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OM, Mercato, Bielsa, son avenir dans un grand projet… La grande Interview de Franck Passi

Par La rédaction FCM - Mis à jour le - Publié le
Marseille - Franck Passi - Sochaux v Olympique de Marseille - Coupe de France

Invité sur le plateau de Débat Foot Marseille cette semaine, l’ancien entraineur de l’Olympique de Marseille Franck Passi s’est ensuite longuement confié dans un entretien accordé à Football Club de Marseille. Il revient ainsi sur ses différentes expériences à l’OM, son départ du club phocéen, le mercato olympien et son avenir.

 

 

 

Sa situation actuelle son avenir :

 

 

F.P : « Je suis sur plusieurs projets. Je pourrais retrouver un club. Peut-être en tant que numéro 1 voire être numéro 2 avec un entraîneur un peu costaud. Aujourd’hui il y a des choses qui commencent à se présenter donc je prendrais des décisions prochainement.

Redevenir numéro 2 ? Ça ne me gêne pas. Dans les deux dernières années, quand je suis sorti de Lille, j’étais resté sur le fait de rester numéro 1. Ce que j’aime, c’est le haut niveau. Donc pour l’instant, tout ce que l’on m’a proposé comme projet pour être entraineur principal, ce n’était pas du haut niveau. Si je trouve un projet, quelque part, en tant que numéro 2 mais avec un entraîneur de renom, je repartirais là-dessus. J’aime le foot, quad il y a du monde dans le stade, où il y a des joueurs de qualité… C’est pour ça que ça ne me dérangerait pas. Les deux projets que l’on m’a proposé, en tant que numéro 2 ce sont des gros projets, en France et à l’étranger, pour jouer la Ligue des champions.

 

Départ de l’OM :

 

F.P : Mon départ était une chose logique. Le jour où on m’a proposé le poste d’entraîneur numéro 1 et que je l’ai pris, je savais que ça n’allait pas durer longtemps. Les entraîneurs restent rarement au-delà de deux ans dans les clubs. Donc je savais que c’était la fin.

 

 

Passi, le couteau suisse du club

 

 

F.P : Ma dernière mission à Marseille était compliquée. On peut le rappeler, on avait le budget des salaires qui était divisé par deux. 14 joueurs qui s’en vont. Et ce sont toujours les meilleurs qui s’en vont les premiers. C’était une table rase, un château qu’il fallait remonter. C’est ce qu’on a essayé de faire.

 

 

Le mercato de l’OM en 2016, comment ça s’est passé?

 

 

F. P : Au départ, je prends l’intérim de Michel en fin de saison. C’était au mois d’avril. Je ne savais pas si la saison d’après je devais continuer ou pas… il fallait préparer le mercato, anticiper le départ des 14 joueurs. Peu importe l’entraîneur qui allait suivre, ça allait être très compliqué de trouver des joueurs au mois de juillet. Mon contrat a mis du temps à être signé parce que Margarita Louis Dreyfus ne savait pas si elle allait vendre le club ou non. Donc lorsqu’elle a su qu’elle continuait la saison, elle m’a fait signer un contrat.
Peu de joueurs avaient signé. Le seul en début de saison, c’était Bedimo. Ce n’était pas mon choix de base mais je l’ai accepté. Il n’y avait pas beaucoup d’arrières gauches et je pense que l’on n’a pas vu le vrai Henri (Bedimo) de Montpellier, de Lyon… Il a été blessé donc quelque part, c’était un raté.

 

 

Ensuite, j’ai travaillé avec la cellule de recrutement. Je leur ai demandé de me faire des listes, de travailler sur des joueurs. Il y a aussi des gens qui m’ont appelé personnellement. En ayant travaillé au recrutement, je connaissais aussi des recruteurs, des agents…

 

 

On a essayé de faire un panel des meilleurs joueurs que l’on pouvait faire venir à l’Olympique de Marseille, et pour certains ça a été le cas. Mais pour d’autres comme (Carlos) Sanchez, qui est à la Fiorentina maintenant, pour Veretout voire Valère Germain qui était à Monaco. On voulait le mettre derrière Gomis mais on a pas pu le faire par manque d’argent. On a aussi manqué de peu Javier Manquillo qui voulait à tout prix rester avec nous. Mais finalement, par manque d’argent on a pas pu. Le problème, même si c’était un deuxième prêt, c’est qu’il fallait dégraisser l’effectif. La masse salariale était importante et on voulait entrer d’autres joueurs. Donc tout ça, ça a tardé. Au mois de septembre, Vainqueur, Njie ou Rod Fanni sont arrivés, on les a fait attendre jusqu’au bout.

 

Tout ça parce qu’on n’avait pas d’argent. Les gros joueurs que l’on a pu récupéré, c’est Gomis, c’est Thauvin, même Vainqueur, Sakai…

 

 

@FCMarseille

 

 

Passi et Thauvin – Gomis

 

 

F.P : « Flo, c’était pas difficile de le faire venir. Il avait déjà joué à l’OM pendant 6 mois, on était resté en contact. Même quand il était à Newcastle, je l’appelais souvent, j’étais un peu son grand frère. Il avait beaucoup confiance en moi. Donc je le récupère de Newcastle, où il était en difficulté. Il savait qu’il allait revenir en forme avec nous. Il avait vraiment envie de revenir ici, il est attaché au club et à la ville.
Gomis, je connaissais son agent, Etienne Mendy. Quand on a su qu’il voulait partir de Swansea pour se relancer, on l’a contacté. En plus, il est de la région, donc on a travaillé auprès de son agent et de lui-même pour le faire revenir.

 

 

Passi et Biesla

 

 

F.P : La situation était la suivante : il me restait un an de contrat. Je vais voir les dirigeants, je leur demande : qu’est-ce qu’on fait ? Et ils me disent : « tu parles espagnol? ». Je leur dis oui, et ils m’expliquent qu’il y a un groupe d’entraîneur qui va arriver, qu’ils ne parlent pas français, que ça risque d’être compliqué pour eux. Et ils me demandent si ça m’intéresse de travailler avec eux.

 

On parle de Marcelo Bielsa comme l’un des meilleurs entraîneurs au monde, donc si je peux travailler avec lui… ça me fait une expérience en plus donc oui j’aimerais bien le faire ! Je commence ainsi par travailler avec Diego Reyes avec qui on fait les entraînement de gamins. Puis je me retrouve dans les bureaux et pendant 2 semaines, je vois Bielsa me passer devant, me dire bonjour, au revoir mais rien de plus.

 

Au bout de 3 semaines, je vais voir Diego et je lui explique la situation. Bielsa me convoque et me demande ce que je veux faire. Je lui dis : c’est simple, je suis entraîneur. Vous avez un job d’entraîneur pour moi ou je fais autre chose?
Et il me répond qu’il a toujours besoin d’un entraîneur, et il me prend. Ça a démarré comme ça.

 

Ensuite il cherchait un défenseur central qui pouvait aussi joueur en tant que latéral. Et je lui ai dit qu’il ne fallait pas chercher car on avait Rod Fanni ! Il revient avec nous et fait une grosse saison. Fanni a été mon passeport dans un sens. C’est pour ça que Marcelo a eu confiance en moi et c’est de là qu’a démarré une relation de travail très sympa.

 

C’est un homme simple, quand il a confiance il est simple. C’était pas du tout difficile de travailler avec lui. C’était difficile au départ à cause de la quantité de travail qu’il demande. On n’était pas habitués ! Je peux lui dire merci parce qu’il a fait augmenter ma capacité de travail. Aujourd’hui, ça me sert toujours. Je me rappelle des premiers jours, on a été faire un match amical à Nîmes. On est entré à 9h du matin dans une pièce sombre, on est sorti 1h pour déjeuner et on est sorti à 17h pour aller au match ! Il nous fallait des lunettes de soleil tellement qu’on était resté dans le noir !
C’était violent. Mais ce sont des choses qui restent. Pour les joueurs, ce n’était pas la charge de travail qui était le plus dur. C’était la méthode, la répétition des exercice peut être mal perçue par les professionnels en France. Mentalement ils se sont lassé un peu.

 

 

Mais c’est vrai que l’on a raté de rien la Champions League cette saison. On a aussi eu Ayew et Nkoulou qui sont parti à la CAN. Nicolas était même revenu blessé après la compétition…. On a fait une belle première partie de saison mais on a eu des aléas qui ne nous ont pas permis d’aller en Champions League. Lorsqu’il y a un nouveau projet à Marseille, il y a les gens derrières qui supportent. Et je pense que les supporters devraient toujours être positifs comme ça. Parce qu’ils insufflent quelque chose aux joueurs. Pour avoir cette ferveur, il y a eu plusieurs ingrédients. Il y avait 3 ou 4 joueurs qui étaient en fin de contrat. Gignac, André Ayew, Nkoulou, Fanni qui étaient très importants pour l’équipe. Les jeunes Mendy, Imbula, Lemina avaient aussi envie d’exploser. Il y avait Michy qui était sur le banc… Tout ça, c’est un mélange qui a bien fonctionné. Je ne sais pas pourquoi Marcelo est parti. Il n’y a que lui qui connaît la raison. On a préparé le match normalement et je n’étais pas au courant. Avant qu’il aille en conférence de presse, on l’a appris par les adjoints qui nous ont dit : bon, c’est fini. Mais comme l’année d’avant, pendant la préparation, plusieurs fois, Marcelo disait : il faut tout arrêter, je m’en vais ! C’est quelqu’un qui vit à l’instinct, il fait des choix et ils sont respectables parce que ce sont les siens.

Paradoxalement, la semaine après le départ de Marcelo, avant le match face à Reims, tout se passe bien. Les joueurs étaient contents, les entraînements se passent bien. Ils étaient contents du contenu, ils s’amusaient ! On faisait des jeux alors qu’avec Bielsa on n’en faisait pas. On passe une semaine presque idyllique. Mais le match bizarrement n’était pas à l’image de cette semaine de travail. On fait un match moyen, très moyen même ! On perd 1-0 je m’en rappelle. La veille, il y avait un phénomène important : Thauvin, on lui avait annoncé qu’il partait à Newcastle. Moi-même, je n’étais pas au courant, je l’ai appris à la fin du match. Ça a dû empêcher les joueurs d’être motivés.

 

Tous ces joueurs-là, le projet Dortmund etc… C’était ni plus ni moins que ce qu’il se passe dans le foot aujourd’hui. C’était du trading de joueurs. Quelque part, ces joueurs étaient juste de passage. On leur a dit qu’ils allaient s’entraîner avec le meilleur entraîneur du monde et du jour au lendemain, il s’en va. Donc du côté animique, ce n’était pas génial. Après on est reparti, Michel est venu, la campagne en Europa League était sympa. Mais le changement de propriétaire s’amorçait déjà. Les joueurs voyaient que le club n’évoluait pas bien donc ils voulaient s’en aller, c’était un peu logique.

 

« Je vois leurs têtes et je me dis : aujourd’hui, c’est la guerre !  »
Franck Passi

 

Le match le plus marquant?

 

 

F.P : « En tant que joueurs, OM-Leipzig en Coupe d’Europe. trois jours avant, on avait perdu face à Auxerre à domicile, tout le monde était sortis sous les jets de pierre et de barre de fer. J’étais dans la voiture avec Jean François Domergue, on a pris tous les feux rouges jusqu’à Castellane. Et on avait toute une foule de gens qui nous poursuivaient. Et 3 jours après, il y a ce match face à Leipzig. Et je me souviens, quand j’entre dans le tunnel et que je regarde mes coéquipiers, qui étaient des cadres. Moi je n’avais que 20 ans. Je vois Förster, Alain Giresse… que des TOP joueurs… Je vois leurs têtes et je me dis : aujourd’hui, c’est la guerre ! D’habitude, ils étaient plutôt relaxés dans le tunnel. Ce jour-là, il y avait une tension très importante. Ça a été le match le plus marquant de ma carrière.

 

 

Le match qui laisse le plus mauvais souvenir

 

 

F.P : « C’est le dernier match de la saison avec Bielsa, je ne sais plus contre qui. On n’est pas qualifié en Champions League et on sait que ce club vit seulement pour cette compétition. On s’était battu pendant des mois pour l’accrocher. On gagne, mais Monaco gagne aussi… Donc on est en Europa League. Ce jour-là, je l’ai assez mal vécu. »

 

 

Le joueur qu’il a préféré entraîné 

 

 

F.P : Non, il n’y en a pas un en particulier. Il y en a un plusieurs. J’ai eu une relation particulière avec Steve, avec Flo mais même avec André et Jordan Ayew. Avec Gignac aussi, Rod Fanni. Y aussi eu Javier Manquillo… En tout cas, j’ai passé de super moments. Je me suis éclaté, dans les bons et les mauvais moments. Y a eu des joies magnifiques, comme le fait de se qualifier en Champions League la première année alors qu’on ne nous attend pas. Les trois mois que l’on a passé avec Marcelo, où les gens étaient comme des fous. On a vécu un rêve. J’ai rencontré des personnes formidables comme des entraîneurs avec qui j’ai bossé comme Michel.

 

 

L’entraîneur avec qui tu as préféré travailler?

 

 

F.P : J’en choisirais pas un. Le foot, c’est une somme d’expériences. Je me suis construit comme ça en tant que joueur et en tant qu’entraîneur. Lorsque j’ai pris les entraînements à l’OM, on m’a dit : vous faîtes du Bielsa. J’ai jamais fait du Bielsa ! J’ai fait du Passi, sans avoir la grosse tête. On se construit comme ça. Pendant les années que j’ai passé derrière tous ses entraîneurs, à les servir, les aider… J’ai coché des cases. Ça, il faut le faire. Ça, il ne faut pas le faire. J’ai eu des influences très fortes de la part d’entraîneurs pour lesquels j’ai joué. Arsene Wenger par exemple.

 

 

Un joueur que tu aimerais recruter dans un futur club avec qui tu as travaillé à l’OM ?

 

 

F.P : « Je recruterais Thauvin pour son pied gauche, Payet pour son pied droit. André Ayew pour sa mentalité énorme. Même s’il faut en choisir qu’un, j’aime rêver. Des joueurs comme Fanni, comme Steve… c’était des professionnels hors-normes ! Même un mec qui est peu connu mais qui a fait une bonne saison avec nous, Mendes… Tous ces joueurs-là étaient énormes. Et c’est pour cela que c’est difficile d’en citer un seul, sinon je manquerais de respect aux autres. »

 

 

Un transfert raté qui te laisse le plus de regret ?

 

 

F.P : Javier Manquillo. Dans l’évolution de mon groupe, il y avait trois matches importants. Le jour où on perd à Nice, l’autre que l’on perd à Rennes et le dernier face à Angers qui nous aurait permis de terminer plus haut au lassement. Et dans ces matches-là, il me manque mon arrière droit ! Sakai se blesse au bout de 9min face à Rennes, A Nice, c’est Rekik qui joue arrière gauche… Manquillo, comme Sakai pouvait évoluer des deux côtés. C’est le joueur qui m’a manqué pour mon effectif.

 

 

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