Voilà vé, on retrouve l’OM ce soir. Quand c’est pas la trêve internationale pour jouer une Coupe à Toto, c’est la Covid qui nous emboucane. Félicitons ces couillons de lensois pour leur refus de nous rencontrer, ce qui aurait évité de nous retrouver avec deux matchs en retard.
En premier lieu on redémarre, mais on a le sentiment de passer notre temps à ça, finalement. Que cette saison a commencé il y a trois ans et qu’elle ne veut pas s’achever. On dirait Violetta dans la Traviata quand elle n’en finit plus de mourir. Mais là au moins on ne s’ennuie pas, ce qu’elle nous donne alors t’emporte dans les nuages.
Déprimant !
Par contre, nos joueurs nous filent clairement l’impression de s’emmerder. D’abord, en championnat, pour y revenir brièvement, ils ignorent comment ils gagnent en faisant très peu (ils restent sur 3 victoires consécutives), ce qui les laisse pourtant à six longueurs seulement du leader qatari, avec deux matchs en moins. Un mystère. Ou peut-être juste une évidence : cette Ligue 1 sauce Covid est la plus déprimante de son histoire. Vous préféreriez « lamentable » ? Accordé ! Procédez vous-même au remplacement, j’ai la flemme de corriger.
Qui incriminer ?
Grande question philosophique chez les supporters. C’est la poule qui fait l’œuf, ou est-ce l’œuf qui fait la poule ? Faut-il attribuer le jeu insipide et improductif de l’OM aux joueurs ou à leur entraîneur ? Choisir serait bien trop simple. Comment imaginer une seconde que le coach portugais, et son staff, imposent aux joueurs ce non-jeu assimilable à une horrible musique d’ascenseur pour rester dans la métaphore musicale ? Et comment penser que les joueurs parviennent à se regarder dans le miroir avec de si faibles performances.
Éviter la Fanny ?
Qui peut savoir ? Villas-Boas a fait part hier de sa perplexité. Les 19 jours sans match auront au moins laissé au groupe le temps de se reconfigurer, de procéder au nécessaire grand reset (oui, j’ai vu Hold-Up). La réception de Porto ce soir lui offre la possibilité d’inscrire au moins un point dans la compétition suprême pour ainsi nous éviter de baiser Fanny, ce qui chez nous reviendrait à perdre totalement la figure pour longtemps… 13 matchs à zéro point en Ligue des Champions, pour de bon qu’on marquerait mal, fada. Et voilà qu’on s’approche dangereusement du terme…
Une équipe aléatoire
Le pire, c’est que nous qui avons l’œil braqué sur la vie de l’Olympique de Marseille, qui avons développé des antennes subtiles de perception du moindre signe pouvant constituer un indicateur satisfaisant, nous sommes incapables de dire quel Olympique de Marseille nous verrons ce soir. Pour peu, on serait presque à penser que c’est le hasard qui rendra son verdict. Que l’équipe se trouve sous la coupe d’un algorithme fada qui ne produirait que de l’aléatoire là où il nous faudrait de la certitude.
De la rage
Avoir désiré si fort atteindre le cercle fermé de ceux qui disputent la grande compétition européenne, et se retrouver face au néant, c’est insupportable. Stade vide ou stade plein. Il y a des moments dans la vie où on a pas d’autre choix que fighter. Tu te mets dans l’octogone et tu te dis que vainqueur ou vaincu, tu ne sortiras pas sans être allé au bout de toi-même. Plus de place au calcul ou à la peur, et malheur à celui qui n’a pas la rage.
Une direction déconnectée… du football
Mais on parle de Villas-Boas, des joueurs, du gros, de l’avant-centre fantôme, encore faudrait-il parler de l’actionnaire, et de la direction. Ces derniers ont-ils la tête au football ? À la gagne ? Comment ne pas fustiger cette confiture de cerveaux qui ne s’active que dans des domaines accessoires et qui doit donner l’impression aux joueurs qu’au fond, ils ne sont que des mannequins de vitrine. Quand ces gens ne pensent qu’aux réseaux sociaux, à sucer la bite du rap triomphant pour en vampiriser quelque filet d’éjaculat, à recruter et médiatiser des joueurs de e-football, on les voit bien incapables d’aider les vrais joueurs et l’entraîneur, à créer l’esprit de solidarité, de combat, sans lesquels il est inenvisageable d’espérer la moindre conquête.
Nous voilà même à entendre le terrible propos de Villas-Boas en conf’ de presse hier : « Sortir de l’enfer de l’Europe, ne pas jouer l’Europa League, et se concentrer sur le championnat »… mais je ne pense pas une seule seconde qu’il croit à ce qu’il dit.
Peut-être a-t-il préparé quelque chose de spécial pour ce soir ? Tant ?!?
De la rage, enfin ? Réponse bientôt.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert