Il y a 6 ans, le 5 avril 2015, toutes les associations de supporters de l’Olympique de Marseille se sont unies pour réaliser l’un des plus beaux tifos de l’histoire du club. C’était lors d’un OM/PSG. L’OM était toujours en course pour le titre de champion. Marcelo Bielsa était sur le banc olympien. Au stade ou devant leur télévision, tous les supporters de l’OM se rappellent de cet instant exceptionnel. Retour sur ce tifo avec Matthieu Franceschi, au cœur du projet à l’époque.
Matthieu, après des années très intenses chez les South Winners, tu as pris énormément de recul depuis 2015. Comment se passe cette nouvelle vie ? Le monde du supportérisme te manque-t-il ?
Matthieu Franceschi : C’est une autre vie désormais. Je suis passé du monde ultras à celui de chef d’entreprise en étant à la tête d’une agence de communication spécialisée dans l’imprimerie. Je suis épanoui avec de nouveaux défis professionnels quotidiens. Par moment, je suis bien évidemment nostalgique de ces années intenses autour de l’OM. J’ai vécu de grands moments chez les South Winners, beaucoup d’émotions dans le Virage Sud, en déplacement. Ce qu’il me manque vraiment ce sont ces grosses montées d’adrénaline que j’avais les minutes précédents l’entrée des joueurs sur la pelouse du Vélodrome en attendant la sortie des tifos dont j’avais réalisé les plans. Jusqu’au dernier moment tu ne sais pas si tout va bien se passer. Ces instants de pression me manquent. J’en ai les frissons rien que d’y penser.
Tu as été la pièce maîtresse du fameux tifo du 5 avril 2015 face au PSG, comment ce projet est-il né ?
MF : 2014-2015 était la première saison dans le nouveau Vélodrome entièrement rénové. L’idée d’un tifo XXL nous trottait dans la tête chez les South Winners dès le départ. Quand tu regardes le calendrier, tu coches trois matchs pour faire une telle animation. Un OM/Lyon, un OM/PSG ou le dernier match de championnat en cas de titre. On était champions d’automne, on jouait toujours les premiers rôles en février. Le match OM/PSG était l’occasion parfaite. Mais le plus dur était selon moi d’unir tous les groupes de supporters dans un tel projet. Il y a malheureusement parfois des tensions entre les groupes. Je savais que la partie n’allait pas être facile. C’était le premier défi du projet à relever. L’unité.
Comment les discussions entre les groupes ont-elles débuté ?
MF : Je prépare des plans du tifo qu’on valide entre responsables des South Winners. Dans cette proposition, la tribune Ganay est déjà dans sa version finale. Le Virage Depé met en valeur les onze titres de champions, le Virage Sud la Ligue des Champions. Mi-février, on profite d’une réunion à La Commanderie avec le club, pour les déplacements à risque à St Etienne et au Stade de France face à Lens, pour faire une proposition improvisée à tous les responsables des groupes de supporters.
Le projet a-t-il été validé immédiatement ?
MF : La majorité des groupes était réticente. D’un côté le Commando Ultra’84 voulait rester fidèle à sa ligne de conduite en refusant d’animer les tribunes face au PSG par solidarité aux groupes ultras parisiens dissous depuis 2010. D’autres ne voulaient plus faire de tifo pour ce match car ils étaient contre la LFP et Canal+. Enfin, il y a ceux qui pensaient qu’un tifo sur tout le stade n’était envisageable que lors du dernier match en cas de titre de champion. La partie était très loin d’être gagnée. J’ai alors pris la parole avec mes plans du tifo en main en appuyant sur trois points. Tout d’abord sur l’importance sportive du match car nous étions toujours à la lutte pour le titre avec Paris. Puis sur la ferveur du Vélodrome cette saison-là avec une totale communion entre les supporters et cette équipe de Marcelo Bielsa. Enfin sur le nouveau Vélodrome entièrement couvert pour la première saison qui méritait un tifo d’une telle envergure. L’occasion était trop belle pour faire briller l’OM et Marseille.
Quelle a donc été la réaction des responsables de groupes en voyant tes plans ?
MF : En visionnant à tour de rôle les plans réalisés, ils ne sont pas restés insensibles, d’où l’importance de leur avoir proposé des plans déjà très précis pour une première ébauche. Certains avaient besoin d’en discuter avec les membres de leur groupe respectif. Aucune décision n’a été prise immédiatement.
La décision a-t-elle été prise longtemps après cette réunion ?
MF : Malheureusement un imprévu de taille est rapidement venu mettre en péril le projet. Un imprévu qui montre à quel point les relations entre groupe sont parfois compliquées malgré notre amour commun pour l’OM. Lors du déplacement à St Etienne, quelques jours après la réunion, une bagarre éclate dans le parcage entre des membres du Commando Ultra’ et des South Winners. Après quelques minutes, une fois la tension redescendue, j’étais dépité dans le parcage car pour moi cet évènement allait faire exploser le projet de tifo commun. Dès le lendemain, je téléphone à Christophe Bourguignon, président du Commando Ultra’, non présent à St Etienne, pour crever l’abcès. Cet appel était important. Le projet finira bien par exister.
Comment la version finale de la maquette du tifo s’est-elle décidée ?
MF : Une fois que tous les groupes acceptent de se lancer dans ce projet commun, nous nous sommes de nouveau réunis mi-mars. Pour la plupart d’entre nous, nous refusons le logo actuel du club en place depuis les années « Bouchet » et nous décidons, à l’unanimité, de mettre en avant deux logos historiques du club. Le logo du doublé de 1972 dans le Virage Depé et le logo de la victoire en Ligue des Champions de 1993 dans le Virage Sud. En parallèle, spécialiste en la matière, le Commando Ultra’ se propose de fabriquer un immense message représentant le glorieux palmarès olympien.
Tu as donc la responsabilité de réaliser les plans de ce tifo, comment tout cela se met-il en place ?
MF : L’OM me fournit les derniers plans officiels du Vélodrome. Connaissant par cœur le découpage de la zone des South Winners en Virage Sud, je me rends rapidement compte que les plans ne correspondent pas à la réalité dans cette zone. Je suis donc allé deux après-midi en reconnaissance au Vélodrome pour vérifier de mes propres yeux différentes parties stratégiques du plan. Aussi surprenant que cela puisse paraître, je me rends compte sur place, qu’en plus de quelques incohérences dans chaque virage, la tribune Ganay présente, elle aussi, des erreurs ! Dans un premier temps, il faut retranscrire le graphisme choisi sur les sièges du stade en tenant compte des spécificités de chaque tribune, les bouches d’escaliers, les travées. Puis il faut compter et recompter manuellement les sièges, zone par zone, couleur par couleur, afin de commander les feuilles de papier nécessaires. Des soirées de concentration renfermé dans ma bulle.
Combien de feuilles de papier cela représente-t-il ?
MF : Du bleu, du blanc, du noir, du jaune. 55 000 feuilles sont commandées ce qui représente environ 1,2 tonnes de papier ! Notre fournisseur a eu du mal à regrouper la quantité de papier nécessaire. Nous étions en pleine période d’élections cantonales, les stocks de papier blanc étaient au plus bas dans le pays. Du coup, les livraisons sont arrivées au compte-goutte, la dernière ayant eu lieu à seulement six jours de la rencontre. Il faut ensuite rouler chaque feuille. Un travail de l’ombre. Chaque groupe à son quota, des centaines de mains vont répéter pendant des journées entières le même geste.
Comment l’installation du tifo au Vélodrome s’est-elle déroulée ?
MF : Face à l’immensité de la tribune Ganay qui représente plus de 22 000 sièges, les groupes se donnent rendez-vous dès le samedi matin. De mon côté, afin de limiter au maximum les erreurs, je prépare plusieurs dossiers avec les plans imprimés. Différents chefs de zone sont nommés pour diriger des équipes. Une centaine de supporters ont travaillé pendant huit heures pour placer les feuilles mais aussi pour recouvrir les différentes bouches d’escaliers et le balcon de Ganay afin que le graphisme final ne soit pas coupé.
Et pour les Virages ?
MF : Le dimanche du match, le bâchage des Virages est avancé à midi. Chaque groupe installe sa zone habituelle. Pour ma part, j’essaie de naviguer de tribune en tribune afin de bien contrôler les points sensibles que j’avais soulignés lors de la création des plans. Jusqu’à une heure du coup d’envoi, certains s’agitent pour peaufiner les derniers détails. Tout est prêt dans les temps en tribune. La réussite du tifo dépend maintenant du sérieux des milliers de supporters. Mais il reste à déployer le message autour de la pelouse après l’échauffement des joueurs.
Le message est seulement déployé après l’échauffement des joueurs ?
MF : Dans un tifo, le contenu doit être dévoilé au dernier moment. Ce message réalisé par le Commando Ultra’ et la façon dont il a été déployé est une véritable prouesse technique. Plusieurs petits groupes se placent autour de la pelouse avec des échelles. Dès que les joueurs rentrent au vestiaire, les différentes parties du message sont reliées minutieusement entre elles puis scotchées. Une course contre la montre. Au final, c’est un seul et unique message de 4 mètres de hauteur et de 270 mètres de long qui accompagnera le tifo ! Du jamais vu ! Je pense qu’à ce jour c’est toujours un record mondial.
Quand le tifo est enfin visible, comment as-tu vécu cet instant ?
MF : Au cœur du projet depuis le départ, l’OM me propose de vivre cet instant de la tribune Jean-Bouin. Avant le déploiement du tifo, j’ai été marqué par la frissonnante présentation des équipes. Les dernières minutes avant l’entrée des deux équipes sont interminables. J’ai les jambes tremblantes, le cœur qui bat intensément. Je me repasse toutes les difficultés rencontrées, les incalculables heures de travail de tous ces supporters passionnés. Il y a de l’excitation mais aussi de la peur, peur d’avoir fait une erreur dans mes plans, peur que les feuilles soient mal positionnées, peur que tous les supporters présents ne soient pas disciplinés et ne respectent pas les consignes. Et puis tu entends le décompte du speaker, le « Jump » de Van Halen. Le tifo jaillit en une fraction de seconde. Et là tu sais… (silence)
Tu sais que le tifo est réussi ?
MF : Tu sais que le tifo est réussi et que les supporters, le Vélodrome, l’OM et Marseille viennent de rentrer dans une autre dimension. Même en faisant les plans, en connaissant par cœur chaque partie du tifo, je n’avais pas imaginé une telle réussite, un tel rendu graphique. Quand le tifo surgit, une clameur s’élève des tribunes quand les supporters, tous sous leurs feuilles, aperçoivent sur les écrans géants du stade le résultat. Le tifo va rester visible 1 minute et 30 secondes, c’est une éternité pour un tifo papier. Personne ne voulait baisser sa feuille, tous conscients de l’instant historique qu’ils étaient en train de vivre en tant que véritables acteurs. De mon côté, je craque complètement, les larmes aux yeux. L’adrénaline, la beauté du spectacle, la pression qui retombe subitement. J’ai beau raconter cette histoire vécue des dizaines et des dizaines de fois depuis 6 ans, l’émotion est toujours aussi forte, les poils se dressent toujours sur les bras. Certains vont trouver cela absurde, mais c’est l’une des plus fortes émotions que j’ai vécu au Stade Vélodrome, du même niveau qu’un titre, qu’une victoire importante. La preuve que dans un stade de football, ce ne sont pas uniquement les joueurs qui donnent des émotions mais aussi les supporters. Sans les supporters, l’OM n’est plus l’OM, le football n’est plus le football.
Quelles ont été les retombées de ce tifo ?
MF : Un OM/PSG est retransmis dans plus de 160 pays en direct et les images de Canal+ sont exceptionnelles. En un instant, le nouveau Stade Vélodrome rentre dans une nouvelle galaxie. Les images font le tour du monde. La cruelle défaite pour la course au titre a même été reléguée au second plan le lendemain matin. Car grâce à ce tifo, les supporters se sont levés fiers d’être marseillais ! On ne parlait que de cela à Marseille. Ce tifo historique a été un vecteur de communication efficace pour faire briller l’image du club et du peuple marseillais.
Ce tifo est-il à ce jour, à tes yeux, le plus grand tifo de l’histoire de l’OM ?
MF : Chaque tifo est unique. Chaque tifo a son histoire. Je n’aime pas les comparer. Beaucoup essaient de comparer ce tifo avec celui des 120 ans face à Lyon. C’est ridicule. Et puis n’oublions pas aussi le magnifique tifo sur toutes les tribunes en 2010 dans l’ancien Vélodrome pour fêter le titre de champion qui était aussi magnifique malgré la tempête de mistral ce jour-là.
Tu as quand même un avis ?
MF : Je n’étais plus aux South Winners pour celui des 120 ans. Une chose est sûre, la charge de travail pour réaliser le tifo 3D face à Lyon est dix fois supérieure à la charge de travail du tifo face au PSG. Pour cela, le respect doit s’imposer. Je pense que graphiquement, quand on regarde la photo panoramique, celui face au PSG est plus cohérent esthétiquement. Mais le tifo de Lyon est exceptionnel par sa technique. Pour avoir étudié la possibilité d’un tifo 3D dès 2015, croyez-moi, l’architecture du Vélodrome est un vrai casse-tête pour faire un 3D avec ce toit immense. Je pense que le tifo du PSG a eu plus d’impact sur les supporters car c’était aussi le premier dans le nouveau Vélodrome et que c’était une année exceptionnelle au niveau de la ferveur avec cette équipe entraînée par Marcelo Bielsa.
Marcelo Bielsa justement, tu as eu la chance de le rencontrer. Comment cela s’est-il passé ?
MF : Fin 2015, j’ai quitté les South Winners pour des raisons politiques. En 2016, je suis partie en Argentine pendant 10 jours et notamment à Rosario, la ville natale de Marcelo Bielsa. Au passage, grâce à divers intermédiaires que je ne remercierai jamais assez, j’ai découvert un peuple exceptionnel, les hinchas des Newell’s Old boys, club de Marcelo Bielsa. Il n’était pas prévu que je rencontre Marcelo Bielsa, ce n’était pas d’ailleurs le but de mon voyage même si bien évidemment je gardais cela dans un coin de ma tête. Un soir, je suis dans un bar à Rosario, dans la même rue que la maison natale du Che Guevara, pour la petite histoire. J’ai un appel WhatsApp de Diego Reyes, l’un des adjoints de Bielsa. Il m’explique que Marcelo a visionné un reportage sur moi (Made in Mars) et qu’il a été touché par mon parcours et mon histoire depuis son départ de l’OM. Il veut me rencontrer dès le lendemain matin.
De quoi avez-vous parlé ?
MF : Marcelo Bielsa m’a reçu chez lui pendant deux heures. Un honneur. Longtemps silencieux sur ce sujet, j’en parle depuis peu en restant sur le thème des supporters et des tifos. J’étais accompagné d’une traductrice de Rosario, stupéfaite de se retrouver face à l’un des personnages les plus importants de l’histoire des Newell’s. Il m’a pris dans ses bras pour me saluer. J’avais un homme simple devant moi, à des années lumières de tous les clichés que nous avons pu entendre depuis des années. L’homme a été touché que je vienne à Rosario, découvrir sa ville, son club des Newell’s Old Boys, ses supporters. Il a commencé par s’excuser de ne pas avoir été à la hauteur de nos attentes en ne réussissant pas à qualifier le club en Ligue des Champions. Nous avons retracé chacun de notre côté cette saison riche en émotions. Cette saison-là, j’ai réalisé le « Grand Chelem » en étant présent à tous les matchs de l’OM au Vélodrome et en déplacement. Il me remercie pour ces sacrifices. Chez les South Winners, nous avions réalisé 19 tifos en 19 matchs dans notre zone du Virage Sud. Je lui ai offert les plans des tifos à son honneur, le « Vamos » face à St Etienne, le « Bielsa » face à Lille. Il a été très touché par ces deux tifos et remercie du fond du cœur tous ceux qui y ont contribué.
Et le tifo face au PSG ?
MF : La discussion sur le tifo du 5 avril 2015 a duré de longues minutes. J’ouvre un classeur, lui offre les plans originaux du tifo, parfois gribouillés au stylo. Il reste silencieux quelques instants, admiratif, ce style de silence où l’émotion est palpable. Il commence à me poser un tas de questions sur l’organisation technique d’un tel projet, sur la logistique. Je lui explique en détail chaque étape. Nos difficultés. Le temps que cela nous a pris. Je lui remontre une vidéo et lui offre un poster avec la photo panoramique que nous connaissons tous. Et là, je vais me retrouver dans une situation invraisemblable qui montre à quel point cet homme est si particulier.
Que s’est-il passé ?
MF : Il me dit que c’est un honneur pour lui d’accueillir la personne qui est à l’origine de ce tifo. J’insiste sur le fait que même si j’ai un rôle important, sans le travail de l’ombre de centaines de passionnés, sans le sérieux des milliers de supporters le soir du match pour dresser les feuilles, rien n’aurait été possible. Avec de multiples métaphores, il me dit qu’avoir réalisé les plans et géré la logistique d’une telle œuvre d’art me permettrait de postuler à n’importe quel poste professionnel. Il m’explique ensuite qu’il n’arrivera jamais à donner autant d’émotions aux supporters que l’œuvre éphémère que j’ai réussi à mettre en place qui restera, en quelques secondes, gravée à vie dans la tête des supporters avec une émotion éternelle. Il me tend alors un marqueur et me demande de lui dédicacer le poster ! Je reste surpris et gêné. Il insiste vraiment. Je joue finalement le jeu pour écrire : « Pour Marcelo. Sans toi et les joueurs, ce tifo n’aurait jamais pu exister. Merci pour tout ».
Tu as été marqué par cette rencontre ?
MF : Cette rencontre aurait marqué n’importe quel amoureux du football en général. Elle fut riche en émotions. Nous avons parlé de nombreux autres sujets, autour de sa carrière, des Newell’s, de sa vision du football, de la place des supporters dans le football moderne, et de quelques anecdotes sur la vie de son groupe à l’OM. Tout cela restera par respect entre lui et moi. N’importe quel supporter de l’Olympique de Marseille qui a vibré lors de la saison 2014-2015 aurait mérité d’être à ma place. Croyez-moi, Marcelo a un énorme respect pour les supporters de l’OM, pour l’institution et une admiration démesurée pour le Stade Vélodrome. C’est une chance d’avoir eu à l’OM un tel entraîneur aussi respecté dans le monde du football, dans les vrais pays de football. C’est en parallèle un honneur pour Marcelo Bielsa d’avoir entraîné l’Olympique de Marseille.
Merci Matthieu pour cette interview. A quand ton retour dans les Virages du Vélodrome ?
MF : J’ai eu ma période. Elle s’est certes mal terminée car je suis resté fidèle à mes principes. Mais elle fut intense et inoubliable. Personne n’est irremplaçable dans les Virages du Vélodrome. La page est désormais tournée depuis 6 ans. Ma vie professionnelle ne me permet plus de revivre une telle période avec autant de sacrifices. Je serai incapable d’enchainer les déplacements comme à l’époque. J’éprouve un grand respect pour ceux qui sacrifient leur vie par amour de l’Olympique de Marseille depuis des décennies. Je suis retourné au Vélodrome à plusieurs reprises quand mon fils a eu 5 ans, comme un simple amoureux de l’OM, avant que la situation sanitaire ne vienne tout gâcher. C’est un devoir de transmettre au plus vite à son fils cet amour de l’OM, cette passion. Le Vélodrome nous manque à tous. Les supporters ont besoin d’aller au stade. L’OM a besoin de ses supporters.