La défaite à Monaco a fait couler beaucoup d’encre sur les « limites » de l’OM
Il fallait s’y attendre, les commentaires sont allés bon train en ce début de semaine après la défaite marseillaise au stade Louis II. A en croire les analystes de tout crin, l’OM aurait (enfin ?) montré ses limites contre Monaco, se montrant à nouveau incapable de battre un « gros » de ligue1.
Mais pour Eric Di Méco, « Perdre à Monaco n’est pas un déshonneur. Ça me fait rire, expliquait l’ancien latéral de l’OM au micro de RMC, les gens qui pensaient qu’en connaissant le résultat de Paris, l’OM allait forcément gagner. L’OM a perdu chez les gros, OK, mais les gros devront venir au vélodrome lors des matches retours ! »
Quant aux limites, qui peut faire semblant de les découvrir à une longueur de la trêve ?
Des stats impressionnantes
L’OM montre des signes de fatigue depuis plusieurs semaines, les joueurs eux-mêmes le reconnaissent. Dimitri Payet, dont le retour au premier plan est salué par tous, avait fini le match contre Metz sur les rotules et n’a jamais réussi à trouver le rythme à Monaco. Mais il suffit de regarder les stats pour se rendre compte que l’ancien Lillois aura disputé les 18 matches de cette première partie de championnat dont 17 comme titulaire avec un total de 1461 minutes de jeu. Outre Mandanda, Gignac(1586 mn) , Thauvin (1461mn) et Imbula (1548 mn) ont eux aussi joué toutes les rencontres de ce début de saison. Mendy et Dja Djédjé sont à 17 matches. Et Nkoulou à 16.
Si l’on compare avec le PSG, Seul Pastore a disputé les 18 rencontres (1416 mn), mais même en comptabilisant ses participations à la champion-league, pas sûr qu’il ait plus joué que Gignac.
Quant à Lyon, ses stats sont comparables à celle de Marseille, mais a connu des débuts difficiles et n’a trouvé le rythme qu’après un mois d’août difficile.
Et chacun voit bien que le système de jeu marseillais fait de la maitrise du ballon, d’un pressing incessant et de replacements défensifs dès la perte de la balle est forcément éprouvant pour les organismes. On peut d’ailleurs féliciter le staff technique pour avoir réussi une bonne préparation physique. Malgré tout à une semaine de la trêve on sent bien une baisse de régime et les blessures quelquefois cumulées d’Ayew, Barrada et Alessandrini se sont faite cruellement ressentir au milieu de terrain. Car plus encore que les coaching « conservateur » de Bielsa, c’est l’épaisseur du banc qui est en cause. On savait qu’il serait difficile de tenir le rythme avec un effectif moyen. C’est même un miracle que l’OM n’ait pas connu plus grandes difficultés. Et tout le problème c’est qu’on peut craindre que la situation n’évolue lors du mercato d’hiver
S’inspirer des grandes équipes
Et puisqu’il s’agit d’évoquer les limites olympiennes, il en est qui ressortent plus volontiers que l’OM justement n’est pas au mieux. A l’issue de la rencontre, Rod Fanni, l’un des cadres de cette équipe pointait un manque de maturité : « On a manqué de maturité, a-t-il expliqué. On a aussi manqué de rythme et surtout on a eu du déchet dans nos transmissions. D’ailleurs, pour moi, on ne se simplifie pas assez les choses ». Fanni lui-même a dû rappeler Imbula à l’ordre après l’une de ses chevauchées aussi inutiles que dangereuses dans le camp marseillais, et on pourrait citer aussi quelques gestes techniques de Lemina qui se sont soldés le plus souvent par une perte du ballon. « Il faut s’inspirer des plus grandes équipes, rappelle Rod.
C’est donc avec toutes ses limites que l’OM occupe la place de leader depuis le 20 septembre dernier ( 6e journée, OM Rennes : 3-0). Avec un mental bouleversé par la méthode Bielsa, Mandanda et ses copains ont encore la possibilité d’accrocher le titre de champion d’Automne dimanche après-midi en recevant Lille. Anecdotique, diront certains. Juste assez pour apprécié le chemin parcouru et mesure ce qu’il reste à faire.
Antonin Vian
