Franck Passi n’avait encore jamais vraiment surpris depuis sa prise de fonction en tant qu’entraîneur principal de l’équipe première.
Qu’il vente ou qu’il pleuve, il alignait un bon vieux 4-2-3-1 avec Fletcher, Barrada ou Cabella en 10. Une réussite jusque là toute relative pour ce système malgré un (petit) redressement appréciable en fin de saison dernière.
Le jeu pratiqué était ennuyeux et certains joueurs semblaient perdu à leurs postes.
Un 4-4-2 ambitieux offensivement, ça vous change la vie….
Lorsque les compos d’équipe sont tombées vendredi à 19h45, nombreux furent les observateurs surpris. Franck Passi optait pour un 4-4-2 des familles avec un duo Leya Iseka/Gomis devant.
Avec Cabella et Thauvin sur les cotés, le nombre de joueurs offensifs présents au début du match ne changeait pas pourtant l’on vit beaucoup plus de mouvements, de remises, de frappes, bref de jeu !
Ce n’était pas encore le Barça et ça ne le sera probablement jamais mais ce fut un vrai bol d’air frais pour des supporters habitués à la purge systématique depuis un an. Les positions de Machach et Leya Iseka qui rentraient dans le cœur du jeu pour proposer des solutions aux autres y furent pour beaucoup.
L’activité de l’ex-toulousain (qui remplaçait Diaby) permit également d’enfin exercer convenablement le pressing désiré par El Local. Jouer à 11, ça vous change aussi la vie, y’a pas à dire…
Un système qui a de l’avenir ?
Reste maintenant à savoir si l’Olympique de Marseille va insister avec cette configuration. Car on peut également supposer que Passi voulait simplement contrer épisodiquement un autre 4-4-2, celui des lorientais.
De plus, deux gros points d’interrogations continuent de planer au dessus de cette organisation tactique.
Zinédine Machach peut-il conserver un tel niveau de jeu en numéro 8 ?
Le minot fut prépondérant dans la bonne première mi-temps des marseillais grâce à son activité devant et derrière. Celui qui vient tout juste de fêter ses 20 ans peut-il répéter ce type de performances ? Il le faudra car à la moindre baisse de régime du numéro 8, de nombreux espaces s’ouvrent dans son dos et avec le départ programmé de Diarra, il faudra trouver une nouvelle sentinelle de haut niveau…
L’autre problème sera l’acceptation par Rémy Cabella de son nouveau poste, à gauche. Il faudra faire preuve de fermeté de la part de Franck Passi sur ce versant. Comme tous les joueurs un tant soi peu créatif, RC7 veut jouer dans l’axe et avoir de la liberté.
Supprimer ce poste de numéro 10 c’est lui ôter ce plaisir élémentaire du footballeur fantasque. Reste l’option de le placer en tant que deuxième attaquant, une position qu’il a déjà occupé à Montpellier.
Il ne faut pas s’enflammer et prier pour que le mercato dans ses dernières heures n’affaiblisse pas (encore) cet effectif. On demande à voir la suite et c’est déjà un grand progrès. Il y a trois jours, on en avait simplement peur.