OM: Six raisons de crier « Viva Bielsa »

El Mago Bielsa ? : La simple présence de Marcelo Bielsa dans les tribunes met le peuple marseillais en émoi. S’ils ne mettent pas un pied devant l’autre depuis un an et demi et des centimes, le simple fait que Bielsa les regarde semble avoir le même impact sur les joueurs de l’OM qu’une piqure de vitamines de Cannavaro un soir de match clé. Comble de l’insulte, les joueurs olympiens se permettent de battre tour à tour Ajaccio, Montpellier, et surtout Lyon à domicile. De quoi donner des regrets aux fidèles du club. De quoi se demander, aussi, ce que cela sera une fois le prince Bielsa devenu crapaud star dans la mare marseillaise. Bielsa a aussi l’effet revigorant d’être connu de tout le monde, spécialistes de la L1 comme observateurs. Au pays de l’aigreur du vinaigre, si personne n’avoue avoir entendu parler de ce « clampin aux lunettes à cordon », c’est que c’est plutôt bon signe.

Adieu Les 4 fantastiques : Avec un chauve dont il n’est même plus nécessaire de parler, une tête de staff avec un nom de rappeur, un entraineur adjoint avec qui on irait bien boire un bon pastaga et un entraineur des gardiens qui a réussi à aligner Mandanda sur le niveau de Samba, l’OM ressemblait de plus en plus à une énième saison barbante de plus belle la vie. La porte est grande ouverte et si l’OM ne les remercie pas, ils peuvent largement le remercier. Place maintenant à Heinze, Lucho, Lucas Bernardi ou Amoros. Et Hasta la victoria. Siempre.

Un mythe en argentine : A tort ou à raison, les médias français et les spécialistes du football hexagonal ne mesurent pas l’aura qu’évoque le nom de Bielsa en Argentine. « El Loco » une icône ? C’est un peu plus que ça, sur l’échelle de la starification. Champion olympique avec l’Albiceleste, l’entraîneur a fait des miracles aux Newell’s Old Boys, mythique club de Rosario, avec lequel il a fini plusieurs fois champion d’Argentine. Avec la signature de Bielsa, l’OM s’est d’ores et déjà assuré un très fort capital sympathie du côté du pays du Maté. Club français le plus populaire auprès des argentins, apprécié comme le plus « latin » des clubs français, il n’en fallait pas moins pour que l’Olympique de Marseille suscite de nouveau l’intérêt d’un pays qui voue un vrai culte au Dieu football. Que viva l’OM.

La filière sud americaine : Si la cellule de recrutement de l’OM nécessite un microscope, il n’a pas fallu beaucoup de temps à Bielsa pour voir qu’elle a dégénéré depuis longtemps. Avec Marcelo Bielsa, finis les partenariats avec Libourne St Seurin,  la filière lorientaise ou les joueurs pistonnés de Cassis-Carnoux. Place au sérieux, à la rigueur et aux profils qui collent à l’OM. Tempérament, talent et sérieux sont les 3 exigences du fou au regard perçant. Adepte des profils latins, « La Garra » comme condition sinequanone. Pas étonnant ainsi de voir surgir dés sa venue les noms qui donnent soif d’Ever Banega, de Matias Fernandez ou de Cristian Tello. Entraîneur en club au Mexique avoir écris un des plus belles pages de l’histoire du club argentin de Newell’s, et plus ponctuellement de Velez Sarsfield, Bielsa a également été sélectionneur de nations comme le Chili et l’inévitable Albiceleste. Si Porto ou Benfica déjouent toutes les statistiques depuis des années, ils le doivent en grande partie à leur filière sud américaine et son vivier de talents inépuisable. Bielsa n’aura qu’à y piocher et il n’y manquera pas. Palabra d’argentino.

Il inspire le respect : Entraineur adulé en Espagne à l’Athletic Bilbao, qu’il a marqué de son empreinte en peu de temps, l’argentin a inspiré une génération de joueurs, et entraîneurs. Avec des architectes du ballon rond qui le prennent en modèle et d’immenses joueurs qui ne tarissent pas d’éloges à son sujet Bielsa inspire le respect. S’il leur en a fait baver, à coups de leçons tactiques et d’exercices répétés telle une punition, celui qui aime s’accroupir et scruter le terrain avant les matchs semble avoir laissé une trace indélébile partout où il est passé. Fini le Club Med de Cassis, place à l’Olympique de Marseille de Bielsa. Les joueurs marseillais devront se plier à ses règles. Sous peine de vite devoir plier les sacs de sports. Bielsa c’est un peu comme l’OM, on l’aime, ou on le quitte.

Le panache pour mot d’ordre : Adepte du 3-4-3, pragmatique et audacieux, minutieux comme un horloger, Marcelo Bielsa ne laisse rien au hasard. Avec des joueurs positionnés très hauts sur le terrain et un pressing de tous les instants imposé à ses adversaires, l’entraîneur argentin sait montrer à ses joueurs comme à ses adversaires qu’il n’a peur de personne. Mené au score ou face à la meilleure équipe du pays, il ne changera pas d’un iota sa philosophie de jeu. Quitte à en crever. Virtuosité, fierté, combativité sont ce qui définissent le mieux les équipes de Bielsa. De quoi raviver de lointains souvenirs. Habitués des somnifères avant un match « Los Marselleses » en tremblent déjà.

Le Corbeau Phoceen