Après avoir renouvelé plus de la moitié de son effectif cet été, l’OM s’apprête, de nouveau, à vivre un mercato estival agité. Quatre nouveaux joueurs pourraient arriver, quatre ou cinq éléments pourraient quitter le club dont certains ne sont là que depuis quelques mois comme De Ceglie, Rolando et Silva. Le capitaine de l’OM Steve Mandanda pourrait également être vendu cet hiver pour récupérer quelques centaines de milliers d’euros. Dans ce flux permanent d’arrivées et de départs, les supporters ne comprennent plus rien à la politique sportive du club phocéen.
Le budget n’excuse pas tout
Le « board » olympien rappelle assez souvent l’énorme gouffre existant entre l’OM et le PSG, mais étrangement, ce rapport n’est jamais effectué dans le sens inverse avec les autres écuries de L1. Ainsi, comment expliquer que l’OM et ses 120 M€ de budget se retrouve 10e au classement derrière Caen (25M€ de budget), Angers, (24 M€), Nice (40M€) ou Rennes (43M€) ? Le manque de cohérence du projet sportif et la gestion incompréhensible du recrutement – si ce n’est sous le prisme financier – sont sans aucun doute les principales causes des errements actuels. Car si l’on peut comprendre que le PSG reste le grand favori, l’an passé Bielsa a montré qu’il pouvait durant toute la saison lutter avec le club francilien.
Une gestion des transferts incompréhensible
Au-delà de la baisse de revenus du club depuis 2011 (travaux dans le stade, abandon du droit à l’image collectif et la taxe à 75%) et de la nécessité de faire baisser la masse salariale, il est bien compliqué de suivre la logique sportive des derniers mercatos. L’été dernier, la direction a laissé filer quatre de ses cadres en fin de contrat sans récupérer un centime, avant de vendre plusieurs autres titulaires pour renflouer les caisses. L’OM a ensuite bricolé dans les dernières heures du mercato. Parmi les recrues de dernières minutes, seul Mauricio Isla est au niveau. Silva, Rolando et De Ceglie sont des flops retentissants pour le moment.
Ce bouleversement de l’effectif a longtemps été mis en avant pour expliquer les mauvais résultats et l’absence de fond de jeu. Cet hiver, l’OM s’apprête remettre le couvert, histoire de casser le semblant d’équilibre que commence à trouver Michel. Aujourd’hui, la gestion du court terme semble être l’unique préoccupation des dirigeants olympiens. En juin prochain, l’OM va encore tout démanteler. Mandanda et Nkoulou seront en fin de contrat. Michy et Mendy seront vendus au plus offrant tandis que les prêts de Manquillo, Silva, De Ceglie et Isla arriveront à leur terme. Et comment croire que Lassana Diarra puisse rester dans une telle équipe avec toutes les sollicitations de grands clubs dont il dispose. Quel est le projet sportif ? Où est la continuité ?
La logique économique prime sur le sportif
Vincent Labrune a été clair sur le sujet, cette saison est encore une saison transitoire. Le président promet renouveau pour 2016/2017. Comme il l’expliquait au journal l’Équipe en septembre dernier : « L’entreprise sera bénéficiaire en 2015 et aussi en 2016. Ces notions budgétaires ne font pas rêver les supporters, mais nous avons de beaux jours devant nous. Notre stratégie est de rendre l’OM plus bankable en ayant, à la fois, de bons résultats, des indicateurs économiques au vert et un environnement pacifié. » Et de préciser au journal libération il y a un mois : « Cette saison, et en attendant des recettes en hausse à partir de 2016 grâce aux droits télé, l’économique prime sur le sportif. » Le projet sportif n’est donc plus qu’à court terme, avec un jeu de vente et de placement de produits pour faire tourner la boutique. L’enthousiasme suscitait par la beauté du jeu pendant la courte parenthèse Bielsa a rapidement été balayé par un retour à un pur fonctionnement capitaliste dépourvu de toute émotion. La fréquentation en chute libre du Stade Vélodrome sanctionne cette réalité. Car ce sont bien des émotions que les supporters viennent chercher au stade…