Tu sais que ce billet, je ne sais pas comment le commencer ?
Habituellement, la première phrase vient toute seule, mais là je n’arrive pas en sortir une de mon clavier à la juste hauteur du match de ce soir. Nous savons tous à quel point il est important, sans ignorer non plus que même en cas de défaite, selon le résultat de la confrontation entre Tottenham et le Sporting, l’OM pourrait encore avoir son destin en main contre les anglais au Vélodrome.
Mais ne tournons pas autour du pot. Il faut gagner. Les joueurs le savent.
Ne nous interdisons pas de dire que nous appréhendons cette rencontre. D’abord parce que les allemands ont été meilleurs que nous au Vélodrome, et puis disons-le, on se demande si les olympiens sauront retrouver le chemin des filets. Si l’on excepte les buts marqués à Lisbonne, nous ne brillons plus dans ce compartiment capital du jeu depuis quelque temps.
Les critiques se sont justement concentrées sur Tudor après la défaite contre Lens. Cela fait un moment que nous constatons avec déplaisir qu’Alexis Sanchez, malgré tous ses efforts, se trouve isolé devant et finit par s’épuiser, c’est inquiétant. La solution, pour la plupart d’entre nous, passerait par l’ajout d’un deuxième attaquant, ce qui supposerait d’enlever soit un milieu, au choix entre Veretout et Rongier, soit Harit, un élément qui s’affirme incontournable ces derniers temps. Il pourrait aussi enlever un des trois défenseurs. Ce ne serait pas M’Bemba, évidemment. Mais on commence à vérifier l’entêtement de Tudor avec un système dont Gérard Gili reconnaissait lundi sur le plateau du FC Marseille (je vous conseille de voir l’émission) que les entraîneurs adverses l’ont bien repéré, ce qui leur permet de mieux préparer leur match.
Pour ma part, je pense que le système du coach pourrait mieux fonctionner, obtenir une meilleure réussite si les milieux pouvaient alternativement s’intercaler, s’approcher des attaquants, amener du surnombre. Mais il faudrait aussi qu’ils se montrent plus adroits dans l’exécution du dernier geste, et c’est là que nous avons des doutes au sujet du duo Veretout-Rongier. Il serait pour cela bon que tout ce petit monde joue plus haut. On ne fout pas assez le bordel dans les défenses et les adversaires prennent de l’assurance dans le jeu quand ils sentent qu’ils peuvent voir venir.
Gerson pourrait être une solution. Il possède un bon registre dans les gestes offensifs, mais il a inexplicablement disparu de la circulation. Son père, et agent, a même menacé de chercher un autre club devant l’irrespect avec lequel il pense que l’OM traite son rejeton. Mais on s’occupera de cette affaire plus tard.
Veretout et Rongier sauront-ils se débloquer un jour ? Nous préférerions qu’ils le fassent dès ce soir. Il suffit parfois de pas grand chose, d’un petit réglage. Un élément me rassure, il semble que les deux joueurs ont conscience de cette carence. Ils savent que s’il est difficile de leur reprocher leur engagement dans la partie défensive, ils ont aussi un rôle capital pour aider leur équipe à se montrer plus dangereuse.
Mais pour que ce scénario certes un peu improbable ait la moindre chance de se produire, encore faudra-t-il que les olympiens sachent retrouver cette magnifique intensité étalée sur la pelouse du Vélodrome contre Lens, notamment en première mi-temps. Surtout que c’est dans ce domaine que les allemands les ont dominés au match aller. C’est certainement dans cet aspect du jeu que repose la clé du match même si ce n’est pas la seule.
J’avais jugé au match aller, contre l’avis de la plupart, que malgré l’écart apparent entre la prestation des deux équipes, en faveur des allemands, l’OM n’était pas aussi loin qu’il n’y paraissait de Francfort. Je ne vous cache pas que j’espère de tout mon cœur que le résultat de la rencontre de ce soir me donnera raison.
Croisons les doigts pour que les olympiens retrouvent la clé des défenses adverses. Continuons de croire en eux.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert