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L’OM, toute une histoire : Andersson, Le Plus Grand des Buteurs

Par Fernand Bonaguidi - Mis à jour le - Publié le

Nouvelle rubrique sur Football Club de Marseille : L’OM, toute une Histoire !

Fernand Bonaguidi, fondateur du site OM4Ever, véritable bible sur l’Olympique de Marseille, reviendra chaque semaine sur un fait marquant de l’histoire du club phocéen ou sur l’historique du match à venir. Ce vendredi, il nous présente l’attaquant Gunnar Andersson.

 

 

Gunnar Andersson fut peut-être le joueur le plus aimé de toute l’histoire de l’OM.  Trop gentil, trop attachant, vraiment proche des supporters avec qui il parlait avec l’accent Marseillais.

Pourtant, rien ne destinait ce Scandinave à devenir la coqueluche de tout Marseille.

 

Né le 14 août 1928 à Arvika, petit bourg de la Suède du Nord, il fait des débuts prometteurs dans deux petits clubs, jouant ensuite à Goteborg avec Gren qui deviendra plus tard une star du Milan AC.

 

Et bien sûr, Gunnar eut un curieux titre de gloire : il fut le premier footballeur qui ait été « kidnappé » (avant Di Stefano et maintenant quelques Colombiens). Alors qu’il se trouvait dans le train Paris-Marseille avec M. Wolf, lors de son arrivée, il fut invité à quitter le convoi à la gare d’Avignon.

Deux journalistes de Marseille le firent monter à bord d’une traction avant noire qui les conduisit  dans un hôtel  proche de la Canebière. Simple épisode de la guerre qui mettaient aux prises depuis longtemps les chroniqueurs sportifs marseillais et le Président de l’OM, le tout puissant Louis-Bernard Dancausse.

Dancausse faillit en attraper une jaunisse car il n’admettait pas que l’on joua au « kidnapping » avec un gaillard qui lui avait coûté quatre millions (de l’époque).

Quand on voit ce que coûte aujourd’hui un joueur et que l’on fait la conversion, cela représente 6000 Euros. Pas de quoi fouetter un chat. Mais on ne vit pas à la même époque.

 

 

 

 

 

Qui était au juste cet Andersson dont personne n’avait entendu parler?

 

Tout simplement un réserviste de l’IFK Goteborg, sanctionné parce qu’il touchait 25 couronnes (1.625 francs, soit 2 Euros 50) par match

Un an exactement après son départ de Goteborg, tous les Marseillais s’accordaient à dire qu’il était la chance de l’OM.

Il avait été le roi des buteurs en 1952 (31 buts) en 1953 ( 35 buts et record) et le n° 3 en 1954 et en 1955. Autant dire que l’OM lui devait beaucoup. Il était surnommé Monsieur 50 % puisqu’il marquait plus de la moitié des buts Olympiens. Gunnar n’aimait pas beaucoup perdre, même à la belote.

Lors de ses débuts à l’OM. il n’osait plus sortir de son hôtel après une défaite, tant il avait honte.

Quand son équipe fut battue le 16 septembre 1951 au Vélodrome (3-10) par Saint-Étienne (le gardien Libérati avait été blessé et on ne remplaçait pas les joueurs), il pleura, et s’attribua toute la responsabilité de la défaite, bien qu’ayant marqué les 3 buts de son équipe : «Oui, j’ai marqué les 3 buts, dit-il, mais j’aurais du en marquer onze … »

« Marius » Andersson fut naturalisé et joua avec l’équipe de France B à Marseille au Vélodrome contre l’Italie en Février 1956.

 

Le départ de Kopa au Real de Madrid (à l’époque, on ne jouait pas en sélection quand on était à l’étranger) avait provoqué dans la presse l’idée que l’avant-centre Marseillais lui succéderait.

En 1957, il marqua quatre buts au champion de France Saint-Étienne (4-3), ce fut son chant du cygne avec la victoire en Coupe Drago cette même année. Au début de la saison suivante, alourdi et en piètre condition physique, il ne fut plus que l’ombre de lui-même. L’OM d’ailleurs en paya les conséquences en ne se sauvant que lors de la dernière journée

A à peine 30 ans, il fut transféré à Montpellier, Bordeaux, Aix où il continua malgré tout de marquer des buts. En 1961, de retour à Marseille et sans club, il se retrouva docker sur le port de Marseille.

Le début de la dégringolade qui va inexorablement entraîner le « pôvre » Gunnar au fond d’un gouffre sans fin. Le soir du match OM-Dukla de Prague, le 1er Octobre 1969, alors que l’OM adule un autre Suédois, Roger Magnusson, Gunnar tombe pour ne plus se relever. Il avait 41 ans.

 

Quelques jours plus tard arrivait pour la deuxième fois après une pige en 1967 un certain Josip sur La Canebière.

 

Mais là, c’est une toute autre histoire…

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