ÉDITO – De Marseille à Lille, le début de l’Euro 2016 a été entaché par des affrontements prévisibles entre hooligans. Les responsables de la sécurité de notre pays ont fait preuve d’une inquiétante incompétence…
Comme annoncé par de nombreux observateurs et par tous les « ultras » de France depuis des mois, l’incompétence de La France face au « hooliganisme » a logiquement été mise au grand jour dès le second jour de l’Euro 2016. Une honte pour notre pays et pour Marseille, les images du Vieux-Port ont fait la « Une » des journaux européens.
Les nuits dernières, de nombreux heurts ont encore éclaté au cœur de Lille. La France est débordée et fait preuve d’amateurisme, incapable d’identifier, de sécuriser et de contenir les « hooligans » des différentes nations. Et le pire est peut-être à venir…
Cet échec est le fruit de sept années d’une politique répressive menée par les différents Ministres de l’Intérieur, Brice Hortefeux, Claude Guéant, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, conseillés notamment par le « brillant » commissaire Antoine Boutonnet à la tête de la « Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme » créée en 2009. A Marseille, le préfet de police Laurent Nunez est l’un des principaux responsables du fiasco, lui qui a passé l’année à salir les supporters de l’OM et le service de sécurité du club pour des incidents minimes par rapport à la gravité des faits de samedi dernier.
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A défaut d’être compétents, tous ces pseudo-responsables excellent dans un domaine, celui de la communication. Ces hauts-fonctionnaires ne cessent de s’entraider pour sauver leurs faces au lieu de reconnaitre leurs graves erreurs mettant en danger des milliers des supporters mais aussi une partie de la population française qui voit éclater de violents affrontements en bas de chez elle.
N’ayons pas peur de pointer du doigt ces hommes de pouvoir qui depuis des années font passer pour des « voyous », voire des « terroristes », des passionnés qui font vivre les tribunes d’une pitoyable Ligue 1, qui ont eu le malheur de craquer un fumigène, qui ont été un peu trop festifs à l’entrée d’un stade ou, plus grave encore, qui ont simplement fait partie d’un mouvement contestataire. Tous ces « ultras » qu’ils ne veulent plus voir dans les stades en France, ne mettent pas en danger la population française. Peut-on en dire autant des magnifiques têtes pensantes de notre pays censées gérer la sécurité de l’Euro ? Ils sont responsables d’un fiasco sécuritaire ultra-prévisible, ils sont responsables des nombreux blessés, ils sont responsables des nombreux dégâts, ils sont responsables d’une fête gâchée et de l’incompétence de la France pour organiser une grande manifestation sportive.
Ce sont les premiers à vouloir des sanctions exemplaires sur le terrain, les premiers à faire la morale dans les médias. Par contre, hors de question pour ce style de personnages de reconnaître leur incompétence et leur échec. Entre Antoine Boutonnet qui nous explique depuis longtemps que les « ultras » en France sont plus violents que la population qui sera là à l’Euro et Laurent Nunez qui assure au lendemain des affrontements entre russes et anglais qu’aucun hooligan n’est entré en France, comment voulez-vous ne pas avoir d’incidents ?
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Il a fallu attendre une sortie du Maire de Marseille pour voir un homme de pouvoir reconnaitre le fiasco sécuritaire lors du match Angleterre/Russie en avouant que les autorités locales ont été « complètement débordées » par les hooligans. Lors de la même conférence de presse, se rendant certainement compte que son préfet de police était aux abois, il a même décidé de reporter la fête de la musique qui devait se tenir le 21 juin, le même jour qu’un bouillant Ukraine/Pologne au Vélodrome.
Sage décision du Maire de Marseille.
Si on peut éventuellement reconnaitre que le contexte français (mouvement social, menace terroriste) occupe les esprits du Ministre de l’Intérieur et des préfets de police, que dire d’Antoine Boutonnet qui a soit-disant uniquement travaillé sur les problèmes du hooliganisme en marge de l’Euro notamment ?
Sept années à mentir, sept années à manipuler l’opinion publique, sept années à payer un fonctionnaire pour qu’en moins de 24 heures de compétition de l’Euro 2016, la France et l’Europe se rendent compte du « fiasco Boutonnet ».
Depuis 2009, Antoine Boutonnet entretient volontairement l’amalgame entre « ultras » et « hooligans ». La supercherie est enfin au grand jour. La sécurité n’est pas le premier souci de la DNLH qui a surtout été créée pour nettoyer les stades de certains supporters contestataires pouvant s’opposer à la direction d’un club ou à la LFP. Le Parc des Princes a été le premier grand test nature. Le PSG a eu de tragiques problèmes d’hooliganisme qui concernaient cependant une minorité. En faisant payer à toutes les associations ces incidents, une dictature s’est mise en place à l’intérieur du stade pour que personne ne s’oppose à l’arrivée des Qataris à la tête du club.
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On sanctionne les supporters et plus généralement le peuple au moindre écart de conduite.
Un employé incompétent est systématiquement sanctionné par sa hiérarchie.
Il est grand temps d’en faire de même avec tous ces hauts responsables qui doivent payer pour leur incompétence mais surtout pour qu’ils cessent à l’avenir de ridiculiser et de mettre en danger La France.
Qui a le pouvoir de sanctionner Boutonnet, Nunez, Cazeneuve & co ?
Qui ?
J’ai bien peur qu’il n’y ait que le peuple pour le faire…
Matthieu Franceschi