OM : « Bielsa : Avec Anigo on en veut pas ! »

Changer d’entraîneur : à quoi bon ?

« C’est lui qu’il nous faut ». La phrase se répète. C’est même celle qui ressort très fréquemment ces derniers jours lorsqu’il s’agit d’analyser l’arrivée de l’ancien sélectionneur argentin à l’OM. En pleine vindicte contre les dirigeants du club et là où le ressort de l’endormissement ambiant ne semble plus tenir, le futur entraîneur est ainsi l’objet de toutes les spéculations. Tandis que la fracture est actée entre le public phocéen et José Anigo, qui non content de creuser la tombe du club se permet en plus de l’insulter,  la rumeur ressemblerait presque à une tentative de noyer le poisson dans son eau.  Pour le peuple marseillais, le temps semble figé et les regards se détournent. Comme si l’essentiel était ailleurs. Un entraîneur reconnu, c’est bien, mais pour quel but ?

« Mettre au placard José Anigo »

Il va de soit pour les non-initiés de rappeler l’élément le plus cocace à l’OM, un inédit dans tous les clubs du globe. Pour espérer obtenir des résultats, le club phocéen doit écarter pour un temps son directeur sportif. Il y apparaît même « dans la norme » désormais de prier régulièrement la bonne mère pour qu’elle pousse son directeur sportif, sensé pourtant œuvrer pour son bien, à fermer le placard sur lui-même et en oublier la clé à l’extérieur. Ne serait-ce que de manière ponctuelle. Un peu à l’image d’une fameuse saison 2010 où ce dernier était temporairement mis à l’écart. Un élément qui permettra à Marseille de finir avec un retentissant doublé, 20 ans après son dernier titre et sa descente en D2. Excusez de l’attente. Marcelo Bielsa ? « Il va faire taire Anigo », « Crois-moi que José anigo va la fermer face à lui », « il a mené la vie dure à des plus coriaces ». Ecarter José Anigo ne suffit pas pour étouffer son pouvoir de nuisance. Les longues dernières années sont là pour en témoigner.

C’était hier

Lors de la nomination de Jean Fernandez, déjà, il n’hésitait pas à imposer au coach marseillais contre vents et marées la titularisation d’un certain Thomas Deruda. Exigence qui mènera « Jeannot » à quitter le club de manière précoce sans crier gare. Bis-repetita avec le coach belge Eric Gerets, dont la cordialité des rapports était maintenue quasi-uniquement grâce à l’habile gestion de Pape Diouf.  Viendra ensuite Didier Deschamps. Pourtant pas dénué d’aura au club, de caractère ou de palmarès tel qu’on nous présente le coach argentin, l’ancien capitaine des bleus et de l’OM vivra son passage dans le club phocéen avec un couteau sous la gorge permanent. L’image d’un Anigo souriant lors du titre de l’Olympique de Marseille est d’ailleurs un collector très prisé. C’est dire « l’amour » qu’il prétend avoir pour ce club. Lors de l’arrivée de Baup, ce fut de nouveau l’explosion de joueurs en tout genre  et surtout bien loin du niveau de l’OM. Raspentino, Sougou, Kadir, Abdallah, Romao, Khalifa,Samba… Mettre au placard José Anigo ne sert à rien ou en tout cas ne sert qu’un temps et ce quel que soit le profil du coach. L’expérience l’a prouvé.

José Anigo doit s’en aller

Bielsa ou pas, Capello ou Marcello Lippi, Johan Cruyff ou Arigo Sacchi le résultat est le même. Anigo doit se « barrer », et très loin. Pour tout le mal qu’il a fait au club, il serait temps qu’il tire enfin sa révérence. Qu’il assume en 10 ans ses innombrables échecs en matière de recrutement, ses déconvenues en tant qu’entraineur ou ses transferts fantômes. Qu’il assume ses choix douteux, sa gestion incohérente ou le fait que le centre de formation de l’OM dont il est le garant soit devenu indigne. Qu’il assume les fractures qu’il a initié dans le vestiaire, le fait que nos meilleurs joueurs soient partis pour une bouchée de pain sans être remplacés, facture que l’on paye encore aujourd’hui.  Qu’il assume le fait que l’un des plus gros budgets de L1 stagne et se retrouve à prier pour battre Sochaux et Reims, que plus personne ne respecte son équipe et bientôt son club. Qu’il assume que le récent champion de France soit sorti avec 0 points en C1, avec le niveau désormais d’une équipe de milieu de tableau de L1. Qu’il assume les conflits, les incompréhensions et les tensions crées, au sein du club, en dehors ou dans ses tribunes. Qu’il assume le climat de résignation et de fébrilité qui entoure désormais le club. Qu’il assume et ne feigne pas d’être surpris devant l’hostilité somme toute logique à son encontre, vu tout le mal qu’il a fait à l’Olympique de Marseille. Non vraiment, Bielsa ou un autre : on en veut pas. Et cela aussi longtemps que José Anigo sera là.

Corbeau Phocéen