Nous prenons tous un gros coup sur la tête ce soir et je n’ai pas envie d’entendre les joueurs nous dire qu’ils vont retenir la leçon… je n’ai plus envie de l’entendre. Ils sont au-dessus et pourtant ils laissent trois points sur le tapis, c’est entièrement de leur faute, et des fois tu en as plein le cul d’entendre les mêmes couillonnades.
La même compo qu’à Nantes au départ, il fallait s’y attendre, Sampaoli se montrait adepte de la formule : « On ne change pas une équipe qui gagne ». On retrouvait donc le système sans avant-centre de métier.
Les olympiens ont pris le choses par le bon bout. De la volonté, de la vitesse, de l’intensité, si nous attendions tous de voir nos joueurs consolider leur deuxième place, ils manifestaient une grosse envie d’atteindre cet objectif.
Les premières minutes se déroulaient dans la continuité des meilleures séquences à Nantes, ce qui se concrétisait par une possession pointée à 82% au premier quart d’heure, et une belle occasion pour Gerson qui, à la réception d’un centre à retrait d’Harit n’enroulait pas assez du pied gauche pour ouvrir la marque (7e).
Gerson était en vue, ses efforts n’étant pas toujours récompensés, comme cette fois où il s’écroula tout seul dans la surface à la conclusion d’une action au départ de laquelle il se trouvait.
Il y avait peut-être un obstacle invisible dans cette zone du terrain puisque quelques minutes plus tard c’était Konrad qui se vautrait sans explication sur la pelouse.
Les brestois, après avoir subi, se retrouvant acculés sur leur cage sans parvenir à sortir, desserraient un peu l’étreinte, profitant du léger relâchement de la pression olympienne. Les joueurs de Sampaoli, sans baisser de pied, semblaient laisser un peu venir leur adversaire du jour qui n’en profitait pas.
C’est alors qu’on se demandait si l’OM ne retombait pas dans ses difficultés pour se procurer des occasions, malgré une circulation du ballon qui se maintenait à un niveau acceptable, que Gerson s’avançait, trouvait un relais parfaitement dosé avec Payet, entrait dans la surface pour fusiller le Adrien brestois sous la transversale.
Le Vélodrome exultait, ouvrir la marque étant la meilleure façon d’écrire ce match, mais je regrette toutefois le geste de Gerson qui semblant s’adresser à la presse, exécutait ce fameux geste mains placés derrière les oreilles, l’air de dire : « et maintenant, qu’allez-vous dire ». Geste inutilement orgueilleux dans la mesure où ces derniers temps le brésilien ne montrait pas grand chose. Je dis ça mais j’étais parmi les premiers à le défendre lorsqu’il était injustement attaqué.
On atteignait la mi-temps, elle est passée très vite, sur cette légère avance de 1-0. Payet avait encore été impeccable, le trio du milieu Kamara-Guendouzi-Rongier également, à la construction comme à la récupération, il ne laissait que des miettes à la défense.
Malheureusement, les bonnes dispositions de l’entame du match ne se retrouvaient pas tout à fait à la reprise. Et c’est systématique, quand tu relâches l’intensité, quand tu te donnes le temps parce que tu crois ta supériorité infaillible, tu te fais punir. Une phase de jeu presque anodine, un tir brestois moyennasse que Pau Lopez aurait arrêté, rencontrait dans sa trajectoire le bras de Bouba Kamara, l’arbitre accordait le pénalty, l’arbitre le confirmait. Les brestois le transformaient, tout était à refaire (56e).
Sampaoli envoyait Lirola et Ünder à la place d’Harit et Konrad. Le public se mettait à pousser, le « Aux Armes » retentissait.
Le jeu devenait fou. Un centre de Payet était enlevé au dernier moment à Ünder sur le point de reprendre de volée. Le corner ne donnait rien mais Duverne partant de sa ligne de six mètres et lançait une énorme contre-attaque que Gerson revenu comme un bolide, anéantissait à lui tout seul (64e).
Juste derrière, c’est Guendouzi qui ripait une reprise suite à un centre de Lirola (65e). c’était une magnifique opportunité.
69e Le coach argentin remplaçait Kamara par Milik. L’avant-centre avait 20 minutes pour montrer qu’il est difficile de faire sans lui.
70e Les brestois prenaient l’avantage à la faveur d’une contre-attaque tonique conclue par un tir surpuissant aux 18 mètres, le frappeur profitant de la faveur d’un léger rebond avant l’impact. La question qui se pose est de savoir si ce tir était réellement imparable. La responsabilité de Pau Lopez peut être engagée dans la mesure où il était sur la trajectoire.
Les olympiens se ruaient à l’attaque mais c’était brouillon et les brestois faisaient bonne garde, même si à la suite d’une erreur, Gerson se voyait offrir une possibilité d’égaliser mais il mettait à côté.
80e Pau Lopez fermait bien son angle sur un tir puissant après une nouvelle contre-attaque brestoise.
Les minutes défilaient et nous constations avec un grand dépit que le match nous échappait irrémédiablement.
Une rencontre doit se disputer avec une énergie et une intensité qui ne doivent jamais se relâcher tant que le break n’est pas fait. Si l’OM est coupable, c’est d’avoir pensé qu’il allait gérer la rencontre. Grossière erreur, le problème étant que ce n’est pas la première fois. Nous nous faisons punir systématiquement au moindre relâchement et nous ne passerons aucun pallier supplémentaire tant que les joueurs n’auront pas intégré ce paramètre.
Félicitations aux brestois et Michel Der Zakarian.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert