Au bout d’un match pauvre et peu inspiré, les olympiens ont laissé passer ce soir une belle occasion de creuser l’écart avec leurs poursuivants. De laisser Nice à distance.
Je prévenais ce matin dans mon billet d’avant-match qu’il fallait se méfier de Clermont et nous n’avons pas tardé à vérifier la nécessité de la recommandation. Une action qui part du gardien, deux, trois échanges en position basse, une ouverture dans le dos de Gerson et Kolasinac en retard tous les deux, centre en retrait, reprise puissante sous la barre de Bayo. Des gestes justes, de la réussite. 0-1, l’OM encore une fois mené d’entrée dès la 10e minute, désespérant.
On pourrait s’apitoyer sur notre sort, constater avec amertume que les auvergnats avaient inscrit un but sur leur seule offensive, signaler qu’il était possible de siffler pénalty pour une faute sur Guendouzi, difficile à apprécier.
Mais côté olympien, trop peu de situations intéressantes. Deux occasions, par Ünder après débordement et centre de Lirola, contré au dernier moment, et Payet sur une frappe détournée par le gardien clermontois.
Encore une fois, la possession et la domination face à un bloc bas ne suffisaient pas. On tentait d’user les joueurs de Gastien en espérant qu’ils finissent par craquer sous la pression, mais on arrivait à la mi-temps sur ce score, un OM mené qui allait devoir élever son niveau, se montrer capable de changer de rythme.
Mais il n’y eut rien de tout ça. À l’exception d’une frappe de Rongier qui s’était enfoncé dans la défense, détournée par le gardien clermontois, la même chose sur une reprise d’Ünder, le jeu olympien restait improductif. On commençait même à voir des olympiens montrer de la peur quand il s’agissait de prendre le ballon. Peu de mouvement pour les porteurs, l’OM jouait arrêté et semblait parfois perdu.
Dieng remplaçait Kolasinac plutôt transparent et amenait du tonus et de la profondeur mais le temps défilait et les olympiens ne trouvaient pas la solution.
74e Rongier servi par Ünder mettait encore de peu à côté mais Joko était là, on retrouvait le gardien clermontois pour chiper le ballon à Milik alors qu’il allait reprendre un centre de Dieng.
81e Luis Henrique remplace Lirola.
Et comme c’est souvent le cas, quand tu te casses les dents sur le dispositif adverse, tu perds en vigilance pour défendre. Corner pour Clermont et but de la tête par le joueur le plus petit de tous les joueurs sur le terrain.
L’OM perd ce match avec Milik qui est resté pendant tout le match sur la pelouse. Il n’en a pas touché une. La défaite le met maintenant dos à dos avec le coach, lequel n’avait peut-être pas si tort de pencher pour jouer avec un faux 9.
La faillite est collective, nous ne mettrons personne en avant, à part peut-être Rongier, mais très légèrement. Toute l’équipe, et son entraîneur doit se remettre désormais en question.
Pourquoi Kamara n’a pas été aligné ? Pourquoi Bakambu n’est pas rentré ? Pourquoi ne savons-nous pas contrarier les plans d’une équipe qui vient pour nous… contrarier ?
Les clermontois se sont arrachés. On nous annonçait 25 kilomètres de plus courus par les joueurs de Gastien par rapport à ceux de Sampaoli. Une partie de l’explication est là mais on le sentait venir. Nous avons eu une alerte contre Angers et il y eut des circonstances favorables, erreurs de la défense, qui avaient permis de renverser la vapeur, la défaite à Nice, les difficultés à Metz où le gain du match a reposé sur un exploit de Milik.
On a grillé un joker. Il y a beaucoup de choses à revoir. Quelle tristesse !
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert