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L’ITW de la semaine : Éric Carrière

Par La Redaction FCM - Publié le - Mis à jour le
Eric Carrière - Consultant Canal +


Cette semaine FCm vous a proposé l’interview d‘Éric Carrière rencontré dans le cadre du colloque « Médias et Santé » organisé par la Provence et les universités de Marseille. L’ex-milieu de terrain international est toujours aussi accessible et souriant. Mieux encore, dès lors qu’on lui parle football, il devient inarrêtable.

 

FCM lui a donc parlé OM et ça a souvent dévié sur la tactique, pour notre plus grand plaisir. Replay

 

 

L’effectif actuel de l’OM


« La problématique dans l’Olympique de Marseille actuel, c’est qu’il y a des joueurs qui ne sont pas dans une dynamique collective. Ils sont habitués à d’abord faire une action individuelle puis ensuite à regarder ce qu’il se passe autour.

Le plus dur au football, c’est d’être tout de suite dans ce qui est collectif. C’est de savoir « le ballon m’arrive, très rapidement, je sais que soit je vais percuter soit je la donne tout de suite. » C’est souvent la donner tout de suite qui est la meilleure solution. C’est ça qui va être bénéfique pour l’équipe.

 

Le milieu du foot est à l’image de notre société : ce que l’on veut c’est d’abord faire du buzz. Faire du buzz au football, c’est souvent éliminer trois, quatre joueurs. A l’OM, il y a des joueurs : Bouna Sarr, Rémy Cabella, Florian Thauvin… Ils sont capables de jouer de manière collective mais ils sont également capables de réussir des choses individuellement donc ils sont encore dans cette recherche entre les deux. Puis il y a aussi la problématique défensive où derrière, ça reste encore assez fragile.

 

C’est un gros boulot pour Rudi Garcia, c’est assez normal que ça démarre doucement. »


 

 

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Quels profils pour les recrues cet hiver ?


« Je suis d’accord pour dire qu’il faut des latéraux à l’OM. Même si… Dans le football moderne, on demande aux latéraux d’être très haut, très tôt dans une action et je ne pense pas que ce soit forcément la meilleure solution. C’est bien d’avoir des joueurs de coté (ailiers donc) qui soient capables justement de bien choisir entre le coté collectif et le coté individuel.

 

Je trouve qu’à Lyon, par exemple Ghezzal, quand il joue sur le coté dans un 4-3-3, il est très intéressant là dessus. Il sait quand il doit rentrer et il sait quand il doit donner pour un joueur qui dédouble. Sakaï, il a le profil pour aller dédoubler mais ça ne sert à rien qu’il soit trop haut, trop tôt.

 

Donc j’irais sur des profils de joueurs à l’OM, à gauche, plus haut qui sont capables de jouer dans ce registre là. Mais il y a tellement de choses à changer dans la conscientisation du jeu pour beaucoup de joueurs. »


 

 

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Le cas Maxime Lopez


« Le joueur qui commence à jouer en pro sans être très costaud, il doit avoir d’autres qualités. Et c’est ce que Lopez exprime.

 

Au final, le profil idéal c’est celui des joueurs très costauds ET qui savent faire ça. Il n’y en a pas beaucoup. Je ne me focalise pas que sur la vitesse, la puissance ou la qualité de passe.

Le petit Lopez, il est vraiment intéressant dans ce registre. On peut se souvenir de l’arrivée de Valbuena à  Marseille, ça avait été délicat pour lui au départ. Puis il avait quand même réussi de sacrées saisons, ici.

 

Pour Lopez, je pense qu’il lui manque des joueurs autour qui jouent de la même manière. Je pense que Vainqueur est capable de le faire.  »


 

 

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Cabella


« En Septembre, La Marseillaise m’avait demandé s’il était meneur de jeu et j’avais répondu que je ne croyais pas. Un meneur de jeu, il est là pour faire jouer les autres, il n’est pas là pour se faire jouer lui même.

 

A travers les autres, le meneur de jeu existe. Ça veut dire que lorsque tu reçois le ballon, t’as déjà la tête levée pour la donner, la laisser passer… Sans l’avoir touché, tu peux faire jouer les autres. Cabella, il est plutôt dans un registre à avoir le ballon.

 

C’est pour ça que je le verrais quand même plus facilement sur un coté que dépositaire du jeu. [Sur ses dezonages] Je peux comprendre. Il y a des joueurs qui ont besoin de beaucoup toucher la balle. Mais la toucher, ça ne veut pas dire la garder cinq, six touches. Ça peut être décrocher, remiser, repartir. J’avais besoin de ça aussi, de toucher un grand nombre de ballons pour être dans des sensations positives.

 

Après, encore une fois, c’est une histoire de représentation du football et du jeu que de savoir pour un joueur comme Cabella, qu’est-ce qui est le plus important quand je reçois la balle ? Vu que j’ai pris les informations autour : est-ce que c’est d’aller percuter ? Ça peut sur certaines actions mais pas à chaque fois. Ou c’est plutôt : je donne au partenaire ?

 

On s’aperçoit quand on regarde les matches que lorsqu’il y a une dynamique collective dans une équipe. Que ça joue à une, deux, trois touches : tout le monde s’y met. Alors que si il y en a un qui se met à la grailler, hé ben, les autres… ils la graillent aussi. »


 

 

 

 

Le Corporatisme du Football Français


« Ça existe dans tous les milieux, ça. Quand il y a quelqu’un qui arrive dans une entreprise, il est pas forcément très bien accepté parce qu’on a déjà ses copains, etc.

 

Dans une équipe de foot, c’est la même chose. Quand à l’époque je signe en DH à Muret, j’étais en concurrence avec un gars, les mecs à l’entraînement, ils voulaient me choper. Tout ça parce que j’étais en concurrence avec un pote à eux. Il faut savoir se faire sa place.

 

Mais c’est vrai que ça existe parce que quand quelqu’un arrive avec des techniques nouvelles, ça fait toujours peur. Et quand on a peur, on a tendance à dire « non, non, ce qu’ils font c’est pas bien« . Alors qu’en fait, on s’aperçoit que Jardim, Unaï Emery, ça commence à être pas mal.

 

Notamment dans la gestion des groupes, on voit qu’Emery, par exemple, t’es Ben Arfa ou pas, si tu dois aller sur le banc, tu vas sur le banc. Jardim, c’est pareil avec Bernardo Silva, Lemar, Falcao. Il y a un mode de management qui est différent de celui des coachs français.

 

Peut être aussi parce que ceux-ci avaient moins de moyens à une période. En tout cas, il y a moins ce coté  « t’es le meilleur joueur donc on te laisse faire ce que tu veux. » C’est plus juste et on s’aperçoit qu’au final c’est l’équipe qui en profite. »


 

 

Propos recueillis par Mourad Aerts

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