On ne dirait pas comme ça mais la saison de l’OM est déjà lancée. Le premier match amical va même se disputer ce soir. Les oreilles encore rougies par la claque portugaise, les yeux dubitatifs devant les nez qui s’allongent des colporteurs de rumeurs sur la « #VenteOM », il va falloir se ré-habituer à s’intéresser aux jambes des joueurs marseillais. Enfin celles encore présentes.
Avant ce premier match de la saison, on est parti à la rencontre de Laurent Merlin, ex-joueur de l’OM lancé en 2002 par Alain Perrin puis revenu dix ans plus tard à Marseille filer un coup de main à la CFA et commencer sa carrière d’éducateur. Actuellement coach sportif et préparateur physique individuel, il nous livre son éclairage sur l’importance d’une bonne préparation physique et ce que représente vraiment les matches d’avant saisons pour les staffs. Entretien.
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Bonjour Laurent, on va commencer simple, quelle est selon vous l’importance de la préparation physique estivale pour un footballeur pro ?
« Si l’on se sent pas bien physiquement arrivent les blessures, le manque de vivacité sur le terrain »
Laurent Merlin : « La préparation physique est ce qu’il y a de plus important pour les joueurs pros. Sans ça, on est pas présent sur le terrain.
Moi, en tant que préparateur physique, je propose même à pas mal de joueurs de foot un suivi individualisé avant, pendant et après la saison en plus de ce qu’il font en club. On leur laisse seulement une à deux semaines de vacances et après on les reprend en main.
C’est extrêmement important si l’on se sent pas bien physiquement arrivent les blessures, le manque de vivacité sur le terrain… »
L’OM a repris depuis une petite dizaine de jours, ils en sont où selon vous dans leur préparation actuellement ?
Laurent Merlin : « On en est encore au début là. Ça doit ressembler à deux séances de physique le matin puis des jeux plus tactiques, techniques l’après midi où on touche le ballon.
Après il sera temps de passer à la mise au vert pour renforcer ses premières bases. »
L’OM joue aujourd’hui son premier match amical d’avant saison. Quelle importance accorde t-on à ces matches d’avant saison dans les clubs ?
Laurent Merlin : « Ils sont surtout utiles aux jeunes soucieux de se faire remarquer par le coach. Pour les pros, ça s’apparente plus à un entraînement qu’autre chose. Surtout que dans ces périodes de prépas, on a souvent une grosse séance physique le matin pour se préparer au match du soir qui complète cette séance du matin en quelque sorte.
Non, ces matches sont surtout importants pour les jeunes ou les nouvelles recrues soucieuses de se montrer. »
Un petit mot sur les préparateurs de l’OM, c’est actuellement Pieter Jacobs qui dirige les débats. Lui, qui est arrivé à la suite de Jan Van Wickel, un autre belge. Les deux semblent beaucoup plus axés sur les datas, les statistiques, etc… Est-ce que ce sont des pratiques spécifiques à la Belgique ou elles sont généralisées dans tous les clubs ?
Laurent Merlin : « Non, ça dépend du préparateur physique. Le plus important est que l’on arrive à éviter les blessures.
Moi qui ai joué dans quatre pays différents, je peux vous dire que les menus différent pas mal selon l’endroit où l’on est.
En Italie, par exemple, c’était pendant presque quinze jours entraînement trois par jour: que du physique ! L’Angleterre, beaucoup de physique plus muscu plus ballon. Les Etats-Unis c’était du physique mais sur le terrain et la France c’est plus basé sur la tactique, on dira. C’est complétement différent selon les pays. »
C’est quoi selon vous la meilleure méthode ?
« Ne pas négliger la préparation invisible tout au long de l’année »
Laurent Merlin : « C’est difficile à dire mais ce qui est sûr c’est qu’elle doit être couplée à un travail sur le long terme. Il ne faut pas négliger la préparation invisible tout au long de la saison. Nous, on prend beaucoup de joueurs qu’on oriente vers des kinés, vers de la cryothérapie.
Puis bien faire attention à la coupure d’après-saison, si l’on ne s’entretient pas pendant trois semaines…
On a eu pas mal de bons résultats sur des joueurs de L2, quelques uns en L1. Ceux qui écoutent à ce niveau-là sont souvent récompensés sur le terrain. »
Il y a beaucoup de joueurs qui n’écoutent pas vos conseils ?
Laurent Merlin : « Quelques uns, notamment des jeunes par exemple à l’OM qui en ce moment stagnent parce qu’ils ont déjà un contrat pro mais ne s’entraînent pas plus physiquement. C’est dommage parce que s’ils étaient un peu plus sérieux, ils pourraient aller beaucoup plus haut. Je suis bien placé pour en parler car j’ai moi même un peu fait les mêmes erreurs.
Vous êtes dans un club, vous avez des préparateurs qui s’occupent de vous, vous vous dites que vous n’allez pas encore prendre un préparateur physique en dehors du club… »