En 2017 dans un football mondialisé, un petit village de gaulois continue de résister à l’envahisseur : la Ligue 1 ! Sur les terrains du moins parce qu’en tribune présidentielle, ça parle russe, anglais, arabe sans problème. Rudi Garciarix dans son pré carré technique ne transige par contre pas avec la langue qui doit être parlé à l’entrainement : le français, un point, c’est tout ! Impossible de communiquer sur un terrain sans parler la même langue. Allez dire ça à Ibrahimovic ou Falcao, vous…
Après la petite humiliation publique à l’encontre du valeureux Sakaï la saison dernière (voir plus haut), ce fut au tour de Luiz Gustavo d’être encouragé à rapidement passer au volume A2 d’ « Apprendre le français avec Assimil » par le manitou Garciarix en conférence de presse d’avant-match samedi dernier. « On a discuté (avec L.Gustavo) avant que je vienne ici, je lui ai parlé en français, il a bien répondu à au moins deux questions. Ça veut dire qu’il commence à comprendre, je dis ça parce que c’est capital. (…) Vous savez ce que je conseillais la saison dernière notamment à Hiroki ou Tomas (Hubocan). C’est très très important de pouvoir communiquer et pas forcément qu’en anglais. J’ai toujours estimé que la personne qui arrive dans un pays doit faire un effort pour s’intégrer et apprendre la langue. »
Ces rappels à l’ordre fréquents de l’entraîneur à ses joueurs étrangers ont-ils un impact sur le recrutement du club ?
Neuf recrues, un étranger !
On connaît désormais la prépondérance des opinions de l’entraîneur dans les décisions finales concernant le recrutement. Vu ses difficultés à intégrer des non-francophones à son collectif, il n’est pas surprenant de retrouver huit joueurs français parmi les neuf recrues du nouvel OM.
Luiz Gustavo est le seul étranger à être arrivé à la Commanderie depuis l’intronisation des nouveaux propriétaires.
Nationalité | Âge | |
Morgan Sanson | Français | 22 ans |
Patrice Évra | Français | 36 ans |
Dimitri Payet | Français | 29 ans |
Grégory Sertic | Français | 28 ans |
Valère Germain | Français | 27 ans |
Luiz Gustavo | Brésilienne | 30 ans |
Steve Mandanda | Français | 32 ans |
Adil Rami | Français | 31 ans |
Jordan Amavi | Français | 23 ans |
Cocorico, si l’OM doit reparler un jour marseillais, elle le fera en français. Si l’on peut comprendre les problèmes dans la communication que soulèvent l’intégration de joueurs parlant d’autres langues, c’est un facteur avec lequel la quasi totalité des grands clubs européens parvient à jongler.
Une internationalisation en retard dans l’effectif
Finalement l’Olympique de Marseille ne compte que six étrangers ne parlant pas la langue locale dans un effectif de 28 joueurs (21% de non francophones) soit moins que le Bayern de Munich (45%), le Borussia Dortmund (48%), la Juve (55%), le PSG (56%, hors francophones d’origines comme Aurier) ou encore Monaco (46%).
Nombreux étrangers des clubs cités plus haut apprennent avec le temps à parler la langue de leur pays d’adoption et finissent par s’imposer en tant que leader à l’image d’un Subasic ou d’un Thiago Silva en France ou encore d’un Franck Ribéry au Bayern. Pourtant ils arrivent tous néophytes linguistiquement parlant.
Le problème de ne recruter que français dans un marché globalisé, c’est que l’on est focalisé sur un nombre minimum de joueurs dans la tranche haute des prix. Le bon français est par exemple souvent dans le viseur des clubs de Premier League, infiniment plus riches.
Si pour le moment, autant Rudi Garcia que Jacques-Henri Eyraud ne bougent pas de leur ligne de défense sur le sujet (« surtout des joueurs qui correspondent au profils recherchés », « en fonction des opportunités » et « adhèrent à ce projet, ont vraiment envie de porter ce maillot »), certains faits exposés plus hauts semblent venir les contredire bruyamment.