Voilà vé, court déplacement en bus pour les olympiens à Montpellier, chez les cousins du sud, mais ce ne sera pas vraiment une réunion familiale. Ils nous attendent toujours avec le couteau entre les dents, les cousins.
Face à une équipe bien supérieure à Dijon, notre dernier adversaire, cette opposition nous donnera une occasion supplémentaire d’évaluer le travail réalisé par Sampaoli depuis son arrivée.
Divergence d’opinion
À ce sujet, le ressenti négatif de beaucoup de supporters à l’issue de la rencontre de dimanche dernier m’a laissé plutôt interrogatif. Au point que je me suis empressé de revoir le match pour voir si mon regard sur la rencontre pouvait évoluer.
C’est que j’avais qualifié la prestation olympienne d’honnête, et contrairement à des supporters qui ont accès à des micros, je ne donnerai pas les noms, après tout hein, les goûts et les couleurs, on perd parfois du temps à en débattre, pour ma part je ne me suis pas fait chier devant ce match.
Elle manque de talent, de génie, de fulgurance, l’équipe de Sampaoli. Elle découvre un nouveau système de jeu et peine à s’adapter, trouver ses marques. Mais elle adhère aux idées du coach.
Payet et surtout Thauvin se retrouvent avec un champ d’action qui s’est agrandi, dont la lecture est plus complexe. Ils ne se contentent plus de coller à leur ligne de touche, le long de laquelle ils multipliaient jusqu’à présent les dédoublements avec leur latéral (surtout Thauvin, encore).
L’OM produit du jeu
Ils peuvent se mettre plus à l’intérieur du jeu, se montrer entre les lignes, être en même temps à la transition puis à l’organisation, et se placer parfois à la hauteur de Milik, sans jamais négliger le travail de replacement. Sur les côtés, Lirola et Luis Henrique assurent un inlassable travail de piston, couverts par Alvaro et Sakaï, ou Caleta-Car.
Alors c’est sûr, il y a des maladresses techniques assez inhabituelles, dans les derniers gestes. On plaint Milik qui ne reçoit pas suffisamment de ballons, mais revoyez le match comme moi et vous constaterez que le polonais a loupé pas mal de remises, qu’il n’a pas été capable de conserver le ballon quand le jeu le réclamait.
Et puis n’oublions pas que les dijonnais se montrèrent d’une prudence excessive, même menés 1-0, organisés dans un 5-2-3 emmerdant qui leur a permis une belle résistance dans le jeu, les buts olympiens n’intervenant que sur coups-de-pied arrêtés.
Comme l’a dit avec sincérité l’entraîneur argentin, son équipe produit du jeu. Elle a deux ou trois idées directrices. On voit plus de variété que sous Garcia et AVB. Ça travaille, ça coulisse. Le 3-5-2 apparent, selon la position du ballon se transforme parfois en un 3-3-3-1 qui rappelle quelqu’un. Il s’agit en plus d’un jeu particulièrement gourmand en énergie que la condition physique des joueurs permet difficilement d’assumer durant 93 ou 95 minutes.
En fait, je me marre à l’idée que si Payet avait mis ses deux occases au fond, le regard de certains observateurs en aurait été modifié, mais passons.
Quel OM ce soir ?
Reste à savoir si nos joueurs vont produire les progrès qu’on est en droit d’attendre ou s’ils se montreront friables comme ce fût le cas à Nice. Montpellier va leur rentrer dedans, s’engouffrer dans chaque espace disponible. Ils mettront de l’intensité, du dynamisme, de l’agressivité.
Mais l’OM a des arguments. Et je veux penser qu’à la faveur d’une semaine de travail supplémentaire, pour peu que ça rigole un peu, que la coordination technique ait trouvé le temps de s’améliorer, et que le nombre d’occasions augmente en même temps que le taux d’efficacité, alors je n’écarte pas l’idée d’une victoire plus nette que celle que les optimistes envisagent.
Bien entendu, je peux me tromper, surtout que faire des pronos sur l’OM est la chose la moins aisée du monde, mais retenons l’essentiel, j’ai vu des promesses dans le match de l’OM dimanche et j’ai l’impression qu’on pourrait voir l’équipe passer un palier.
À voir donc ce soir, les olympiens confirmeront-ils certaines de leurs promesses ?
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert