Alors que Valère Germain paraît tout proche de signer, l’étonnante rumeur Braithwaite à l’OM a surgi ce matin dans le journal allemand Bild. Si l’on connait assez bien le joueur pour le croiser régulièrement sur les terrains de Ligue 1 (et donc être très surpris par cette rumeur), il nous semblait tout de même opportun de demander son avis sur le niveau du joueur à un vrai spécialiste du TFC. Un violet, un vrai de vrai, rédacteur sur lesviolets.com justement. En trois questions, Boris Daube nous offre sa vision du joueur. Pas de quoi s’enthousiasmer c’est sûr….
Ma première question serait assez simple : Est-ce que tu penses qu’il a le niveau pour évoluer à l’OM ?
Boris Daube : « Non. En tout cas, pas d’un club qui entreprend un « Champions Project ».
Martin Braithwaite nourrissait beaucoup d’espoirs quand il est arrivé à Toulouse, et à juste titre, puisque ses débuts ont été prometteurs : rapide, harceleur, technique… On s’est vite enflammés sur les bords de la Garonne. Mais on a eu tout aussi vite fait de pointer du doigt son gros défaut : l’efficacité.
Et force est de constater que quatre ans après son arrivée, il n’a pas progressé dans ce domaine. Braithwaite, c’est ce mec qui te fait t’arracher les cheveux en mettant dans le vent deux, trois défenseurs de suite pour envoyer une frappe minable sur le gardien alors qu’il est à cinq mètres du but. Un collègue à moi l’avait résumé en une phrase bien choisie : « Braithwaite, meilleur attaquant de Ligue 1 avant le tir. » Bref, il n’a ni le CV ni les stats qu’on peut attendre d’un futur attaquant de l’OM. D’une doublure, éventuellement… »
« Braithwaite a réalisé six derniers mois catastrophiques avec le TFC »
Vous le regretteriez s’il venait à partir ?
Boris Daube : « Même pas. Braithwaite a réalisé six derniers mois catastrophiques avec le TFC, essuyant pas mal de critiques alors qu’il était l’un des joueurs les plus appréciés, pour son abnégation notamment.
Ses échecs à répétition devant le but et dans l’exercice le plus simple qui existe pour un attaquant, à savoir le pénalty (Braithwaite en a raté à peu près un sur deux lors du dernier exercice), ont agacé les supporters. Dixit Dupraz, l’attaquant danois aurait mal vécu la concurrence d’Andy Delort et de Corentin Jean, arrivés lors de la trêve hivernale.
C’est le signe d’une certaine fragilité psychologique. Donc non, nous ne regretterons pas Braithwaite. On a pu regretter le dernier attaquant qu’on a laissé partir à l’OM (André-Pierre Gignac) mais ce ne sera pas le cas avec Braithwaite, si ça se fait. »
Et en tant que toulousain, comment tu vois le nouveau projet de l’OM ? Alléchant ? Gros bordel ? Surestimé ?
Boris Daube : « La transition est toute faite avec mes derniers propos. En 2010, vous nous « chipiez » un Gignac qui avait fait ses preuves, avec un vrai profil de nº9, percutant et doté d’une super frappe de balle.
Aujourd’hui, l’OM lorgne sur Braithwaite, dont même les supporters du Tèf ne veulent plus. Ça veut tout dire. Et le contraste est saisissant avec les ambitions affichées. Personnellement, je trouve que les actes des nouveaux dirigeants de l’OM n’ont pour l’instant, pas été à la hauteur de leurs paroles. Parmi les noms que je vois circuler, rien de très sexy.
Si l’arrivée de Rudi Garcia et le retour de Dimitri Payet ont été de bonnes choses, il faudra bien plus que ça pour rivaliser avec des clubs comme Monaco, le PSG, l’OL… J’en viens même à me demander si, au delà des moyens, votre plus grande force n’est pas votre formation… Quand je vois l’émergence d’un joueur comme Maxime Lopez, la signature d’un contrat pro pour Boubacar Kamara, le parcours de vos jeunes en Gambardella… Il y a de quoi se frotter les mains. Après, McCourt et JHE ont demandé du temps. Mais auront-ils ce temps dans une ville comme Marseille, qui bouillonne d’impatience depuis plusieurs saisons maintenant ? »
Propos recueillis par Mourad Aerts