L’OM a bien du mal à faire émerger ses jeunes du centre de formation en équipe première. Entre un discours volontariste, un réel investissement financier et des choix finaux contradictoires, la politique de formation marseillaise semble encore floue.
Un discours confronté à la réalité
La saison dernière, l’OM était limité financièrement. Comme Jean-Michel Aulas le fait aujourd’hui, le discours de la direction olympienne était simple, la formation doit devenir un des atouts majeurs du club. Mais le niveau des jeunes marseillais – dont l’équipe évolue en CFA2 – est encore loin du monde professionnel. Fraichement arrivé l’été dernier, Elie Baup s’était rapidement aligné sur le discours présidentiel : « Le club est en phase avec la politique de formation. Il se doit de faire participer ses jeunes aux entrainements et de leur offrir l’occasion de vivre une telle expérience, c’est très éducatif, ». Le coach phocéen était appuyé par son directeur sportif José Anigo : « Les jeunes vont peut-être faire la maille pour compléter le banc. Il serait inutile d’aller chercher ailleurs ce qu’on a. La nouvelle philosophie du club c’est de développer le centre de formation ». En Mars dernier, le président du club, Vincent Labrune affiché un discours clair : « On doit renforcer la formation, c’est donc une priorité absolue. »
Abdullah, un an et puis s’en va
Mais derrière ces beaux discours, la réalité est plus complexe. Les jeunes du centre de formation doivent être bougrement talentueux pour espérer se faire une place au soleil. Si Nasri, Carrasso, Flamini ou les frères Ayew ont eu leur chance en équipe première, ce n’est pas le cas pour d’autres comme Benatia ou encore Alessandrini. Si les jeunes participent au stage de pré-saison, la suite est souvent plus compliquée. La saison dernière, le contexte économique a incité les dirigeants à donner du temps de jeu à Abdullah surtout et un peu à Jobello, Aloé ou Omrani. Le jeune milieu défensif – symbole du renouveau de la formation – a activement participé, à 18 ans, au début de saison, mais la fin de la suspension de Barton et le recrutement de Romao en janvier ont ensuite considérablement réduit son temps de jeu. Au final, l’OM a recruté cet été en provenance de Lorient, le jeune Mario Lemina, 20 ans, 14 matches en L1 et inclus dans la transaction, Raffidine Adbullah, 19 ans, 15 matches de L1. Les contrats de Gadi, Ammari et M’Bow ont été résiliés.
Des gardiens pas au niveau ?
Déjà en janvier le futur des jeunes gardiens comme Fabri – pourtant international français U20 – a été sévèrement obscurcit. Les recrutements de Brice Samba et du jeune malien Ali Yirango ont révélé le peu de confiance 
accordé à ceux du centre de formation. Elie Baup n’avait d’ailleurs pas caché son choix : « Dans le football, il y a de la place pour tout le monde. Il faut être présent sur le terrain, c’est là et pas dans les écritures ou dans les discussions de comptoir qu’on gagne sa place. Le verdict est sur le terrain. Ils ne sont pas encore prêts. On peut avoir du potentiel et ne pas être prêt cette année et l’être peut être l’année prochaine ou dans les années à venir. Dans le football tout va très vite et la réponse est sur le terrain. Aujourd’hui, nos jeunes gardiens du centre ne sont pas prêts à être la doublure de Steve Mandanda. » Un message net et clair renforcé cette saison par la liste des quatre gardiens retenus pour la ligue des champions. Si Mandanda et sa doublure sont là, le jeune Yirango et l’ancien Bracigliano sont également présents au détriment de Julien Fabri.
La conclusion est simple l’OM n’a pas vocation a formé des jeunes pour son équipe première. Il y aura des exceptions, mais si le club a les moyens il misera sur des joueurs venus de l’extérieur. Le recrutement de cet été va dans ce sens. En début d’année, Christophe Pignol nous avait déjà confié sa perception sur le sujet : « Marseille n’a jamais eu une politique de formation de jeunes, et à mon avis ça ne sera jamais le cas. A moins d’un cataclysme, que le club soit ruiné et qu’ils doivent repartir avec des jeunes. Le club a toujours fonctionné comme ça et fonctionnera toujours avec des joueurs qui ont des noms, de l’expérience et qui sont reconnu car les gens viendront au stade pour voir ces gens-là. » (Voir vidéo) Si le centre de formation est doté de structures adaptés, pour l’instants le niveau des jeunes restent insuffisant, est-ce que cela s’améliorera à l’avenir? l’OM vient de changer de directeur pour cela…
