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L1

Un président dans la brume

Par Antonin Vian - Mis à jour le - Publié le
Vincent LABRUNE - Marseille / Evian- 2eme journee de Ligue 1 -

A l’heure où l’OM aurait besoin de remobiliser toutes ses énergies, Vincent Labrune semble étrangement absent des débats

Mais où est donc passé le Vincent Labrune d’antan, celui qui gérait la communication de crise comme personne, qui attirait sur lui flashes et projecteurs pour laisser ses joueurs en difficultés travailler dans l’ombre ? Bref, où est passé le président de l’OM ? Qu’on ne l’entende pas quand tout va bien, c’est certes inhabituel qu’il ne cherche pas à profiter plus de la lumière, mais bon… Qu’il reste silencieux quand au mois de septembre Bielsa fait les deux voix dans le duo, on peut encore comprendre si c’est par volonté de ne pas en rajouter… Mais là ! Coiffé en décembre d’un titre de champion d’automne totalement honorifique mais qui s’avère finalement difficile à assumer, l’OM a retrouvé depuis janvier la plupart de ses vieux démons. Les pétages de plombs se multiplient : l’altercation Payet-Bielsa sur la longueur des vacances, les mots doux Thauvin-Payet en plein match, le clash Gignac- Bielsa… Sur le terrain, la solidarité qui faisait la force du système Bielsa et l’admiration de tous a laissé place au bout de six mois à un concours collectif d’individualités. En deux mois, l’OM n’a marqué que 9 points en 8 rencontres, a encaissé 13 buts pour 12 marqués et est passé de la première à la troisième place du classement.

 

 

Valbuena: « Pas content du tout »

 

 

 

Comme dirait l’autre, « moi président » je ne laisserais à personne d’autre fusse Mathieu Valbuena le droit de faire savoir que je « ne suis pas content du tout ».

Parce que pour le coup, c’est le rôle du président d’intervenir dans de tels moments, parler aux joueurs, au secteur sportif, parler aussi aux supporters, remettre chacun devant ses responsabilités, et commencer par assumer les siennes.

Avec ses lumières et ses ombres. Le choix de Bielsa, c’est lui ! Parce que l’Argentin symbolisait le mieux à ses yeux une politique tournée vers les jeunes joueurs dont il veut faire la marque olympienne. En réalité il ne cache pas que le projet est économique avant d’être sportif. Bien loin de promouvoir une politique en direction de jeunes joueurs du crû ou issus du centre de formation, son intérêt pour le « jeune football professionnel » se limite à « de jeunes talents à fort potentiel avec une plus-value possible ».

Quelques uns de ces choix de recrutement font grincer le vélodrome depuis quelques temps. Mais il faut bien remarquer que tous ces choix, à un Doria près, ont été validés par Bielsa. Qui a remué ciel et terre pour recruter Thauvin, Labrune. Qui en a fait un titulaire inamovible, Bielsa. Mais c’est aussi vrai pour Imbula ou Mendy, du moins au temps où il existait encore des solutions de rechange.

 

Avec ou sans Bielsa… Parce que la réalité d’aujourd’hui, c’est bien qu’il faudra réussir à renverser la vapeur avec ce groupe là, malgré son manque de vécu footballistique. Et dans cette fin de saison, VLB ne peut rester à l’abri derrière le secteur sportif. Personne ne comprendrait qu’il n’y prenne pas part, à la place qui est la sienne : pas celle du propriétaire, pas celle du coach, celle du Boss qui fixe le cap, les objectifs, les éventuelles récompenses, les possibles sanctions si nécessaire, dans le cas ou l’équipe ne tiendrait pas les promesses qu’elle avait laissé espérer.

Ensuite viendra la question de l’avenir. Avec ou sans Bielsa, la question ne peut pas faire débat puisqu’à priori elle ne dépend que de l’Argentin.

Mais Vincent Labrune fait une erreur –oui, encore une- en liant l’avenir uniquement au résultat de cette saison. Qu’il préfèrerait que l’OM soit champion, on le comprend, même on le soutient. Qu’une qualification en ligue des champions favoriserait grandement les capacités de recrutement du club, on sait suffisamment compter pour le comprendre. Mais dire qu’il n’y « aurait plus d’équipe si l’OM était sixième » c’est faire peu de cas des dizaines de milliers de supporters qui ont mouillé le maillot toute la saison et à qui on proposerait un réabonnement sur de telles bases.

Avec l’argent de la qualification ou celui du propriétaire, ceux-là méritent une équipe digne de ce nom et c’est le boulot du président, représentant la propriétaire que de la leur donner.

 

Antonin Vian

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