Cela fait désormais plus d’un an que l’OM Next Generation est lancé. Ce projet visant à recréer du lien entre les clubs du foot amateur de la ville et le mastodonte OM a souvent été décrié. « De la poudre aux yeux« , « de la comm’« , « pas assez rémunérateur pour inciter les petits à signer à l’OM« … Beaucoup de négatif mais assez peu d’arguments au final.
Football Club de Marseille a souhaité aller plus loin sur le sujet et a donc invité plusieurs clubs partenaires (ASC Vivaux Sauvagère, ASPTT Marseille, Burel FC, JS Saint-Julien) à venir nous en parler librement en prenant leur temps. Voici en trois exemples tirés de l’émission l’illustration du changement de politique de formation à l’OM depuis un an.
Une détection approfondie avec l’aide des clubs amateurs
Grâce à ses partenariats, l’Olympique de Marseille bénéficie tous les week-ends de centaines d’observateurs avisés sur les terrains de la région qui lui donnent la priorité. Explication avec Greg Rippert de l’ASPTT Marseille et exemple illustré par Omar Keddadouche, président de l’ASC Vivaux-Sauvagère.
« La période de détection, d’évaluation et d’essai par le staff de l’OM. Avant, ça se faisait un peu n’importe comment, un peu à la va-vite. Prenons un exemple fictif, disons que le club de Troyes s’intéresse à un avant-centre de chez nous. Dès que ça se sait, tous les autres clubs pros se mettaient sur le coup. C’était du n’importe quoi parce que le petit ne savait plus où donner de la tête. Là, ça recadre un peu plus la passerelle entre le monde amateur et le monde pro. »
Greg Rippert (ASPTT)
« On a le cas avec un club pro que je ne citerais pas. Ils se sont positionnés sur un enfant de chez nous de neuf ans ! Des fois, je pense que l’on va bien trop loin… Comme par hasard, c’est un petit de chez nous qui est suivi par l’OM. Concrètement nous, on transmet les courriers aux parents, aux familles mais on fait clairement savoir que notre préférence va à l’OM. »
Omar Keddadouche (ASC Vivaux-Sauvagère)
« Les enfants ne nous appartiennent pas. Ils appartiennent à leurs parents quand ce n’est pas à des intermédiaires… Nous, le but du jeu lorsque l’on est entré dans ce programme OM Next Generation, c’était de bénéficier de ce que pouvait nous apporter l’OM en terme de formation, en terme de publicités et autres avantages. Nous en contrepartie, on est complètement transparent avec l’OM en ce qui concerne les prospections des autres clubs. Quand on a des bons petits ou qu’on voit des bons petits dans d’autres clubs, même non partenaires, on peut les signaler à l’OM. On essaye aussi de faire une bonne publicité au public autour de l’ASPTT, ce qui permet également de redorer le blason de l’OM au niveau de la formation. »
Greg Rippert (ASPTT Marseille)
Un OM capable de mettre les formes pour attirer les jeunes
Les anecdotes révélant le manque de forme mis par l’Olympique de Marseille pour récupérer certains jeunes revenaient régulièrement aux oreilles des suiveurs du club ces dernières années. Là-dessus également le club s’est amélioré en se montrant à l’écoute des informations remontées par les clubs amateurs.
« On a un petit qui a signé à Saint-Étienne. Quand il y est allé, il a été reçu par Romeyer et Rocheteau, ils lui ont filé un maillot, lui ont fait visiter les vestiaires. Ça, l’OM ne le faisait pas. Maintenant, ils sont sur un petit de chez nous. Il a été invité en loges, ils lui ont fait visiter les vestiaires, lui ont offert un maillot… Donc je pense qu’ils sont sur le bonne voie. »
JP Fertenaire (Burel FC)
Deux types de partenariats
Si 21 clubs ont signé un accord de partenariat avec l’OM, certains gros clubs amateurs ont bénéficié d’un partenariat de type « élite » ou « champion. » Si la base est commune pour tous, la différence se fait dans certaines clauses.
« La différence est dans des clauses. C’est un partenariat qui est pratiquement commun mais chacun peut négocier certaines clauses. Un truc qui me revient à l’esprit, c’est qu’on a demandé à doubler les indemnités de formation pour un transfert à l’étranger. Lorsqu’un joueur part à l’étranger, une somme est reversée aux clubs qui l’ont accueilli de 13 à 23 ans selon le nombre d’année qu’il a passé au club durant cette période. Maxime Lopez, par exemple, est parti à l’OM à 14 ans donc on aurait touché un an d’indemnités sur un transfert à l’étranger. On a rajouté une deuxième année. Prenons l’exemple Batshuayi parti à Chelsea pour 40M€, si Maxime Lopez part pour cette somme, on toucherait 200 000€ alors qu’avant on aurait dû toucher seulement 100 000€. »
JP Fertenaire (Burel FC)