PUBLICITÉ
Info Chrono
  • Loading
Abonnement
PUBLICITÉ
OM Actualités

OM vs PSG : Les coulisses du classique le plus chaud de l’histoire !

Par La rédaction FCM - Publié le - Mis à jour le
Deschamps PSG OM 1992
Deschamps PSG OM 1992

Le 18 décembre 1992, quand l’OM débarque à Paris pour affronter le PSG, l’ambiance est électrique. Un peu trop confiants, les Parisiens ont chauffé tout le monde dans la presse durant toute la semaine. Grosse erreur. Les provocations ont fait leur chemin jusqu’au vestiaire olympien, où elles ont servi de carburant à une équipe prête à livrer une véritable guerre des tranchées. Ce match restera à jamais comme l’un des plus bouillants de l’histoire des « classiques », le symbole d’une rivalité en plein début des années 90, époque Tapie, un an après le rachat du PSG par que Canal+ . Ce soir-là, ce sera une boucherie. Immersion dans les coulisses de ce match, avec les témoignages d’époque, comme si vous y étiez.

 

Le Classique PSG OM du 18 Décembre 1992 a été raconté mille fois. Nous vous proposons cette fois de revivre les coulisses de ce match à travers les témoignages d’époque des différents protagonistes (joueurs, dirigeants, journalistes).

Ce match, souvent qualifié de « boucherie », ne s’est pas joué seulement sur le terrain.  C’est en dehors, dans la presse, que la vraie bataille a commencé. Des déclarations provocatrices avant le coup d’envoi ont mis le feu aux poudres et ont eu des conséquences bien plus lourdes que le scénario du match lui-même.

 

Le contexte

Les parisiens réalisent une excellente première partie de saison. Très ambitieux, ils espèrent ainsi que ce match sera le symbole d’une passation de pouvoir en cas de victoire après des années de domination marseillaise. Avec le rachat du PSG par Canal + en 1991, le club francilien a construit une grosse équipe : Bernard Lama, Alain Roche, Ricardo, Antoine Kombouaré, Paul Le Guen, Laurent Fournier , Valdo, David Ginola, George Weah… Ils rêvent de détrôner les olympiens qui règnent sur le championnat de France depuis 1989. La rivalité entre les deux clubs n’a jamais été aussi palpable.
Avant même que le match ne commence, Artur Jorge, l’entraîneur du PSG, met de l’huile sur le feu dans le journal L’Équipe : « L’OM va vivre l’enfer, on va leur marcher dessus. »
Du pain bénit pour Bernard Tapie qui s’en sert pour galvaniser ses joueurs en placardant ces provocations dans les vestiaires.

Les autorités craignent des débordements dans le stade entre supporters rivaux. 1500 supporters marseillais font le déplacement et pas moins de 1100 policiers et CRS sont déployés pour renforcer la sécurité.

 

Le match

La débordements ont finalement lieu sur le terrain, avec un arbitre (Michel Girard) rapidement dépassé par les événements.
Fournier est le premier à s’illustrer avec un violent tacle en ciseaux sur Di Meco. Le marseillais se relève instantanément en bombant le torse, le regard noir vers son adversaire.
La réponse ne tarde pas. Sur l’action suivante, le latéral olympien met KO son adversaire d’un coup de tête sur un duel aérien. Ricardo se venge sur Abedi Pelé qui reste au sol après avoir encaissé un coup de genou brutal au thorax. Le rugueux Casoni montre qu’on peut compter sur lui dans ce domaine, et récolte le premier avertissement.

Eric Di Meco découpe tout ce qui passe. Laurent Fournier en fait encore les frais. Un tacle assassin –  « à la Di Meco » –  par derrière, les deux pieds décollés. Carton jaune !  (seulement).

Scène surréaliste, Bernard Tapie joue les avocats de la défense, en direct, au micro de Charles Bietry : « Il n’a pas blessé un seul joueur au cours de sa carrière, explique-t-il pour prendre sa défense. Bon la il y a faute. Le pied est très haut, cela peut être très grave et ce ne sont pas des choses à faire. Mais. Regardez, 9 fois sur 10 le joueur se relève et n’a rien. Il fait des tacles glissé comme celui-ci parfois sur 20 mètres ce qui lui amène des cartons jaunes », analyse ainsi le Boss.

« Chaque fois que je taclais, c’était pour espérer avoir le ballon, » s’amusera à chaud, Eric Di Meco au terme de la rencontre au micro de France 3 avec un petit sourire en coin.

On compte ainsi plus les fautes et les cartons jaunes que les actions de jeu lors de cette première période : 33 fautes au totale, 19 côté OM , 14 côté PSG. Quatre avertissements contre Marseille (Di Meco, Boli, Casoni, Sauzée), et un seul contre Paris (Fournier).

Sur l’une des très rares opportunités olympiennes, Boksic trompe Lama de la tête à la 22eme minute de jeu (1-0).  Moins engagée, la seconde période est surtout celle des occasions manquées pour les Parisiens et plus particulièrement David Ginola vendange deux énormes opportunités de buts. L’OM s’impose en patron. Le PSG ne digère pas…

« Il y a parfois des injustices et ce soir s’en est une que l’OM remporte ce match, explique au terme de la rencontre Bernard Lama. Pourquoi ? parce que déjà en première mi-temps ils n’ont commis que des agressions, il n’ont pas cherché à jouer au football et en seconde période on les as largement dominé en se créant trois occasion nettes »

L’ancien journaliste de Canal + Thierry Gilardi, préfère de son côté retenir l’expérience des olympiens dans les grands rendez-vous : « Il y a des joueurs d’expériences dans cette équipe de l’OM et ça c’est irremplaçable, pour contrôler un match, gagner 1-0. Quand on a a Casoni, Deschamps, Sauzé, Boli on sait voyagé, on a l’habitude des matchs de Coupe d’Europe », analyse t-il dans les couloirs du Parc des prince après la rencontre au micro de France 3.

 

Laurent Fournier - 18.12.1992 - Paris Saint Germain / Marseille - Division 1 Photo : Alain Gadoffre / Icon Sport

Laurent Fournier – 18.12.1992 – Paris Saint Germain / Marseille – Division 1 Photo : Alain Gadoffre / Icon Sport – Photo by Icon Sport

Des échanges tendus après la rencontre

Le président du PSG Michel Denisot ne digère pas la défaite. Il ne marche pas ses mots dans les colonnes du journal l’équipe : « La mentalité de nos adversaires était infecte. Et tout ça sous les yeux du président de la Ligue M. Le Graët qui n’a pas l’air scandalisé. Les voyous sont donc dans le vrai. S’il faut être voyou pour réussir, qu’on ne compte pas sur nous. »

 

La mentalité de nos adversaires était infecte — Michel Denisot

 

Jean Louis Levreau, vice-président de l’OM, ne tarde pas à répondre : « Le comportement de Denizot est ridicule. Il correspond à l’hystérie collective que nous avons vécu dans la tribune présidentielle où les dirigeants et élus parisiens se sont comportés comme des vierges effarouchées lorsque du but de Boksic. C’est assez marrant mais cela n’arrange pas les affaires du football, » répond-il dans le média régional.

Le président de la Ligue Noël Le Graët ne digère pas non plus les propos du dirigeant du PSG à son encontre : « Le coupable c’est Denisot. Il a perdu son sang froid, » explique t-il dans les colonnes de l’Equipe.

Les joueurs parisiens se lâchent eux aussi en zone mixte après la rencontre. « Les joueurs marseillais sont des voyous, je suis bien placé pour le dire puisque je les côtoie en équipe de France. Ils donnent vraiment une sacrée image du football, » déclare ainsi le gardien de but Bernard Lama.

Côté marseillais, on rappelle que ce sont les Parisiens qui ont mis le feu aux poudres avant la rencontre dans la presse avec des déclarations provocatrices.
« C’est eux qui nous ont excités, avec toutes ces déclarations. Quand vous dites à l’OM : « on va te marcher dessus, ce sera la guerre, vous allez voir ils n’auront jamais vécu ça… » Si vous faites cela avec des Basile, des Desailly, des Di Meco, faites attention… Le « mental training » a été fait par la presse de Paris », explique ainsi Raymond Goethals au micro de France 3 après le match.

« On avait lu à droite et à gauche qu’on allait nous marcher dessus, et bien il faut toujours faire attention à ce que l’on dit » lance Franck Sauzée aux journalistes présents après la rencontre.

Pour Didier Deschamps les propos des parisiens avant le « classique » n’ont fait qu’apporter une motivation supplémentaire aux marseillais : « La motivation était déjà là mais c’est vrai que quand on entend des propos comme ceux-là… je crois qu’on a l’habitude du niveau international. A partir de là on sait que c’est un combat, Il y a un ballon, il faut l’arracher ce ballon là. Et je pense que ce soir la plupart des duels ont été gagnés par les marseillais, » explique le capitaine de l’OM au coup de sifflet final.

Face aux journalistes, dans l’entrée du Parc des Princes, Bernard Tapie peut savourer. Ses joueurs ont répondu présents dans un match est aussi un grand tournant de cette saison : « Cela fait des mois que l’on nous raconte que l’on existe plus que Paris c’est le renouveau, et bien on a montré qu’il faudra encore attendre un peu, hein ?  » confie le boss de l’OM dans les couloirs du Parc des Princes avec un sourire malicieux.

 

Cette victoire de l’OM, dans un climat de guerre psychologique et physique, a renforcé la rivalité entre le PSG et Marseille. Ce Classique reste l’un des plus mémorables, et surtout l’un des plus violents. Au terme de cette saison. L’OM entre à jamais dans l’histoire en remportant la Ligue des champions. Les marseillais seront également sacrés champions de France.

    • Facebook
    • Twitter
    • Whatsapp
    • Flipboard
    • Flipboard
    Afficher les commentaires
    0