Les amis, nous allons nous dire les choses franchement. Nous avons tous envie d’y croire mais nous sommes partagés. Entre nous, et à l’intérieur de nous.
Le contexte sportif dans lequel intervient ce match ne nous permet pas de juger l’OM pleinement capable de battre le club anglais de Tottenham, favori dès le départ de ce groupe de Ligue des Champions. Les défaites successives contre Ajaccio, le Qatar, Lens, Francfort, auxquelles on rajoute (sans majoration du prix des consommations) le simple et petit nul obtenu à Strasbourg après avoir mené 0-2 sont passées par là.
Ces anglais, nous les avions plutôt contenus au match aller en première mi-temps, jusqu’à ce que M’Bemba pète un plomb et se fasse expulser.
Nous sommes fébriles dans toutes les lignes. Nous pouvons donner l’illusion d’être à la hauteur de l’événement, en Europe comme dans la Ligue 1 quand s’élève le niveau de l’adversité, mais au bout du compte, il y a toujours une cagade qui nous tombe dessus et nous ne pouvons que nous en vouloir. La plupart du temps, c’est de notre faute.
Ce serait horrible de se dire ce soir à la fin de la rencontre, nous étions tout près, ils étaient prenables mais il y a eu ce petit détail. On sait, on connaît, puis les joueurs qui malgré l’élimination auront le courage de passer devant les micros lâcheront ces phrases infâmes comme quoi cela ne s’est joué à rien, qu’ils avaient appris, que cela ne se passerait plus comme ça car ils allaient travailler à partir de maintenant.
Bon, moi j’y crois pas… ou plutôt j’y crois plus. Cela ne doit pas non plus m’entraîner à vous dégoûter. Bien sûr que je vais aller au stade et que je donnerai de la voix et que je vais pousser… mais c’est pas pareil. Et après tout, c’est aux joueurs de prouver, pas à nous.
Outre nos difficultés du moment avec notre fragilité défensive et nos incapacités à mettre au fond les quelques occasions que l’on se créées, il y a deux choses qui me gênent : Tottenham n’a besoin que d’un nul pour passer, et ce sont des monstres dans l’art de La Défense, sans parler de leurs énormes capacités de contre-attaque.
À côté de ça, nous sommes un certain nombre à nous demander si Tudor n’a pas un peu perdu la main sur son groupe. Il est costaud, il en impose, il a profité d’une excellente série pour s’affirmer incontestablement. Mais après ces premiers échecs, nous nous interrogeons sur ses ressources pour convaincre ses propres joueurs que tout reste possible.
Dans quel état se trouve son groupe ? Qui sont les vaillants qui y croient encore ? Sûrement Pau Lopez, M’Bemba, Clauss, Guendouzi, Sanchez… les leaders. Mais cela fait peu. On a l’impression que les autres éprouveront une grande appréhension selon qu’ils seront oui ou non titulaires.
Ce soir, il sera impossible de tricher, de se planquer, de renoncer. Il va falloir y aller clairement, sans calcul, avec intensité, inspiration, conviction. Ce sera cela ou s’écraser comme des merdes.
Nous sommes à un point de bascule. Gagner nous permettrait, outre de nous qualifier, de repartir en confiance vers les deux rencontres périlleuses qui nous attendent ensuite avant la trêve. Perdre risquerait de nous amener vers la catastrophe, et Longoria pourrait alors se tourner vers un autre coach… ou pas.
Nous savons tous malgré nos craintes, que nous aurons l’espoir d’un côté et les Spurs de l’autre.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert