Hasni Abidi, spécialiste de la stratégie de l’Arabie Saoudite, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, a donné son sentiment sur l’intérêt supposé du Prince héritier saoudien MBS pour l’Olympique de Marseille :
De nombreuses rumeurs circulent autour d’un possible rachat de l’OM par des fonds souverains d’Arabie Saoudite. Au cours d’u long entretien accordé à Foot Mercato, Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) à Genève, explique :
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« L’OM a deux avantages. Le premier, c’est que dans les pays du Golfe, on sait que les relations sont bonnes entre le Président Macron et Mohammed ben Salmane et que Macron ne serait pas contre, d’après ce que j’ai lu, que l’OM soit contrôlé par des fonds saoudiens. Mais le président de la République ne veut pas que des investissements dans un club, mais que d’autres affaires suivent. Jusqu’à maintenant, les Saoudiens n’ont pas sorti le carnet de chèques avec la France, n’ont pas honoré leurs promesses. Alors que Trump est ravi des bonnes affaires avec le Royaume. Aujourd’hui, MBS est un homme qui veut s’assurer le soutien politique de la France, il ne va pas se contenter de recevoir un lambda pour présenter le projet de l’OM. Du côté pouvoir, on attend un parrainage politique de cette prise de l’OM. L’exemple parfait : le PSG, sans Nicolas Sarkozy, il n’avait aucune chance d’avoir le soutien du père de l’émir actuel. C’est comme ça que ça fonctionne du côté du Golfe. Ils investissent, mais il leur faut un accompagnement politique. On est dans une dualité importante : le président français n’est pas contre une présence saoudienne à Marseille. MBS n’est pas contre, au contraire, mais je ne connais pas les coulisses entre les deux, que le club de l’OM soit une demande du pays et pas uniquement un business entre un Américain et un Saoudien. On ne peut pas demander au futur roi de l’Arabie Saoudite de traiter avec un homme d’affaires américain (Frank McCourt). Ceux qui vont lancer des ballons d’essai, ce sont des intermédiaires. Ce ne sera pas le prince lui-même ni les deux hommes que j’ai cités plus haut. Les intermédiaires vont servir à savoir si le club est à vendre et à quel prix. Il n’y a pas un mot dans les milieux sportifs en Arabie Saoudite parce que tant que Mohammed ben Salmane n’a pas montré son intérêt, personne ne dit rien. » Hasni Abidi – Source : FootMercato