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L’inspiration n’est pas qu’une affaire d’attaquant ! [Thierry B. Audibert]

Par Thierry Audibert - Mis à jour le - Publié le

Bonjour ami.e supporter.trice,

J’ai l’impression de n’avoir plus rien publié ici depuis une éternité alors que le dernier billet remonte seulement au 22 décembre, au soir du nul concédé contre Reims au Vélodrome.

Depuis, nous avons connu la trêve hivernale, deux matchs de Coupe de France, et un de championnat au cours duquel nous n’avons encore pas réussi à nous poser en maîtres sur nos terres.

Pour ma part durant cette période, le décès de ma sœur m’a terrassé pendant plusieurs jours, je ne m’en suis pas encore totalement remis, mais aussi et c’est complètement fou, il y eut mes premiers pas sur une scène marseillaise, devant un vrai public, un moment qu’il a fallu terminer de préparer et promouvoir (comme j’ai pu) dans les larmes et le chaos intérieur.

Vous comprendrez donc aisément que je n’ai guère eu la tête au foot et à l’OM dans ces moments-là. J’en profite une nouvelle fois pour remercier tous ceux qui d’une manière ou d’une autre m’ont envoyé un petit signe d’amitié ou de compassion, je les ai tous ressentis, ils m’ont fait du bien.

C’est avec un vrai grand plaisir que je reviens aujourd’hui au commentaire sur la vie olympienne.

Ce billet aurait pu paraître ce matin mais je suis revenu assez tard du théâtre Toursky hier au soir où j’ai assisté à une représentation de Petit Boulot Pour Vieux Clown, un spectacle très fort que je recommande à tous ceux qui sortent encore dans ces moments difficiles où il fait froid alors que le virus continue de circuler. Puis, j’ai eu le plaisir et l’honneur de converser avec les comédiens au restau du théâtre, c’est aussi cela le Toursky, un lieu convivial où tu peux échanger tes impressions sur le spectacle avec ceux qui viennent de le jouer.

Ce soir, l’OM saura-t-il reprendre à Lens les deux points laissés sur la pelouse du Vélodrome contre Lille leurs ennemis du nord ? C’est toute la question. Il serait inconfortable de tabler sur les bonnes dispositions olympiennes à l’extérieur pour s’autoriser de meilleurs espoirs. Car Lens est une belle équipe qui a fait plusieurs fois la démonstration de ses qualités, et même si on l’a vue reculer au classement après avoir flirté avec le podium, elle ne reste pas trop loin des places d’honneur et ne lâchera sûrement rien au moment de recevoir les marseillais.

C’est encore l’occasion d’entonner ce vieux refrain qui reste vrai malgré les hauts et le bas olympiens, notre équipe ne fait pas le même championnat que les autres. Ses adversaires, quels qu’ils soient, mettent à chaque fois les petits plats dans les grands au moment de nous affronter, et ce ne sont certainement pas les lensois qui dérogeront à la règle, jauge ou pas jauge de public.

Notre arrière-garde est performante mais personne n’ignore nos problèmes offensifs.

À ce propos, vous êtes nombreux à reprocher aux olympiens leurs attaques façon handball avec ce ballon qui va de droite à gauche de la surface de réparation quand l’adversaire est recroquevillé sur sa cage, en attendant qu’une faille s’ouvre dans ce dispositif verrouillé.

On est d’accord pour se dire qu’il faut de temps en temps prendre l’initiative de mettre plus de folie, de désordre, de oaï, pour surprendre et déséquilibrer une bonne organisation. Mais les choses ne sont pas aussi simples lorsqu’en face chacun sait ce qu’il a à faire et joue son rôle à merveille, sort sur tout joueur en position de tirer, coupe toutes les lignes de passe, domine le jeu aérien, ne relâche jamais son agressivité.

Il faudrait plus de génie encore que la seule capacité d’Ünder à trouver des angles impossibles, surtout quand Payet et Milik sont très surveillés.

La clé pourrait venir plus souvent de Guendouzi, Kamara, ou Lirola, voire Rongier, cela permettrait d’enlever un peu de pression aux attaquants, mais ces joueurs, comme tous leurs coéquipiers sont malheureusement encore trop peu performants dans les derniers gestes.

Tout cela pour dire qu’il est hors de question pour moi de rendre Sampaoli responsable de l’inefficacité olympienne. Il est le premier chagriné par la situation, surtout qu’il voit l’équipe bien répondre aux efforts qu’il lui demande.

Milik ne doit pas tarder à sortir du trou de performance qui est le sien depuis qu’il a repris sa place dans l’équipe. On le lui souhaite. Comme le dit Papin dans La Provence de ce matin, ses qualités ne sont pas en envolées, elles ne demandent qu’à s’exprimer à condition que le polonais accepte de s’adapter un peu au jeu olympien, lequel développe une possession à haute intensité qui place l’adversaire sur un recul ultime difficile à contourner.

C’est à chaque joueur de mettre de la folie dans son jeu, de la volonté de déséquilibre, afin de perdre ce côté scolaire qu’ils conservent encore en essayant de respecter les consignes du coach.

La pression sur Payet, Milik, Ünder est très forte mais il n’est pas interdit aux autres de donner un peu plus. L’inspiration en football n’est pas qu’une affaire d’attaquant.

Vive le grand Roger Magnusson !

Thierry B. Audibert

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