Pour Football Club de Marseille, Pierre Ménès revient sur le match OM-OL (1-1) de dimanche soir. Le journaliste de Canal + donne son sentiment sur l’accueil réservé à Mathieu Valbuena par le public marseillais, les incidents en tribune et la joute verbale en Vincent Labrune et Jean-Michel Aulas. Interview.
Qu’as-tu pensé de toute cette atmosphère autour de Mathieu Valbuena sur le terrain et dans les tribunes ?
Pierre Ménès: « Les gens qui me connaissent un peu savent que ce n’est pas forcément quelqu’un que je porte dans mon coeur, mais dimanche soir, sur le terrain, il a été fantastique. Il ne s’est pas planqué, loin de là. Il a été le meilleur joueur sur le terrain avec Lassana Diarra. Sur ce match, Valbuena a démontré pourquoi il faisait la carrière qu’il réalise avec un physique quand même très atypique pour jouer au football de très haut niveau. Donc, déjà il doit être félicité pour cela. Je n’ai pas été surpris par l’accueil qui lui a été réservé. Qu’il soit sifflé, à la rigueur ça passe, mais après le coup de la potence c’est extrêmement déplacé, mais la connerie humaine est souvent cristallisé dans les stades. Ce qui a également été choquant, c’est le traitement qui lui a été réservé sur le terrain en première période notamment. »
Les joueurs ont été influencés par toute cette atmosphère électrique autour de lui ?
P.M: « Je sais pas si c’est de l’influence ou de la connerie, mais quand tu vois la charge de Rekik, c’est inadmissible. Je suis très étonné que cela passe comme ça, avec juste un petit carton jaune. C’est un geste épouvantable, il fait deux têtes de plus que lui, et il y va pour lui faire mal. Les marseillais pleurent sur l’arbitrage, mais c’est quand même Rekik qui égalise alors qu’il aurait dû être expulsé. Si j’ai un reproche à faire à l’arbitre d’hier, c’est de ne pas l’avoir expulsé. «
Et le pénalty ?
P.M: « C’est un pénalty comme il y en a quarante par saison. Certes, Steve Mandanda lève les mains, mais c’est incontestable qu’il touche Lacazette et qu’il le fait tomber. Le pénalty est logique. »
Quel regard portes-tu sur les incidents en tribunes avec cette interruption de 25 minutes ?
P.M: » Ce qui est impressionnant, c’était lorsque Valbuena allait tirer les corners en étant encadré de 6 pu 7 personnes de la sécurité et qu’il continuait à recevoir des projectiles. C’est pas possible d’en arriver là. Il fallait arrêter la rencontre. Si tu laisses faire c’est quoi l’étape d’après ? »
Comment juges-tu la joute verbale entre les deux présidents Labrune et Aulas ?
P.M: « Personne n’a raison dans cette histoire. C’est puérile, il n’y a rien d’apaisant ni dans les propos de l’un ni dans ceux de l’autre. On est déjà en train de se demander comment va se passer le match retour. Maintenant que le PSG ne fait plus partie de la même sphère, il faut qu’il se retrouve un rival historique, un ennemie jurée. Cela ne fait pas progresser le foot. Je ne prend aucun plaisir la dedans, je ne trouve pas ça folklorique, et ce n’est pas un service à rendre l’OM. Le stade va peut être être suspendu, c’est super comme résultat… »
Que penses tu des propos de Vincent Labrune sur L’arbitrage au moment d’évoquer les incidents ?
P.M: « Qu’il ne soit pas content de la manière dont l’OM est arbitré, qu’il ne soit pas content de la manière dont Lyon est arbitré, qu’il ne soit pas content de la manière dont Lyon est arbitré lorsqu’il joue contre Marseille, ce sont des arguments que je peux entendre, mais pas maintenant, pas à ce moment là. D’abord on fait en sorte que son stade ressemble à un stade où on peut jouer au foot. Là ce n’était vraiment pas le moment de parler de ça. »