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OM Actualités

Pourquoi l’OM s’est planté dans son recrutement depuis 2016 ? Quelques éléments de réponse…

Par Mourad Aerts - Publié le - Mis à jour le

L’inquiétant gouffre financier engendré par le projet de Jacques-Henri Eyraud à la tête de l’Olympique de Marseille ne cesse de faire les gros titres de la presse. En première ligne, un actif joueur mal maîtrisé ayant fait exploser la masse salariale du club pour des résultats sportifs très mitigés. Tentative d’identification de chemins récurrents ayant trop souvent menés à des échecs de recrutement. Ou « pattern » en langage « entrepreneur »…

 

 

À première vue, du FC Nantes à la Juventus Turin, de Grégory Sertic à Kevin Strootman, le recrutement de l’Olympique de Marseille ne semble pas obéir à des critères facilement identifiables à l’image de ce que peuvent faire les écuries du groupes Red Bull ou le LOSC en France. Si ce n’est la volonté de recruter des joueurs déjà assez âgés dans un marché qui fait pourtant la part belle à la jeunesse. La recrue moyenne du projet McCourt arrivant en effet à l’Olympique de Marseille après avoir soufflé ses 27 bougies…

 

Il a été décidé pour cet article de se concentrer sur quatre aspects bien particulier pouvant expliquer les difficultés salariales actuellement éprouvées par l’OM ainsi qu’ébaucher des débuts d’explications à certaines performances sportives.

 

 

  • L’âge en premier lieu pour des raisons évidentes de niveau salarial et d’éventuelles perspectives de reventes futures.

 

  • La progression sportive mesurée à travers le changement de club. Passer de Montpellier à l’OM est une élévation symbolique évidente alors que quitter la Juventus Turin ou le Benfica pour l’OM l’est beaucoup moins…

 

  • Le niveau financier du club vendeur comparé à celui de l’OM. Car il participe également au niveau de rémunération salarial sur lequel il faudra, au minimum, s’aligner.

 

  • Et enfin, le très subjectif niveau d’évidence. Faire revenir Steve Mandanda étant une idée beaucoup plus à la portée du supporter lambda que la venue d’un défenseur croate en provenance du RB Salzbourg.

 

 

Âge
à la signature*
Progression
sportive
Niveau fin.
club provenance
Niveau
d’évidence
Morgan Sanson 22 ans  inférieur élevé
Patrice Évra 35 ans supérieur élevé
Dimitri Payet 29 ans supérieur élevé
Grégory Sertic 27 ans approchant élevé
Valère Germain 27 ans supérieur élevé
Luiz Gustavo 30 ans approchant surprenant
Steve Mandanda 32 ans supérieur élevé
Adil Rami 31 ans supérieur élevé
Jordan Amavi 23 ans inférieur pas
totalement
évident
Aymen Abdennour 27 ans supérieur élevé
Konstantinos Mitroglou 28 ans approchant surprenant
Duje Caleta-Car 22 ans inférieur surprenant
Nemanja Radonjic 22 ans inférieur surprenant
Kevin Strootman 28 ans supérieur élevé
Mario Balotelli 28 ans approchant élevé
Alvaro 29 ans approchant surprenant
Dario Benedetto 29 ans inférieur pas
totalement
évident
Valentin Rongier 24 ans inférieur élevé

 

  • * Lorsque le joueur célèbre son anniversaire moins d’un mois après son arrivée, l’âge le plus élevé est retenu

 

 

Des courbes de carrières qui se dessinent…

 

Et si l’on ordonnait désormais ce tableau selon les réussites, sportives et financières, de ces transferts à l’Olympique de Marseille.

 

Âge
à la signature*
Progression
sportive
Niveau fin.
club provenance
Niveau
d’évidence
Duje Caleta-Car 22 ans inférieur surprenant
Morgan Sanson 22 ans  inférieur élevé
Valentin Rongier 24 ans inférieur élevé
Dimitri Payet 29 ans supérieur élevé
Alvaro 29 ans approchant surprenant
Luiz Gustavo 30 ans approchant surprenant
Steve Mandanda 32 ans supérieur élevé
Dario Benedetto 29 ans inférieur pas
totalement
évident
Jordan Amavi 23 ans inférieur pas
totalement
évident
Adil Rami 31 ans supérieur élevé
Mario Balotelli 28 ans approchant élevé
Nemanja Radonjic 22 ans inférieur surprenant
Kevin Strootman 28 ans supérieur élevé
Valère Germain 27 ans supérieur élevé
Grégory Sertic 27 ans approchant élevé
Aymen Abdennour 27 ans supérieur élevé
Konstantinos Mitroglou 28 ans approchant surprenant
Patrice Évra 35 ans supérieur élevé

 

 

En prenant en compte à la fois l’âge du joueur, la progression sportive et salariale qu’un transfert à l’OM pourraient lui offrir ainsi que la chance médiatique que celui-ci représente, il est possible d’esquisser une courbe de carrière. La question étant : à quelle niveau de cette courbe de carrière, l’Olympique de Marseille s’offre t-il le joueur ?

 

 

Passer à 22 ans de Montpellier à l’Olympique de Marseille, c’est faire un bond conséquent au niveau salarial, médiatique et sportif. Recruter Morgan Sanson, pour le club, c’est donc parier sur une progression réussie et une véritable motivation pour le joueur d’aller plus haut. Loin d’être une assurance, comme la globalité de son passage à l’OM en atteste, mais une logique qui semble aller dans le même sens que celle du club.

 

 

Passer à 28 ans de l’AS Roma, club déjà extrêmement populaire qui sort de cinq qualifications consécutive en Ligue des Champions, à l’Olympique de Marseille, club qui tente d’y retourner pour la première fois en six ans, ça ne peut être qu’une régression sportive qui devra être compenser par une progression salariale (forcément spectaculaire pour le nouveau club).

Recruter Kevin Strootman, pour le club, c’est donc parier sur le maintien de son niveau de jeu dans un contexte pas forcément aussi stimulant. C’est la logique de revenir très haut, très vite, très fort en allant chercher des joueurs déjà là-haut. Bref, ce qu’a fait le Paris Saint-Germain finalement. Mais avec d’autres moyens que l’OM.

 

 

L’OM s’est trompé sur sa position sur l’échiquier du football européen…

 

 

Dans son livre, Dans les coulisses du football européen (éditions Marabout), Daniel Fieldsen insiste sur l’importance pour un club de comprendre sa position sur le marché des transferts. Ils divisent les clubs en cinq catégories (superclubs, clubs souvent titrés, clubs peu titrés, clubs très peu titrés et clubs formateurs).

 

L’Olympique de Marseille, sous pavillon américain, a voulu immédiatement se positionner comme un club du deuxième échelon européen (AS Roma, Valence, Séville, etc) en allant leur chercher des joueurs. Cette stratégie a échoué notamment parce que ces clubs reposent également beaucoup sur l’explosion de talents sur une pente déjà ascendante. À 27, 28 ou 29 ans, leurs joueurs sont soit partis au dessus soit ils plafonnent, au mieux dans un environnement qui leur est favorable.

 

En recrutant des Mitroglou, Abdennour, Strootman, Germain voire Sertic ou Rami, l’OM s’est mal positionné dans la grande chaîne alimentaire du mercato européen. Il aurait dû continuer à grossir à son échelon (le troisième) en faisant fructifier des joueurs du même échelon qui l’auraient aider naturellement à aller plus haut.

 

 

 

 

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