« Dans mon esprit, le Stade Vélodrome appartient à tous les Marseillais. » Jean-Claude Gaudin, France Football, Février 2014.
La position du Maire de Marseille a toujours été extrêmement claire concernant l’enceinte du Boulevard Michelet, l’équipement doit resté municipal et fait partie du patrimoine de la ville au même titre que « le Palais du Pharo, le Vieux Port ou Notre Dame de la Garde » (03/2014, Le Figaro).
Un postulat de base qui est loin de déplaire à certaines associations de supporters ainsi qu’à une large frange de la population phocéenne.
« Tant que je serai maire de @marseille, le stade #Vélodrome appartiendra à la ville »: @jcgaudin sur @France3Provence pic.twitter.com/aqSCuI2pq2
— France 3 Provence (@France3Provence) 21 octobre 2016
Cette volonté a fortement impacté le projet de rénovation puisqu’il a de facto éliminé toutes les alternatives au PPP dont le fameux BEA qui aurait profité à l’OM.
Source : Chambre Régionale des Comptes
Pourtant depuis la livraison du Nouveau Stade Vélodrome, le pouvoir de la Mairie sur l’équipement s’effrite grandement et les marseillais s’y sont vus refusés l’accès plus souvent qu’à leur tour. Si la fête des écoles est un exemple souvent utilisé par l’opposition politique, restons plutôt dans le foot avec l’exemple malheureux du GS Consolat.
Consolat, le symbole d’un Marseille très décrié… et pas aidé
Lorsqu’on lui parle de sa tentative de location du Stade Vélodrome l’an dernier, le marseillo-marseillais Jean-Luc Mingallon, président du GS Consolat (club des Quartiers Nord), est au moins aussi clair que Jean-Claude Gaudin : « Moi, je représente Marseille Nord, voilà. C’est clair, je représente les quartiers Nord. Je ne suis qu’à 50% de Marseille. » Il faut dire que les équipements des quartiers Sud ne l’ont pas vraiment accueilli les bras ouverts…
Son club est pourtant, lui, aux antipodes des clichés dont ces fameux quartiers Nord ont tant de mal à se défaire. Il renvoie une image positive d’un territoire sinistré médiatiquement.
L’an dernier (tout comme cette année d’ailleurs), le tout petit budget de National lutte pour la montée en Ligue 2. À quelques journées du terme du championnat, il en est tout proche. Il lui faut donc d’ors et déjà se mettre à la recherche d’un stade homologué pour les joutes du deuxième étage national du ballon rond.
« Des pouilleux des quartiers Nord qui allaient voler une Rolls ou une Ferrari dans les quartiers Sud. »
Les décideurs de Consolat vont donc voir la Mairie pour se renseigner afin de jouer dans l’écrin du Boulevard Michelet. « On m’a dit « Il faut vous adresser à AREMA qui est désormais le propriétaire du stade » narre le président de Consolat.
Jean-Luc Mingallon et son équipe se mettent donc en contact avec la société qui exploite le Stade Vélodrome. Ils sont « très bien reçus » mais on ne leur remet jamais de devis écrits et chiffrés, on leur fait simplement comprendre qu’ils n’ont pas tout à fait les moyens financiers de prétendre à jouer dans ce stade.
« On aurait dit des pouilleux des quartiers Nord qui allaient voler une Rolls ou une Ferrari dans les quartiers Sud. J’ai eu ce sentiment » résume t-il.
La Mairie aurait-elle pu faire infléchir la position d’AREMA à ce moment-là ? « Non ils ont le droit à une gratuité de deux, trois matches qui est dans le contrat de gestion du Stade vélodrome mais après le Stade n’appartient plus à la mairie » tranche J-L. Mingallon.
Consolat se met donc en quête du Stade Delort mais bis repetita. Et pourtant cette fois-ci, c’est bien la municipalité qui gère le petit frère du Vélodrome.
Il serait cette fois-ci question d’une incompatibilité de l’enceinte avec la pratique du football. Le Stade Delort serait réservé au Rugby et à l’Athlétisme (voire au Baseball). La Mairie évoque même une « vérification en présence de la Fédération Française de Football, qui a constaté elle-même l’impossibilité d’adapter le terrain aux exigences de son propre cahier des charges. » La piste d’athlétisme autour de la pelouse poserait un problème insoluble.
Bien évidemment, le président de Consolat a un tout autre son de cloche provenant selon lui du « gars qui homologue les terrains« , « il leur avait dit qu’il n’y avait pas beaucoup à faire.
Il leur avait aussi signalé une tribune à reculer d’un mètre qu’il avait constaté quand il avait vu les plans, tout le monde a fait le sourd.
Qu’on arrête de me dire qu’on ne peut pas l’homologuer ! Au Paris FC, ils ont un stade entouré d’une piste d’athlétisme, ils ont trouvé un système de collage synthétique une fois tous les quinze jours pour justement protéger la piste et ils jouent dessus ! »
La seule certitude avec laquelle est ressorti Jean-Luc Mingallon de toute cette histoire est que « si un jour Consolat ou un autre club marseillais monte en Ligue 2, il devra aller jouer hors de Marseille. »
Dommage lorsque l’on a à disposition théorique un superbe stade destiné « à tous les marseillais« …