En début de semaine, le journal l’Équipe à lâché une bombe en révélant que le milliardaire Saoudien, le prince Al-Walid, serait intéressait par le rachat de l’Olympique de Marseille. Le rêve de revoir un jour le club phocéen concurrencer les plus grands clubs européens a ainsi immédiatement fait fantasmer les supporters marseillais.
A chaque fois que la cession du club est évoqué, les mêmes questions resurgissent: Qu’ est-ce qu’un investisseur irait faire à Marseille dans un environnement compliqué? Les règles du Fair Play Financier permettent-elles de reproduire le schéma Qatari du PSG? L’OM est-il réellement attractif ? Autant de questions que nous avons posé à Bastien Drut, spécialiste de l’économie du sport, docteur en économie, et auteur de nombreux livres sur le football dont « Économie du football professionnel » (La Découverte, 2011) et « 20 Questions improbables sur le foot » (De Boeck, 2014). Interview.
FCM – A en croire certaines révélations du journal L’Équipe cette semaine, le milliardaire Saoudien, Al-Walid, serait tenté de racheter l’OM. Le Club phocéen est-il réellement attractif pour des investisseurs de ce type ?
Bastien Drut: « Pour le prince Al-Walid, acquérir l’OM n’est pas un investissement financier comme les autres, au sens où il ne cherchera pas à en tirer un profit financier. Il s’agit d’un investissement symbolique, dans le cadre duquel il est davantage question d’image. »
FCM – Le Fair Play financier peut-il refroidir l’intérêt d’éventuelles investisseurs qui ne pourront pas réaliser aussi vite ce qu’ont fait les Qataris au PSG?
Bastien Drut: « Le fair-play financier, dans son cadre actuel, est clairement un frein à l’arrivée de milliardaires dans le football européen. En cas d’acquisition de l’OM, le prince Al-Walid ne pourra certainement pas réussir aussi vite que Qatar Sports Investments avec le Paris Saint-Germain. Auparavant, les clubs de milliardaires faisaient beaucoup de pertes (épongées par les actionnaires) lors des premières saisons afin de parvenir à un succès sportif rapide en recrutant cher des joueurs d’exception. Ce n’est désormais plus possible avec le fair-play financier qui contraint les clubs participant à la Ligue des Champions et à la Ligue Europa à équilibrer recettes et dépenses. »
Y a-t-il des moyens de contourner les règles du fair play financier pour construire une grande équipe en peu de temps?
Bastien Drut: « Contourner le fair-play financier ne sera pas aisé : l’OM pourrait essayer de recruter de très bons joueurs très jeunes et donc pas encore très chers. Acheter le stade Vélodrome (les dépenses relatives au stade ne sont pas comptabilisées dans le cadre du fair-play financier) et en faire une utilisation intensive pour doper les recettes est une piste. »
On entend souvent dans les médias que l’OM est invendable, notamment à cause de la gestion d’une partie des abonnements par les groupes de supporters, qu’en pensez vous?
« Rien n’est figé. A tort ou à raison, les dirigeants successifs du PSG sont parvenus à changer l’image du club et à adopter une relation nouvelle avec ses supporters. »
Quand QSI investit au PSG, c’est avant tout pour l’image de Paris, la tour Eiffel etc… Qu’est ce qui pourrait pousser un investisseur à reprendre l’OM?
« L’OM est un club au passé glorieux, c’est le seul club français qui a gagné la Ligue des champions ! En soi, cela serait déjà suffisant pour un investisseur soucieux d’être associé à une image positive. Mais Marseille est aussi l’une des plus grandes villes méditerranéennes, qui a été capitale européenne de la culture en 204. Marseille n’est pas Paris mais est une ville prestigieuse sur de nombreux aspects. »
Robert Pires favorable à la vente de l’OM