Alors que de nombreuses rumeurs circulent déjà sur le prochain mercato estival olympien censé être la pierre fondatrice du fameux « OM Champion’s Project », Pascal Olmeta nous donne son sentiment sur l’évolution du club depuis l’arrivée de Frank McCourt et son équipe, ainsi que le gros chantier du recrutement à venir.
L’évolution du Projet McCourt
Pascal Olmeta : « Que ce soit McCourt ou un autre, ces personnes ne connaissent pas Marseille, ce n’est donc pas évident pour eux. Ils ont certainement un autre œil averti sur la gestion d’entreprise, mais si tu ne t’entoures pas comme il faut, ce sera compliqué. Tu as besoin d’anciens professionnels pour qu’il y ait une âme, que le club vive avec son histoire. Ensuite, la nouvelle page qu’il faut écrire c’est de jouer la Ligue des champions tous les ans, point barre. J’en parlais récemment à Enzo Francescoli, qui est aujourd’hui le manager de River Plate. Il n’a repris avec lui que des anciens joueurs. Il a reconstruit le club alors qu’ils étaient au fin fond de la cave, et aujourd’hui ils gagnent, et le public vibre… Je ne dis pas que le foot doit être fait qu’avec des footballeurs, mais il faut quand même savoir s’entourer. »
Un recrutement hivernal convaincant ?
Pascal Olmeta : « Ça ne peut que convaincre, car c’est toujours un plus d’avoir pris ces joueurs (Ndlr Payet, Sanson, Evra, Sertic) . Il y aura toujours des gens pour dire qu’ils se sont trompés, on peut toujours trouver des choses à dire… Mais, nous les vrais, il faut arrêter de critiquer, il faut aller de l’avant. Il faut être contents et se dire que ce sont des étapes. Mais une maison doit se construire sur des fondations et on en revient à ce que je disais précédemment »
Que manque t-il pour franchir un palier la saison prochaine en terme de recrutement ?
Pascal Olmeta : « Il ne manque pas grand chose en terme de recrutement. Tu as un bon coach, c’est déjà bien. Ensuite il faut que tu possèdes ensuite une colonne vertébrale qui tient la route: Un bon gardien, un libéro, deux milieux de terrain, l’équivalent des Dib et Pardo de l’époque qui s’accrochent aux couilles et qui ne lâchent plus rien (sic), et un buteur. Mais il faut aussi trouver des hommes qui vivent pour le club, car Marseille c’est particulier. Tu ne peux pas faire à l’OM ce que tu fais ailleurs, c’est impossible. Tu peux prendre le plus grand joueur, à Marseille si le courant ne passe pas, il ne fera rien…
Tu as peux-être deux ou trois bon jeunes au centre de formations, mais si tu veux avoir l’ambition de jouer tous les ans la Champions League, il faut recruter. Il faudra prendre entre 8 et 10 joueurs minimum. Tu ne peux pas continuer avec une équipe construite à coup de pièces rapportées. Tu gardes quelques pièces maîtresses, les Payet, Thauvin et même Evra, qui est un mec professionnel avec qui tu peux avancer, et ensuite il faut reconstruire en profondeur sans se tromper, ce qui n’est pas évident. »
Le poste de Gardien
Pascal Olmeta : « Tu ne peux pas repartir avec Pelé, ce n’est pas possible. Mais il te faut même trois très bons gardiens. Un grand club c’est ça, tu ne dois pas te poser la question de savoir comment tu vas faire quand un joueur se blesse ou est suspendu.
Casillas ? Non, il faut arrêter avec ça, c’est pas parce que Zubizaretta est arrivé qu’il faut prendre Casillas…Ou alors, moi je rejoue, je reviens dans les buts… On n’est pas à l’hospice des Baumettes (sic).
Si tu veux construire, on a la meilleure école de gardien en France, on me dit que le jeune qui est sur le banc (ndlr Escales) est peut être meilleur que n’importe qui, j’en entend que du bien…
Un retour de Mandanda ? Déjà, il ne fallait pas le faire partir… Mais s’il revient avec un esprit totalement différent, il aura quand même perdu un an, et si ça ne va pas, on va commencer à le prendre en grippe. Non, aujourd’hui tu dois refaire une équipe avec du neuf, mais il ne faut pas non plus rêver, sans argent tu n’auras rien du tout… Avec 200 millions on est loin du PSG, mais ça peut suffire si c’est bien gérer. »