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Itw de la semaine : « Être contacté par l’OM ? Le rêve de tout gamin marseillais qui joue au football ! » (Replay)

Par Mourad Aerts - Publié le - Mis à jour le
Illustration Logo / terrain - 08.10.09 - Inauguration des infrastructures sportives du centre d'entrainement Robert Louis Dreyfus - Marseille Photo : Reportages press / Icon sport


 

 

Malgré les sommes folles qui courent sur les possibles futures recrues de l’OM pour construire sa nouvelle équipe, Jacques-Henri Eyraud a toujours insisté sur l’importance de la formation dans ce nouveau projet. En témoigne les multiples partenariats passés dans la région ces derniers mois par le club.

 

Pour parler de manière concrète de formation à l’OM, nous avons contacté Edgar Alexandre. Pur marseillais de 20 ans passé par les catégories de jeunes dans son club de cœur avant de s’exiler à Bastia pour achever son apprentissage. Actuellement à la recherche d’un nouveau challenge, il retrace pour nous son parcours au sein des clubs de la ville, d’Endoume à l’OM en passant par Les Caillols. Interview.

 

 

 

 

 « l’Olympique de Marseille te demande de faire des essais, est-ce que tu veux y aller? »

 

 

 

Tu peux nous retracer un peu ton parcours minot à Marseille. Où et quand tu commences le foot ?

 

 

Edgar Alexandre : « Je suis né à Grasse mais j’ai grandi sur Marseille. J’ai commencé le foot à Endoume. J’habitais pas loin, j’adorais le foot, mes parents m’ont naturellement mis là bas.
J’étais tout jeune entre cinq et huit ans, il ne m’en reste que de très beaux souvenirs : les amis, les tournois quand on est gamins… Il n’y a rien de plus beau !
Après Endoume, je pars deux saisons à Plan-de Cuques, je continue mon apprentissage, commence à être surclassé et c’est là que l’OM me contacte. »

 

 

 

Ça doit être un truc incroyable pour un jeune marseillais d’être contacté par l’OM, non ?

 

 

Edgar Alexandre : « C’est le rêve de tout gamin marseillais qui joue au football !  À la fin d’un match, je rentre dans la voiture avec mon père et il m’explique : « l’Olympique de Marseille te demande de faire des essais, est-ce que tu veux y aller ? »
J’étais assez surpris au début, je me suis dit « quand même l’OM, c’est gros » puis j’ai foncé. À succès puisque j’intègre le club lors de la saison 2007/08 à 11 ans. »

 

 

 

 

Je suppose que tu sens immédiatement une grande différence entre Endoume, Plan-de Cuques et l’OM ?

 

 

Edgar Alexandre : « Ha ben oui, c’est un autre monde. Même si je n’ai qu’onze ans, je sens que c’est le monde professionnel. Même si à notre époque, on ne s’entraînait pas encore à la Commanderie. Aujourd’hui, avec toutes les catégories à la Commanderie, j’imagine les minots…

 

Puis t’es l’OM donc tu veux tout gagner, peu importe ta catégorie, quand tu vas dans les tournois, t’es attendu, t’es l’équipe à battre.
J’ai connu les deux cotés, l’OM et les clubs de la région marseillaise et je peux te dire que l’OM, c’est le club à battre. Au début de saison, le match contre l’OM, on l’entoure. »

On entend pourtant souvent des voix s’élever pour expliquer que les petits marseillais ne veulent pas forcément jouer à l’OM. Tu comprends ça, toi ? 

 

 

Edgar Alexandre : « Oui, bien sûr. Mais c’est surtout une question de projet, les jeunes voient leur intérêt personnel.

 

Comme tous marseillais, on sait bien la pression qu’il y a à l’OM, la difficulté en tant que pro… Je comprends quand même les joueurs qui ne veulent pas forcément signer pro à l’OM pour pouvoir prendre de l’expérience et du temps de jeu ailleurs. »

 

 

 

À ton époque, les meilleurs jeunes de la région étaient à l’OM ?

 

 

Edgar Alexandre : « Pas forcément à mon époque. Ils y en avaient pas mal à Air Bel et des clubs du genre. Beaucoup savaient comment ça se passait à l’OM et le peu de chances qu’ils avaient d’y réussir. »

 

 

 

Rétrospectivement, t’as des regrets d’avoir signé à l’OM ?

 

 

Edgar Alexandre : « Aucun regret ! C’était une expérience que j’ai vécu au maximum. Ça m’a apporté de belles choses, j’ai pris tout ce que j’avais à prendre. Puis j’ai pu porter ce maillot, ce n’est pas rien. »

 

« Si des joueurs comme Jonathan Santiago étaient arrivés maintenant, peut-être que… »

Jonathan Santiago

 

 

Tu sentais la distance entre pros et jeunes ?

 

 

Edgar Alexandre : « Moi j’étais très jeune, j’en étais encore loin. Mais vu qu’à la fin, on s’entraînait à la Commanderie, on regardait comment ça se passait et c’est vrai qu’à l’époque, l’OM ne misait pas tellement sur les jeunes.
Là, on voit que le projet est en train de se mettre en place, que des jeunes montent à l’entrainement régulièrement avec les pros. Je me dis que si des joueurs comme Jonathan Santiago étaient arrivés à cette période-là, peut être qu’ils auraient percé à l’OM. Il faut être là au bon moment. »

 

 

Comment ça se termine pour toi avec l’OM ? 

 

 

Edgar Alexandre : « La dernière année à l’OM, j’enchaîne pas mal de blessures de croissance donc ça m’éloigne un peu des terrains. L’OM, c’est une usine dès que tu commences à manquer sur le terrain, on te remplace vite. Je voulais continuer à jouer au meilleur niveau pour mon âge, ce que l’OM ne m’offrait plus.
J’ai décidé de tourner la page parce que je n’étais pas là juste pour dire « oui je suis marseillais, je joue à l’OM. » J’avais l’ambition de réussir dans le football, je savais qu’il fallait que je parte.

 

Ça n’a pas été facile parce que d’une certaine façon, j’ai été viré, j’étais jeune, ça fait toujours bizarre d’apprendre ça. J’étais pas très bien. C’est pour ça que ceux qui réussissent dans le foot le méritent vraiment. Heureusement, j’avais ma famille puis le coach des Caillols, Anthony Lupi qui m’a vite contacté et redonné goût au football.
J’ai passé une superbe année avec lui qui m’a ouvert la porte de Bastia. »

 

 

 

 

Comment ça s’est passé à Bastia ?

 

 

Edgar Alexandre : « Je suis parti faire un essai avec un petit tournoi à Divers. À l’issue de ce tournoi, Bastia m’a ouvert ses portes. J’ai passé trois ans au centre sans contrat aspirant, je vivais sur place avec l’ambition de réussir.
Trois ans au centre de formation puis j’ai commencé à être rémunéré par le club, à avoir mon indépendance, mon appartement, etc

 

Franchement, le centre de formation, ce sont des années exceptionnelles, uniques. Tu te fais des amis, tu travailles et grandis ensemble.
Puis il y a pire que Bastia comme cadre de vie. Le soleil, la plage… Après j’ai signé un contrat amateur pendant trois ans. J’évoluais avec la réserve. »

 

 

« Je suis actuellement en bonne discussion avec un club de National »

 

 

T’as emmagasiné une grosse expérience en CFA où les matches peuvent parfois être bien rudes…

 

 

Edgar Alexandre : « Exactement, en plus à Bastia, on est pas trop aimé sur le continent donc on est assez attendu. C’est sûr que les contacts sont très rudes, on joue contre des hommes qui ont des métiers à coté du football. Des gars qui ne sont pas là pour rigoler. On prend des coups, ça insulte… Surtout qu’on était une équipe assez jeunes et plutôt des joueurs de ballons.

 

Cette année, je me suis entraîné une grande partie de la saison avec les pros, j’ai fait le banc pour un match amical contre le Gazelec et il y a deux ans, j’avais fait le banc contre le PSG en Ligue 1 et Quevilly en Coupe de France. »

 

 

Fans of Marseille Consolat during the French national match between Marseille Consolat and Dunkerque in Marseille on 29th April, 2016 Photo : Alexandre Dimou / Icon Sport

Photo : Alexandre Dimou / Icon Sport

 

 

Comment tu vois ton futur ?

 

 

Edgar Alexandre : « On a décidé d’un commun d’accord d’arrêter notre collaboration avec Bastia, on avait plus les mêmes aspirations.

 

Je suis actuellement en bonne discussion avec un club de National et j’ai des clubs de Ligue 2 qui se renseignent sur moi. »

 

 

T’as été contacté par des clubs de la région comme Consolat ou Martigues?

 

 

Edgar Alexandre : « Ils m’ont tous les deux contacté, j’ai fait un essai à Consolat mais ça ne s’est pas fait pour X raisons. »

 

 

 

Tu es optimiste, tranquille ?

 

 

Edgar Alexandre : « Je ne dirais pas tranquille parce que voilà les jours avancent, à l’heure qu’il est, je n’ai toujours pas de clubs alors que les clubs commencent à reprendre.

 

Donc forcément, je me dis qu’il faut que ça s’accélère. Et inconsciemment je me pose des questions mais après je suis serein parce que j’ai une famille et des proches qui croient en moi. »

 

Tous propos recueillis par Mourad Aerts

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