Les critiques n’ont pas manqué après l’annonce de la sanction infligée par la commission de discipline à Dimitri Payet
Injustice spectacle, colère et écœurement, atteinte à la liberté d’expression, les réactions à la sanction de Dimitri Payet (deux matches de suspension à Nantes et contre Lorient) n’ont pas toujours fait dans la finesse. Mais elle marque aussi l’expression d’un malaise. Un peu comme si il avait fallu un pendant au pét-au-casque d’Ibra. Parce que l’une des choses les plus énervantes de cette affaire, c’est bien cette comparaison permanente entre les deux situations, les deux propos.
Remettons justement les choses dans leur contexte : au soir de PSG-Bordeaux, Zlatan ouvre le score en bousculant le dernier défenseur bordelais, obtient un pénalty sur un magnifique plongeon de Lavezzi et pête un plomb parce que l’arbitre a refusé de lui siffler … un coup franc indirect !
Dans le même week-end, lors d’OM-Lyon, l’arbitre ne voit pas le but inscrit par Ocampos et renvoie les deux équipes aux vestiaires sur le score de 0-0. Dans le couloir, Dimitri Payet hurle sans ménagement sa frustration. Dans les deux cas, les caméras de Canal – faut-il le rappeler, média partenaire des deux clubs – sont là et seront à l’origine des deux polémiques. Avec encore une fois une sacrée différence, les propos de Payet ne s’adressent pas directement aux arbitres et pour cause, ils sont encore sur la pelouse.
Les choses étant remises à leur place, il n’en reste pas moins que les stars du football ont un devoir d’exemple et qu’ils doivent s’en souvenir en toute circonstances.
Et tous ceux, parents, éducateurs, qui fréquentent les stades amateurs tous les dimanches matin savent bien que ces écarts, si « humains » soient-ils, risquent de légitimer nombre de comportements inadmissibles.
Il y avait pourtant bien une possibilité d’éviter tout cela : mettre tous les moyens technologiques au service de l’arbitrage. Avec la vidéo, benoit Bastien aurait bien vu que le ballon d’Ocampos avait passé la ligne de but. Et du coup la commission de discipline n’ aurait jamais eu à sanctionner ce qui n’est que la conséquence d’une mauvaise décision. Comment comprendre que les caméras soient plus vertueuses dans le couloir que sur la pelouse.
Le football professionnel a déjà fait une avancée le jour où il a équipé les arbitres de micros pour pouvoir communiquer entre eux. Par pitié, qu’on leur donne l’image pour leur permettre d’accomplir leur mission avec plus de sérénité, et à coup sur les joueurs retrouveraient le sourire devant les caméras.