Ce dimanche soir (21h00 sur canal +), l‘Olympique de Marseille se déplace au Parc des Princes pour disputer un Classico qui n’a jamais paru autant déséquilibré. Avant ce choc de la 9e journée de Ligue 1, le journaliste de RMC, Daniel Riolo, donne son sentiment sur le début de saison raté de l’OM. Entretien.
FCM – Que penses-tu des déclarations de Michel sur la fameuse mentalité des joueurs français ?
Daniel Riolo : « Ce n’est pas une surprise. Ce qui m’a étonné, c’est que je pensais qu’il attendrait un peu avant de faire cette grande découverte. C’est quand même venu vite, mais ce qui est notable c’est que c’est de plus en plus fréquent. Des entraîneurs, des joueurs, des dirigeants font le même constat. A partir du moment où Vincent Labrune dit deux fois qu’il ne veut pas d’entraineurs français, ce qu’a dit Michel, comme Leonardo avant lui, n’a rien d’étonnant. Deschamps en parle depuis 10 ans. Il faut faire quelque chose dans l’éducation de nos joueurs, sinon les clubs français devront faire avec des joueurs étrangers pour avancer. Certains se poseront peut être des questions quand cela arrivera. Le PSG a déjà un effectif à 80% étranger, l’OM va y venir très vite. »
« Michel ne devrait pas s’adapter, c’est lui le boss »
FCM – Pourtant une partie des jeunes espoirs français ont quitté l’OM cet été…
D.R. : « Si on regarde l’effectif olympien, il n’y a plus beaucoup de français maintenant, mais il en reste quelques-uns… Visiblement il y a un truc avec l’environnement. C’est un problème à la base d’éducation et de formation. Après, il y a ce que les clubs font. En même temps, Michel est à la tête de l’équipe, s’il y a des comportements inadéquats, c’est bien qu’il se plaigne, mais il n’a qu’à sanctionner. Je pense qu’il ne devrait pas s’adapter, c’est lui le boss.»
FCM – A quoi sont dues les difficultés actuelles selon toi ?
D.R. : « On ne peut pas construire une équipe au mois d’Aout, prendre un nouveau coach à la 3e journée et espérer avoir de bons résultats. Le foot c’est quand même quelque chose qui s’organise. Dans quelques semaines, on verra si l’équipe est bonne, si l’entraineur est bon, et si certains joueurs sont au niveau, mais pour l’instant on ne peut rien dire… Tu ne peux pas mettre en place une équipe aussi vite et être immédiatement performant. »
FCM – Il est donc trop tôt pour se faire une idée du style de jeu que veut imposer Michel ?
D.R. : « On ne peut pas encore voir le style Michel. Il vient d’arriver. Il n’y a pas de titulaires mis à part Mandanda, Diarra et N’Koulou. Même si c’est de façon maladroite, l’OM essaye d’attaquer, ce n’est pas une équipe défensive. Il y a l’idée d’aller devant, mais elle ne le fait pas bien. Je pense que les intentions sont là, mais qu’ils n ‘ont pas trouvé la clé pour savoir comment faire. »
« Pour la vente il faut l’accord des enfants »
FCM – La reprise en main des supporters, l’équilibre des comptes, certains imaginent déjà une future vente du club ?
D.R: « Je ne sais pas, mais c’est normal que le club reprenne la main sur ses supporters. L’OM le fait plus tôt que le PSG car c’était devenu plus grave à Paris. Maintenant, si l’OM fait ça un peu mieux que le PSG, en concertation avec les supporters, c’est bien. Les associations sont un peu débordées par ce qu’il se passe en tribune. La vente c’est un serpent de mer. Mais qui va acheter? On sait bien que pour la vente il faut l’accord des enfants, je ne pense pas qu’il y aura une vente. J’imagine plus voir le fils reprendre le club un jour. Il n’y a pas une fatalité du bordel à Marseille. Si le fils reprend un jour ça peut fonctionner. »
« Si Paris joue ils vont gagner, il n’y aura pas d’autres issues »
FCM – Ce « Classico » PSG-OM a-t-il encore un quelconque intérêt ?
D.R. : « Il n’y a plus grand-chose à dire sur ce « Classico ». L’OM est une équipe de L1 qui va jouer face à une équipe qui évolue à un autre niveau, le PSG. Exactement comme les autres matches, si Paris joue ils vont gagner, il n’y aura pas d’autres issues. En L1, le PSG gagne et perd, ce n’est pas l’adversaire qui fait la décision. Les marseillais peuvent se battre comme des chiens, faire un match énorme, le résultat ne dépend pas d’eux. C’est plus simple pour une équipe comme Reims car il y a plus de chances que les parisiens soient déconcentrés. L’écart est très grand. La saison dernière, l’OM tournait bien quand ils sont venus au Parc, Ils ont été très bons pendant 30 minutes. Ensuite quand le PSG a voulu accéléré le match a été plié. »