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OM – Ecker: « Pour Labrune, la situation doit être insoutenable »

Par La Redaction FCM - Mis à jour le - Publié le

OM-Bordeaux au Virage Sud par FootballClubdeMarseille OM – Ecker: « Pour Labrune, la situation doit être insoutenable »
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Il aura porté les couleurs marseillaises avec fierté durant trois saisons. Supporter de l’Olympique de Marseille depuis son enfance, Johnny Ecker n’a rien oublié de son passage dans la cité phocéenne. Aujourd’hui reconverti dans la formation avec son club de l’EFC Beaucairois, celui qui a fait partie de l’épopée de 2004 a accepté de répondre à nos questions sur son passé et la crise actuelle à l’OM…

 

 

Johnny Ecker, que retenez-vous de vos années à l’Olympique de Marseille ?

 

Johnny Ecker: De l’émotion, une grande ferveur et beaucoup de fierté d’avoir évolué dans ce club. Beaucoup de personnes de mon entourage sont supporters de l’OM. C’était une étape très importante de ma vie. Comme je le dis souvent, tous les clubs dans lesquels je suis passé ont beaucoup compté pour moi, mais c’est vrai que mes années à l’OM sont particulières.

 

 

Le superbe parcours de 2004 avec la finale de la Coupe de l’UEFA restera votre plus grand souvenir ?

 

J.E: Pas la finale, vu que nous n’avons pas gagné. On peut encore dire merci à Pierluigi Collina. Mais bon, au delà de cette finale, l’épopée a été énorme. Je me souviens du Vélodrome plein à craquer, de l’ambiance incroyable qu’il y avait.

 

 

Revenons un peu sur cette finale. Même avant le coup d’envoi, vous étiez en plein doute…

 

J.E: Oui, j’avais un mauvais pressentiment. Déjà, nos supporters ont eu beaucoup de difficultés à aller à Göteborg. Ensuite, je pense que ce stade n’était pas fait pour accueillir l’OM et Valence. On aurait largement pu remplir une enceinte de 60 000 places. Et puis il y avait cette piste autour, qui n’était vraiment pas top. Dès le début, je ne la sentais pas cette finale. Ça s’est vérifié puisque le match était quasiment plié à la pause avec le penalty et le carton rouge.

 

 

Jouer au Vélodrome est quelque chose qui vous a marqué ?

 

J.E: Oui, totalement. Déjà, la ferveur de ce stade, je l’ai connue en tant que spectacteur puisque j’y allais le plus souvent possible. Après, le fait de passer de l’autre côté de la barrière, c’est magnifique. J’ai même un petit regret, c’est de ne pas avoir pu évoluer dans la nouvelle configuration.

 

 

Ce sont des ambiances qui poussent à dépasser ses limites ?

 

J.E: Tout dépend des joueurs. Après, évidemment que ça te porte. Mais il faut faire attention car ça peut avoir l’effet inverse, on le voit aujourd’hui. Si tu n’as pas le caractère ou si tu t’en fous, tu te fais siffler et il arrive la situation que nous connaissons actuellement.

 

 

Avec du recul, quels sont vos regrets ?

 

J.E: Les choix de certains entraîneurs, qui ont préféré aligner d’autres joueurs alors que j’aurais peut-être pu avoir un peu plus de temps de jeu. Après, je n’en veux à personne, j’ai toujours respecté les choix de mes coachs. Maintenant que je suis passé de l’autre côté, je sais que c’est très difficile. Et puis je regrette également les blessures. Quand tu es blessé, c’est terrible parce que tu as du mal à revenir et que tu es seul au monde.

 

 

Parlons un peu de la situation actuelle. Comment analysez-vous la crise que vit l’OM ?

 

J.E: C’est difficile. Je regarde ce qu’il se passe, je n’ai pas l’impression que les joueurs soient réellement concernés par la situation. J’ai l’impression qu’il y en a beaucoup qui pensent déjà à aller loin de Marseille l’année prochaine. Aujourd’hui, même s’il n’y a aucun doute pour le maintien, la situation de l’OM est critique. C’est un club qui se doit d’avoir un rang plus noble que ce qui est le sien aujourd’hui.

 

 

Comprenez-vous la colère des supporters ?

 

J.E: Quand on est supporter, que l’on aime son club et que l’on voit certains joueurs ne pas mouiller le maillot, je peux comprendre. Après, la violence et les insultes, je ne cautionne pas, mais ce n’est pas qu’à Marseille. Au delà de ça, je comprends évidemment la colère. Quand tu joues à l’OM, tu dois être à 300% par rapport à ton adversaire. J’ai la sensation que les joueurs sont dans un confort et qu’ils ne veulent pas en sortir. De toute façon, ils auront une porte de sortie et trouveront un club dès la saison prochaine.

 

 

Vous êtes très critique sur les joueurs. Et l’entraîneur, a-t-il une part de responsabilité ?

 

J.E: C’est vrai que ses choix ne sont pas toujours justifiés. C’est difficile d’être coach mais quand tu persistes à mettre des joueurs qui ne sont pas bons, à un moment donné, ça devient compliqué. Il n’y a également peut-être pas assez de changements donc oui, il a sa responsabilité.

 

 

Vincent Labrune est également au cœur de toutes les critiques…

 

J.E: Je ne veux pas l’accabler, je ne le connais pas mais j’ai beaucoup de respect pour lui. Il faut quand même avoir des couilles (sic) pour tenir un club comme l’OM. Il a évidemment sa part de responsabilité, comme les autres. C’est vrai qu’il a ce petit côté hautain qui fait qu’aujourd’hui, il a le revers de la médaille. Aujourd’hui, on lui met beaucoup de choses sur les épaules comme le départ de Bielsa. Pour lui, la situation doit être insoutenable.

 

 

La situation actuelle est très compliquée, êtes-vous inquiet pour l’avenir du club ?

 

J.E: Non, parce que les supporters sont toujours là et que l’OM sera toujours vivant. Il y a bien quelqu’un qui va reprendre le club, je ne me fais pas de soucis pour ça. Après, là où je suis inquiet, c’est que l’on a fait venir cet été cinq ou six joueurs qui n’ont pas le niveau au lieu de faire jouer des jeunes du centre. C’est fou qu’on ne laisse pas leur chance à des gamins de l’OM. Il y en a quelques uns qui ne seraient certainement pas plus mauvais que ceux que l’on a actuellement sur le terrain. Mais au moins, ils auraient engrangé de l’expérience. Ce sont peut-être des garçons qui auraient pu percer à l’OM ou que le club aurait pu vendre. Malheureusement, on ne laisse pas d’espoir à ces jeunes garçons.

 

 

Alors que la saison dernière, Bielsa faisait régulièrement jouer des jeunes…

 

J.E: Exactement. Boutobba a dit dernièrement qu’il n’allait pas signer à l’OM. Si je devais me mettre à sa place, je ferais pareil. Si on ne fait jamais appel à toi, tu te dis que tu n’auras pas ta chance et tu décides d’aller voir ailleurs. C’est normal.

 

 

Propos recueillis par Bérenger Tournier

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