C’est officiel depuis ce matin 10h00, l’Olympique de Marseille et Luiz Gustavo ont lié leurs destins pour les quatre saisons à venir. Avec à la clé pour le brésilien, le plus gros salaire de l’histoire du club : 750 000 brut par mois selon La Provence.
Un chiffre qui fait forcément réfléchir et incite déjà certaines Cassandre à crier à l’obligation pour l’OM de surpayer ses nouveaux joueurs pour les attirer. Et si, au contraire, ce chiffre était parfaitement logique ?
Salaire raisonnable dans cet environnement concurrentiel
Il y a tout d’abord une mise en perspective à effectuer : oui, le salaire de Gustavo est important à l’échelle de la Ligue 1 mais il reste raisonnable lorsque l’on se positionne sur le top 20 européen, le cercle que souhaite rejoindre l’Olympique de Marseille.
On ne peut pas attirer un joueur en lui proposant de gagner moins que ses concurrents. En se basant sur les chiffres sortis récemment et notamment l’offre que lui aurait soumis l’Inter Milan à hauteur de 4,5 M€ annuels net par an ou son salaire présumé à 6 M€ annuels net à Wolfsburg, le club marseillais est dans les clous.
Car ce chiffre final de 750 000 € par mois soit environ 9 M€ à l’année correspond au brut, une somme totale absorbant les contraintes fiscales du nouveau pays du joueur. La base sur laquelle a été discutée sa rémunération devait être tout autre comme nous l’explique Charles Le Lez, fiscaliste spécialiste des affaires du sport : « Les joueurs, qu’ils soient célèbres ou débutants, ils raisonnent toujours en net. Ils veulent savoir combien ils vont avoir dans leurs poches. Le club s’arrange pour calculer un brut qui va leur donner ce net désiré. Donc les joueurs notamment étrangers peuvent dire je veux « 10 000, 100 000, 1 000 000″ nets d’impôts ! »
Et après le club s’arrange pour calculer combien il doit verser et si c’est compatible avec son budget. Disons qu’il faut à un joueur 300 000 €, on va calculer toutes les charges en plus en disant ben voilà, on va mettre un salaire officiel de tant pour qu’à la fin du mois, il est réellement 300 000 euros net d’impôt. »
Lorsque l’on sait que l’Italie et son régime fiscal offrent de meilleures conditions que la France alors que l’Allemagne peut être un peu plus sévère (comme l’expliquait ce très bon article d’Écofoot), le brésilien pourrait avoir conserver son train de vie sans avoir fait un bond salarial exceptionnel. Bref, l’OM a su se montrer compétitif dans cette bataille.
Jacques-Henri Eyraud avait prévenu en Décembre dernier dans L’Équipe : « il faut être compétitifs dans (le) domaine (salarial) si on veut jouer les premiers rôles. » Vous connaissez la suite ? « Dire, c’est faire rire… »
Prime d’impatriation pour Luiz Gustavo
Exonération fiscale pour Gustavo en tant qu’étranger…
Le dernier point à prendre en compte dans ce dossier du salaire de Luiz Gustavo est le régime d’impatriation. En tant que joueur n’ayant pas été domicilié fiscalement en France ces cinq dernières années, l’international auriverde va se voir gratifier de certaines exonérations. Une exonération qui peut toucher environ 30% de ses revenus souvent consignés dans ce qui est appelé dans le contrat, « prime d’impatriation ».
« La prime d’impatriation couvre les frais supplémentaires que les joueurs payent en venant en France » nous explique Charles Le Lez. Toujours en gardant à l’esprit cette idée d’une somme nette que le joueur veut encaisser à la fin du mois, ce régime permet de limiter l’impact fiscal français dans l’esprit et le compte en banque du joueur.
À noter qu’il n’y a pas que les joueurs étrangers en capacité d’en profiter mais également les français exilés depuis plus de cinq ans. À l’instar des Koscielny, Sagna, Évra, etc. Par contre ni Dimitri Payet ni Steve Mandanda ne rentrent dans la bonne case. Quant à Olivier Giroud, il faudra attendre le début d’année 2018 pour cela…