L’Olympique de Marseille vient de faire savoir qu’il refusait la nouvelle proposition de la municipalité concernant le loyer du Stade Vélodrome: « Il s’agit de biais détournés qui aboutissent au même montant », a expliqué Philippe Pérez. On peut aisément s’apercevoir par un rapide calcul que le directeur général du club olympien n’a pas tout a fait tort. Le nouveau deal serait le suivant: une partie fixe d’environ 4,2 millions d’euros, auxquelles viennent s’ajouter 20% des recettes (soit environ 3M€ annuels). On retombe bien sur les 8M€ initiaux. De toute façon, la Ville de Marseille n’a pas d’autre alternative que de faire payer la note à l’OM, sinon c’est le contribuable qui paiera…
Le PPP signé par la ville de Marseille en faveur du consortium Arema – piloté par Bouygues (via sa filiale GFC Construction) – est à l’origine de ce loyer démentiel dont doit s’acquitter l’OM. Dans un récent dossier réalisé par France Football, on apprenait ainsi que le consortium récupéra pendant 31 ans une redevance annuelle de 23,5 millions d’euros, soit un coup total ahurissant de 728 M€ pour rembourser la construction, mais aussi l’entretien de l’enceinte pendant cette période. C’est donc le jackpot pour Arema et la gueule de bois pour Margarita…
On peut toutefois se demander ce qu’a fait l’OM depuis le début du projet de rénovation. Le club phocéen se réveille aujourd’hui, au moment de la livraison du chantier, et refuse de payer. Gouverner, c’est prévoir, parait-il. Qu’ont fait les dirigeants, où était la propriétaire du club pendant toutes ces années? Pourquoi ne se sont-ils pas impliqués alors qu’il s’agit de leur outil de travail principal.
Le club phocéen a donc décidé de prendre en otage les supporters marseillais en menaçant de délocaliser les rencontres pour régler un conflit né de l’incompétence générale des dirigeants marseillais et de nos chers élus (Si on peut parler d’incompétence pour ces derniers…) « Cette somme, on ne la paiera jamais. Si on signe ça, c’est la mort du club», aboie Perez. Un mensonge parmi tant d’autres qui semble plutôt bien passer chez de nombreux supporters. Pourtant, cette somme ne représente qu’environ 6 à 7% du budget de l’OM.
Un budget très majoritairement plombé par la masse salariale (+ de 60%) et par l’achat de joueurs à des tarifs trop souvent surévalués. André-Pierre Gignac aura par exemple couté 18 millions d’euros de transfert, plus environs 10 millions d’euros annuel (Salaire, primes et charges comprises), soit au total près de 70 M€ sur 5 ans. Qu’a-t- il rapporté au club d’un point de vue économique et sportif? Le néant total. Et le comble, c’est qu’il partira libre dans un an, sans que l’OM ne touche un centime d’indemnité de transfert. Un exempte parmi tant d’autres.
Les clubs français, et l’OM n’échappe pas cette règle, vivent en grande partie sur les bénéfices des revente de joueurs. Depuis combien d’année l’OM n’a pas réalisé une plus-value digne de ce nom dans ce domaine? Il faut remonter aux ventes de Franck Ribéry (au Bayern en 2007) et Samir Nasri ( à Arsenal en 2008).
« La mort du club », c’est l’incompétence de ses dirigeants. Si l’OM n’a pas les moyens de payer 8 M€ pour jouer au Vélodrome c’est avant tout le résultat d’une gestion financière et d’une politique sportive désastreuses depuis le titre de champion. Des salaires exorbitants ont été octroyés à des joueurs aujourd’hui invendables car aucun autre club n’est prêt à leur offrir de tels émoluments. Qui veut aujourd’hui de Valbuena, Gignac, Mandanda, Nkoulou et consorts..? Personne. En en tout cas pas à leur niveaux de salaire actuel.
L’OM doit jouer à Marseille. C’est d’ailleurs inscrit dans ses statuts. Un club de foot n’est pas une entreprise comme les autres. L’OM n’appartient pas à ses dirigeants ou à son propriétaire, mais à ses supporters, au peuple marseillais. Si MLD ne veux plus jouer au Vélodrome qu’elle construise un autre stade à Marseille, ou qu’elle vende le club.