Après trois victoires consécutives toutes compétitions (Lille, Nantes, Braga) l’OM a de nouveau chuté au stade vélodrome dimanche soir au terme d’un match calamiteux. l’ancien olympiens Bernard Bosquier revient pour Football Club de Marseille sur cette troisième défaite de la saison à domicile qui replonge le club phocéen en pleine crise.
Quel est votre regard sur la défaite contre Nice (0-1) dimanche ?
Bernard Bosquier: « C’est désolant dans la mesure où il y a eu de bons résultats auparavant. Ce qui est en plus surprenant c’est qu’on n’a pas été capable de revenir au score alors que le but a été marqué assez tôt dans le match. La prochaine fois, ils vont à St-Etienne et ce ne sera pas facile, il faut faire attention, car on peut vite dégringoler. »
Marseille a été incapable de réagir après le but, comment l’expliquer ?
Bernard Bosquier: « C’est ça le problème, on le dit a chaque fois, on a l’impression que les joueurs sont amorphes. Moi, j’étais amorphe quand j’avais fini de jouer, mais sur le terrain je faisais ce qu’on attendait de moi. Quand j’étais dans un jour où je n’étais pas bon, au moins je me défonçais, comme ça on ne pouvait pas me reprocher de ne pas me bouger. C’est cela qu’on reproche aux joueurs depuis quelques temps. Il manque un patron, des gens pour entrainer les jeunes joueurs. Quand je vois la défense centrale Sparagna et Rekik, ça me fais rigoler. Ce sont deux libéros et cela ne m’étonne pas que sur le but ils se fassent avoir car ils sont sur la même ligne. Il faut aussi un deuxième avant-centre, ça fait des mois qu’on le dit… Et si tu n’as pas d’argent tu te retrouves à prendre encore un joueur qui ne joue pas dans son club. »
« Qu’ils aient au moins un peu d’amour propre«
A la fin du Match, Mendy expliquait la défaite la défaite par un manque d’envie.
Bernard Bosquier: « Depuis le début, on sait que l’on n’ est pas très bon, mais l’envie, ça se décide. C’est vraiment désolant d’entendre des choses pareilles, ce sont des professionnels qui gagnent super bien leur vie, ils devraient au moins tenter de démontrer qu’ils se lèvent un peu cul, c’est le minimum… C’est dramatique, ils préféreraient peut être aller travailler à la chaine. Si tu n’as pas envie d’être joueur de football professionnel, qu’est-ce qu’il te faut alors… Qu’ils aient au moins un peu d’amour propre, ils ne sont pas à Guingamp ou à Troyes, ils sont à Marseille. Les salaires qui sont donnés à Marseille ne sont pas les mêmes qu’à Guingamp ou à Troyes, qu’ils respectent cela au moins. »
On a l’impression que l’équipe ne progresse pas depuis l’arrivée de Michel, c’est également votre ressenti ?
Bernard Bosquier: « Il y a quand même beaucoup de nouveaux joueurs et puis l’équipe change souvent. On est surpris par Ocampos qui ne donne pas ce qu’il devrait donner, on est surpris par Lucas Silva qui ne donne pas non plus ce qu’il devrait donner… Quand tu as trois ou quatre joueurs comme ça, cela devient compliqué. Et puis il y en a quelques uns qui sont visiblement fâchés avec la technique. Pour faire du football il faut être bon techniquement. Les trois quart des joueurs font des passes en travers, alors qu’il faut les faire vers l’avant. Et puis au foot, il faut vouloir le ballon, si tu es bon techniquement, tu le veux tout le temps. A Paris, Matuidi, le ballon il le veut tout le temps, pareil pour Verratti. Tous ceux qui ont une grosse technique n’ont pas peur d’avoir la balle. Ici, personne ne le demande car ils ont tellement peur de le perdre et de se faire siffler qu’ils ne bougent pas pour qu’on leur donne. »
Collectivement que pensez-vous de cette équipe de l’OM ?
Bernard Bosquier: « Il n’y a rien de collectif car déjà si tu n’as pas un avant centre qui te sert d’appui en restant haut tu es mort. Pour toucher le ballon, Michy est obligé de s’écarter de la position où il doit être. Le système de jeu c’est les joueurs qui le font par leurs déplacements, par leur vivacité, par leur façon de donner les ballons. Michel peut leur dire de jouer d’une certaine manière, mais si les joueurs ne savent pas contrôler le ballon, et faire une passe à trois mètres vers l’avant, c’est compliqué. La technique c’est le plus important en football. »
