L’OM second à cinq journées de la fin du championnat, un véritable exploit compte tenu des joueurs qui composent l’effectif olympien et la qualité de jeu proposée tout au long de la saison. Le président du club phocéen et son directeur sportif n’attendent plus que la validation de ce petit miracle pour parader et rabattre le caquet de leurs détracteurs. Il n’y a pourtant vraiment pas de quoi fanfaronner tant la médiocrité de cet OM n’a d’égale que l’indifférence qu’il suscite chez les supporters.
« Ils célébreront cette 2e place en Ligue 1 dans dix ans »
Visiblement emballé par les prestations de son équipe, Vincent Labrune a donc récemment expliqué que « l’OM est en train d’écrire l’une des plus belles pages sportives de l’histoire du club depuis sa victoire en Ligue des champions en 1993. »
Le roi de la « com » n’a pas eu peur du ridicule en prononçant ces mots. En bon politicien, face aux critiques, il vente son bilan. Quitte à être frappé d’amnésie. Oublié, donc, le titre de Champion de 2010 avec Deschamps, oubliés, les deux finales de coupe de l’UEFA. On oublie également la saison 1998-1999 où l’OM, entraîné par Courbis, perd le titre lors de la dernière journée de championnat avec une des plus belles formation olympiennes (Blanc, Ravanelli, Pires, Dugarry, Gallas, Maurice…) et surtout autrement plus « bandante » que l’actuelle. On se souvient notamment de ce match contre Montpellier qui fait aujourd’hui parti de l’histoire du club. L’OM est mené 4-0 à la mi-temps et l’emporte finalement 5-4. Une des dernières équipes a avoir communié avec ses supporters.
Si la direction actuelle de l’OM ne semble pas vouloir fêter l’anniversaire des 20 ans de la victoire en ligue des Champions, « peut être qu’ils célébreront cette 2e place en Ligue 1 dans dix ans » ironisait Di Meco sur RMC.
Alors oui, l’OM est second, mais cet OM ne vaut rien et, si Marseille est aujourd’hui à cette place c’est que le championnat de France est d’une nullité absolue. Benoit Cheyrou n’a cessé de répéter que l’OM « n’avais plus de marge » face à ses adversaires. On l’a bien vu tout au long de la saison. L’OM n’a plus de marge même face à des équipes comme Brest, Sochaux ou Nancy, qui ont des budgets trois ou quatre fois inférieurs. A force de recruter petit, tu deviens petit…
L’OM a raté sa révolution
L’an passé l’OM avait l’occasion de prendre un virage à 180° et de proposer un nouveau projet auquel les supporters auraient facilement adhéré. Le Borussia Dortmund a su le faire il y a plusieurs années lorsqu’il était au bord de la relégation et sans argent.
Plutôt que faire un choix audacieux avec un jeune entraîneur étranger (Ravanelli ou un autre) qui aurait pu amener de la fraîcheur avec un nouveaux projet sportif à moyen terme et de nouvelles idées sur le jeu, les dirigeants ont préféré faire un choix « Ligue 1 », sans saveur.
Quand Jogen Klopp vente le « football à toute allure », Elie Baup, lui, vente le football « frein à main », le football « dépressif ».
« Si 80 00 personnes viennent toutes les semaines au stade et que sur le terrain on propose un football ennuyeux, l’une des deux parties, l’équipe ou le public, devra choisir un nouveaux stade », explique Klopp. Dommage que l’état major marseillais n’ait pas pu lire l’interview du coach allemand dans So Foot au moment de faire leur choix. Car si le football allemand a su faire sa révolution le foot français reste sclérosé dans toute sa médiocrité.
Les dirigeants peuvent donc se satisfaire de cette deuxième place car financièrement elle permettra, on l’espère, d’apporter de la qualité à l’équipe actuelle qui en est presque totalement dépourvue. L’OM a joué a la roulette russe cette saison. Il ont survécu. Mais les miracles n’arrivent qu’une fois. Combien de temps peut-on proposer pareil simulacre de football en arguant des valeurs de solidarité et d’abnégation. Mais ces valeurs-là sont le minimum que l’on demande à une équipe de foot de CFA ou de n’importe quel sport collectif.
La C1 c’est bien beau, mais après on fait quoi? C’est quoi le projet? On prend la tune, mais on en fait quoi? Repartir avec des joueurs du calibre des Kadir, Raspentino, Romao, Sougou, Cheyrou et Morel serait un suicide. En 2014, l’OM aura un stade de 67 000 place splendide à remplir. Il faudra bien tôt tard se regarder dans une glace pour redonner envie aux supporters d’aller au vélodrome, car sinon, « l’une des deux parties, l’équipe ou le public, devra choisir un nouveaux stade »