000 (Bielsa)
2016-2017 : 17 520
Une blitzgrieg qui aura échoué !
Car l’échec temporaire de cette campagne n’est pas seulement due à une baisse confirmée de l’entrain des supporters pour leur équipe mais aussi et surtout à la mise en place marketing de l’offre. La fameuse opération « haro sur les abonnements en un mois » aura échoué car elle se sera heurtée aux réalités implacables du mercato.
Malgré un départ en fanfare comme nous l’expliquait le 13 Juin dernier, Christian Cataldo des Dodgers : « En 10 jours, on a déjà fait presque autant que l’année passée pendant toute la campagne d’abonnements. Dès qu’ils vont annoncer un ou deux joueurs, ça va exploser ! »
Quoique la direction puisse en dire, ces « un ou deux joueurs » ont mis plus de temps à arriver que prévu et ont transformé la deadline du 30 Juin en un ultimatum contraignant. La première extension de la période d’achats d’abonnements jusqu’au 13 Juillet a permis de sauver les apparences mais nul doute qu’une réouverture en fin de mercato après un début de saison réussie et l’une ou l’autre recrue permettrait de dépasser la barre symbolique des 30 000 cartes.
La direction se sera tout de même compliquée la vie dans ce domaine en multipliant les effets d’annonce pour pas grand chose. Car en fin de compte, on ne pourra s’empêcher de penser à l’éventuel résultat qu’aurait offert une campagne « normale »…
