1979, si près, si loin. Il y a presque quarante ans, l’Olympique de Marseille remportait la finale de la Coupe Gambardella Crédit Agricole pour la première et seule fois de son histoire. Dimanche dernier, les Minots ont suivi les traces de leurs aînés en venant à bout du RC Lens aux tirs au but. Une victoire historique pour Olivier Jannuzzi et ses joueurs, qui affronteront le MHSC en finale de la compétition le 27 mai prochain. Pour l’occasion, Jean-Luc Cassini, le directeur du centre de formation phocéen, a accepté de répondre à nos questions…
Jean-Luc Cassini, on imagine que vous devez être très heureux de la qualification des Minots pour la finale de la Coupe Gambardella…
Oui, c’est le fruit du travail accompli depuis le début de la saison, de la rigueur que l’on a mise en place il y a quelques mois. C’est également le résultat d’une prise de conscience qu’il fallait changer quelque chose, apporter des ajustements. Après, comme souvent en coupe, on sait que c’est très aléatoire. Mais c’est évident que c’est une belle récompense.
Surtout avec ce scénario et la victoire à la loterie des tirs au but…
C’est clair, c’était très dur mentalement et physiquement. Tu marques à la fin du match, mais tu n’as même pas le temps d’apprécier car tu te fais égaliser dans la foulée. Ensuite, il y a cette cruelle séance de tirs au but. Cela nous a souri dimanche, et c’est tant mieux. On a certainement mieux géré les émotions, c’est bien de montrer que nous sommes présents dans ces moments décisifs.
Aujourd’hui, la Gambardella est-elle la compétition la plus importante de la saison ?
Pour la catégorie U19, c’est évident. Après, la compétition, comme les grands tournois, cela a du sens sans en avoir. Ce qui est important, c’est l’individu, c’est le développement du projet que l’on a avec nos joueurs. Mais on ne va pas bouder notre plaisir, on s’est permis de battre trois gros centres de formation. Parfois, tu arrives en quart de finale en battant seulement des DH, là, ce n’était pas le cas. C’est ce parcours qui est très intéressant.
Peut-on dire que cette finale sonne le top départ du gros chantier mené au centre de formation ?
Non, je ne dirais pas cela. Pour nous, le top départ a été donné il y a déjà plusieurs mois, lorsque nous avons modifié les choses qui n’allaient pas. Aujourd’hui, que ce soit entre les coachs ou les dirigeants du centre, il y a une grande communication et une grosse envie de travailler ensemble. Les résultats sont arrivés très tôt, mais il faut être prudent. L’impact réel de notre travail se verra dans quatre ou cinq ans. Ce n’est pas en quelques mois que l’on peut mesurer l’impact d’une stratégie de travail dans la formation.
Andoni Zubizaretta est très investi dans ce domaine, en témoigne sa joie lors de la qualification pour la finale. Ce soutien est-il précieux à vos yeux ?
Tout à fait. C’est important dans le sens où l’on voit que le directeur sportif adhère totalement au projet. Andoni, je l’ai très souvent en téléphone ou en réunion. Il y a un lien permanent entre nous. Dans la construction du projet, il est omniprésent, c’est le fil conducteur. C’est lui qui pose les pierres, qui donne les grandes lignes, tout en nous laissant une grande liberté dans notre travail. Si nous souhaitons mettre une méthodologie en place, ce sera la notre, et pas celle du Barça. Il a parfaitement compris la spécificité de Marseille, c’est une très grande qualité, c’est exceptionnel de travailler dans ces conditions.
Que peut-on vous souhaiter pour la fin de saison ?
La victoire en Gambardella, ce serait exceptionnel, même si nous avons des garçons très talentueux. On a des jeunes qui arrivent, qui confirment. Par ailleurs, il ne faut pas oublier le parcours de la CFA, qui a assuré son maintien avec deux années en moins de moyenne d’âge. Cette saison, nous avons pas mal de jeunes de la Gambardella qui ont joué en CFA. Grâce à cette expérience, quand ils arrivent pour faire un match solide de Gambardella, ils ont déjà cet acquis, cette construction. C’est aussi pour cela que l’on était plus en difficulté lors des précédentes saisons.
Propos recueillis par Bérenger Tournier