Quel match de folie. Grande soirée au Vélodrome. Un départ abyssal, des olympiens qui reviennent au caractère avant de l’emporter brillamment, un public en feu à la hauteur de sa réputation mondiale, il y avait tout. On s’est régalés.
La compo laissait interrogatif sur l’animation. Positionnés en 4-4-2, il était évident que plusieurs schémas cohabiteraient dans la rencontre et ce fut le cas, avec Kamara qui collait à ses centraux alors que Lirola et Kolosinac étaient chargés de jouer plus haut.
Un réaménagement avec entrants et revenants dans la composition : Balerdi, Kolasinac, Gerson, Bakambu, Milik, soit la moitié de l’èquipe. Saliba qui passe axe gauche. Une entame de jeu catastrophique côté olympien, des angevins mobiles, toniques, puissants, qui s’engagent à 3000 dans les espaces, de la justesse technique chez les passeurs, la défense marseillaise attentiste sur une sortie de balle à travers Gerson qui oublie le ballon dans sa surface et c’est but. Rebelote quelques minutes plus tard, Lirola se fait enrhumer, ça se projette côté gauche, centre, le ballon frappé par un angevin aux 18 mètres est détourné dans son but par Kamara. À 0-2, on ne pouvait pas dire que c’était bien parti.
Les olympiens avaient eu si peu de temps pour s’organiser qu’on se trouvait dans l’impossibilité de s’en prendre à qui que ce soit. Les commentateurs commençaient à s’interroger sur l’opportunité de faire autant de changements, de si subitement modifier son système en 4–4-2, ce n’était pas vraiment cette animation. Mais que s’était-il passé ? Ce que nous avons toujours l’habitude de voir.
Les angevins sont arrivés spécialement préparés avec l’idée de jouer très vite en misant sur le match des marseillais à Lyon qui pouvait leur peser dans les jambes, que les nombreux changements pouvaient les perturber. C’était bien vu, d’autant que leur élan dynamique vers le but, avec l’idée de faire mal, était accompagné d’une certaine réussite. On pouvait jurer que les supporters angevins ne reconnaissaient pas leur équipe.
On attendait une réponse olympienne. Elle vint heureusement assez vite, interception de Guendouzi en position haute, échange avec Gerson, appel de Milik à droite alors que Bakambu le faisait à gauche, Guendouzi choisissait le polonais qui filait vers la cage angevine, petit piqué au-dessus du gardien, Milik réduisait le score et faisait exploser le stade.
Juste derrière, Lirola centrait, le ballon arrivait sur Gerson qui ajustait une frappe rasante qui fusait juste avant d’entrer dans la cage angevine. 2-2, l’OM revenait de loin. 4 buts en 21 minutes de jeu, il y avait longtemps qu’on avait pas vu pareille chose.
Ce fût une première mi-temps de très haute intensité où l’OM aurait mérité de prendre l’avantage par Milik, Bakambu, Gerson ou Balerdi. Mais on ne peut pas mettre de côté non plus une belle opportunité angevine avant la mi-temps foirée en partie par un retour de Saliba à la despérado.
Le départ de la deuxième mi-temps se rapprochait de ce qu’on a l’habitude de voir avec une grande possession marseillaise mais avec peu de situation si ce n’est Bakambu à deux doigts de mettre au fond qui se faisait chiper le ballon au dernier moment, il se demande encore comment.
Il fallait attendre la 69e minute pour voir Gerson redresser un ballon qui arrivait sur la tête de Milik profitant d’une mésentente de la défense et l’OM prenait enfin l’avantage.
Et moins de dix minutes plus tard, Ünder qui était entré trouvait une magnifique passe en profondeur vers Milik qui avait fait un magnifique appel, lequel du bout du pied signait un hat trick (même si ce n’est pas 3 buts d’affilée).
Cerise sur le gâteau, 8 minutes s’écoulaient encore avant qu’Ünder à la réception d’un centre de Luan Peres ne claque une magnifique volée intérieur pied gauche. 5-2 pour l’OM qui pouvait l’envisager au bout des dix premières minutes de jeu.
L’OM s’est rassuré ce soir après un début totalement raté. Mais nous n’avons pas eu le temps de craindre le pire. La remise en route de Milik a bénéficié de l’apport de Bakambu avec ses appels ne fut pas négligeable, la défense angevine se retrouvant avec deux joueurs mobiles et percutants à gérer. Toute l’équipe est à féliciter même si Payet n’eut pas son rayonnement habituel. Guendouzi, Kamara ont fait beaucoup d’efforts, Gerson a été énorme. Les rentrants ont tous apporté, mais il faut féliciter Milik sans pourrir Sampaoli qui l’avait laissé de côté quelque temps, ce qui l’a peut-être piqué, mais c’est surtout la présence de Bakambu qui va permettre au polonais de donner plus de rendement.
On a vibré, on a soigné le goal average, on est deuxième provisoirement avec la banane avant d’aller à Nice pour arracher une qualification impérative en coupe.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert