Il y a un an, le 17 Octobre 2017, non loin des Champs Élysées, Frank Mc Court finalisait officiellement le rachat de l’Olympique de Marseille. La société « Olympique de Marseille LLC (limited liability company) » avait racheté l’intégralité des actions d’ « Eric Soccer », prenant ainsi de fait le contrôle du seul club français vainqueur de la Ligue des Champions.
Après les démissions d’usage des derniers mohicans de l’ère Louis-Drefus (Angeloglou, Levin, Ciccolunghi…) et leur remplacement par la garde rapprochée du nouveau propriétaire (Drew McCourt, fils de, Jeffrey Ingram, ami de vingt ans, Barry Cohen, conseiller…), il était temps de passer aux actes et à l’espoir fou…
Des actes forts rapides mais une Ligue des Champions trop trimbalée…
L’interim insolite de « Cicco » à peine terminé, le nouveau président du directoire, Jacques-Henri Eyraud, redonna espoir aux supporters marseillais par son sérieux, son professionnalisme mais aussi ses actes rapides donnant corps au nouveau projet.
- – Acte I : arrivée de Rudi Garcia, trois jours après le rachat du club (20/10/2016)
- – Acte II : arrivée d’un directeur sportif renommé en la personne d’Andoni Zubizarreta, une semaine plus tard (27/10/2016)
Ses nouveaux propriétaires n’étaient pas là pour blaguer !
« JHE » n’hésite pas, le 23/10/2016 sur le plateau de Téléfoot, à faire sienne cette formule entendue dans un restaurant marseillais : « Dire c’est faire rire, faire, c’est faire taire. » Les formules claquent, les actes suivent, la plèbe est en feu !
Il n’y alors aucune raison de froncer dubitativement les sourcils devant les rêves de Ligue des Champions sous-entendus dans l’appellation même du projet, explicités par les propos de Frank Mc Court à l’Équipe le 17/10/2016* ou l’attitude d’Eyraud lors de sa première visite aux joueurs à la Commanderie en compagnie du trophée…
Un projet solide mais des erreurs de comm’ lourdes à porter
Les arrivées de Sanson, Évra et surtout Payet au mercato hivernal continuent de légitimer l’action de nouveaux dirigeants ayant indéniablement changé la dynamique autour du club en quelques mois. Malgré les efforts de Jacques-Henri Eyraud à répéter l’ampleur relatif de l’investissement à venir (200M€), la communication volontairement ambitieuse concernant le mercato estival finit de faire décoller les rêves des supporters marseillais.
« On veut frapper fort cet été. » Jacques-Henri Eyraud, 23/10/2016, Téléfoot
« Le moment-clé sera l’été prochain, pour jouer les premiers rôles la saison prochaine. Donc il faudra faire ce qu’il faut. » Jacques-Henri Eyraud, 02/02/2017, RMC
« Dépenser 50 ou 60 millions d’euros pour un joueur ? Oui. Mais encore une fois, ça ne veut pas dire que c’est notre objectif » Frank Mc Court, 01/03/2017, Yahoo Sport
Malgré leurs qualités avérées, Konstantinos Mitroglou et Adil Rami n’étaient pas exactement les joueurs attendus en tête de gondole. La défiance fit donc son chemin renforcée par l’amertume laissée par des années de poker menteur joué unilatéralement par la direction de Vincent Labrune.
Le jeu balbutiant voire franchement ennuyeux de l’été n’arrange rien à l’affaire. Les claques infligées par Monaco et Rennes ainsi que la déception du mercato entérinée crée une énorme déception à l’heure de la rentrée des classes. Malgré tout, Garcia et son équipe sont toujours debout, quatrième de Ligue 1 avec un match référence à Nice en bandoulière.
Le projet tient la route à court voire moyen terme, les possibilités de qualification en Ligue des Champions dès cette saison sont réelles. Elles étaient complètement chimériques la saison dernière. Un bon bout de chemin a été parcouru, c’est à saluer. Il aurait simplement fallu annoncer avec plus de clarté son plan de route pour ne pas se retrouver déçu de passer par des nationales plutôt que par de grandes routes internationales…
- * « Mon but n°1, c’est d’être dans le Top 3 de la Ligue 1 tous les ans. Le but n°2 est de gagner le Championnat plus souvent qu’on ne le perd. Le but n°3, c’est de gagner la Ligue des Champions. On doit y parvenir dans l’ordre. » Frank Mc Court, 17/10/2017, L’Équipe