Julien Scarella, co-fondateur et représentant du Massilia Socios Club, a répondu à nos questions sur les relations que sa structure entretient avec l’OM…
Quelques mois avant l’arrivée au club de Frank McCourt à l’été 2016, des supporters olympiens avaient fondé une association afin de fédérer les amoureux de l’OM voulant peser sur la politique du club en s’appuyant sur le modèle des socios. Trois ans plus tard et malgré des premiers contacts prometteurs avec Jacques-Henri Eyraud, le projet est au point mort. Julien Scarella fait le point avec FCM.
Quelles sont les points de désaccord qui font que le projet n’avance pas ?
Julien Scarella : « L’OM veut que nous soyons des mécènes sans nous donner de contrepartie. Nous voulons que les Socios aient des droits et des avantages. Notre objectif est d’aider le club à se développer sportivement en respectant une philosophie partagée entre les socios et la direction. Pour que ça marche il faut qu’il y ait de vraies interactions entre le club et les socios et pas un simple transfert d’argent. C est pour cela que nous avons préféré suspendre les discussions. »
Quelles sont vos relations actuelles avec le président de l’OM ?
Julien Scarella : « Nos relations sont cordiales. Notre dernier échange direct avec lui remonte à décembre. Nous lui avions signifié notre scepticisme par rapport à la version du projet présenté par ses équipes et il y a répondu en nous disant que ces dernières reviendraient vers nous. »
« Nous n’avons jamais changé de ligne directrice. Eux, oui. »
Vous sentez-vous trahi par Jacques-Henri Eyraud ?
Julien Scarella : « Nous ne nous sentons pas trahi mais nous restons sur notre faim. Lorsque nous avions présenté le projet à JHE en mars 2017, nous lui avions fait un beau power point. A la fin de la présentation il a dit « c’est exactement ce dont nous avons besoin », nous pouvions penser alors que le projet serait mis en place. Mais au fil du temps, le projet s’est réduit, l’OM a voulu mettre en place OM Nation.
De nôtre côté, nous souhaitions mettre des ambassades OM partout dans les grandes villes du monde pour que la façon si particulière de supporter l’OM à Marseille puisse se transmettre et que l’OM ait une véritable communauté regroupée autour d un concept « la ferveur populaire ». Nous pensions qu’il avait compris tout l intérêt pour lui et le club d’aller dans ce sens, mais on s’est rendu compte que devant tant d’hésitations et avec si peu de propositions et d’idées du côté de l’OM, on était peut être pas en phase. »
Avez-vous ressenti une évolution dans le discours de JHE depuis votre première rencontre ?
Julien Scarella : « Le discours du staff de l’OM a clairement évolué entre notre première rencontre avec JHE et la rupture des négociations décidée par le Massilia Socios Club. Nous n’avons jamais changé de ligne directrice. Eux, oui. Ils ont vidé de son sens au fur et à mesure du temps et de l’avancée des discussions. »
« Tous ceux qui espèrent l’arrivée d’un homme richissime en guise de sauveur se trompent. »
Aujourd’hui quel est l’avenir du projet ?
Julien Scarella : « Nous avons acquis la conviction que notre projet est véritablement adapté à la situation de l’OM. Il y a trois ans, nous avons été freinés par trois facteurs :
– le montant de l adhésion était trop élevé. La force du projet c’est les cotisations mensuelles qui donnent une véritable force économique au club. Nous avions prévu de les baisser à 30€.
– nous n’étions pas connus et beaucoup de supporters craignaient une arnaque. En remboursant tout le monde aujourd’hui nous préparons l’avenir et nous cassons cette appréhension infondée.
– Le Fair-Play Financier et ses conséquences étaient inconnus du grand public. Aujourd’hui tout le monde peut se rendre compte que le mécénat n’existe plus ds le football européen. Donc tous ceux qui espèrent l’arrivée d’un homme richissime en guise de sauveur se trompent. Aujourd’hui l’OM doit s’auto financer et ce n’est donc qu’avec un projet de football que cela sera possible.
Notre projet visait à inciter la direction à mettre en place un vrai projet basé sur le football et basé sur un football économe pour préserver l’identité populaire du club.Cette idée est toujours d actualité et va le rester. Notre projet est donc porteur d avenir nécessairement.Maintenant que nous avons rompu nos discussions nous allons pouvoir reprendre la parole et faire progresser l’idée dans l’esprit des gens, pour revenir plus fort demain. Car nous ne lâcherons rien.
Tous propos recueillis par Téo Greuzat